« TRADUIRE EN CREOLE » A LA BIBLIOTHEQUE UNIVERSITAIRE
Martinique. Le mardi 16 octobre dernier s’est tenue dans le cadre des manifestations « KANPIS KREYOL » organisées par la Bibliothèque Universitaire du campus de Schoelcher une conférence-débat à l’initiative de Mme Alice Gradel. Cette dernière avait invité quatre traducteurs en créole à venir présenter leurs publications : Judes Duranty (traducteur de Maryse Condé), Raphaël Confiant (traducteur de « L’Etranger » de Camus), Jean-Pierre Arsaye (traducteur de Maupassant) et Jean-Marc Rosier (traducteur de « Caligula » de Camus). Animée par Karen Lauréote, professeur d’espagnol et doctorante en traductologie, cette conférence a réuni un public intéressé d’environ soixante-dix personnes
Et pourtant, quoi de commun a priori entre ce couple de Français moyens que forment les Bidochon et la langue maternelle d’une large majorité des habitants de la Réunion ?
Peu de chose, mis à part la conviction que la langue créole n’est pas contrairement à ce qui est entendu parfois réservée à la sphère privée et aux sujets "réuniono-réunionnais" mais qu’elle peut parler de tout...
I pati ! Foutbol-la démaré, mé an manniè tou fret. Bagay ki ba Polo bon chagren. Misié sé an chien-boul fini rivé . Mé sé pa ni an chiwawa, an ti-kanich oben an bouldog. Misié bat laradio, RFO kon radio Bwapatat, pou tout moun té sipòté lé Matinino. I mandé moun mété kò-yo an blé. Mé ni yonn ki di :
- An mapipi kon mwen, ou pran mwen pou an blé !
I mandé yonndé jennjan, es yo sav sa sa yé ki la DIGICEL CARIBEAN FOOT BALL CUP ?
Jòdi-a, tout péyi kréyolopal asou latè ka gloriyé lang-nou. Sé an 1991, péyi Dominik té pwopozé dat-tala ek dépi jou-tala, tout Kréyol, ki yo ka viv an péyi-yo, ki yo ka viv lot bò dlo (l’Ewop, l’Anmérik etc…) ka chaché vréyé lang-yo douvan.
Péyi ki ka plis ba kréyol balan sé Séchel, Moris, Dominik ek Sent-Lisi. Ayiti té adan menm balan-an tou, mé épi zafè tranmanntè-a, sa pa djè posib chonjé dot bagay ki rilévé péyi-a.
A l’occasion du départ à la retraite du professeur Jean Bernabé, fondateur du GEREC et de la créolistique à l’Université des Antilles et de la Guyane, Raphaël Confiant a prononcé l’allocution ci-après…
Pourquoi 75 ans après et pas 35 ans après, puisque c'est en 1975 que Frankétienne publia son «Dézafi»? Parce que c'est en 1935 que paru «Fab Compè Zicaque» de Gilbert Gratiant pourquoi Gilbert Gratiant? Parce que, c'est grâce à lui que j'entrai dans l'univers de la beauté du créole.
Et pourquoi cette irruption? Parce que tout petit garçon, il y a déjà bien longtemps, au sortir de la 2e guerre mondiale, ma mère, Anita, une femme humble et intelligente des entours de Foyal, se fit accompagner au Ciné-Théâtre - le plus beau monument de notre capitale, dont les auteurs et créateurs eurent la délicatesse et la discrétion de demeurer jusqu'à ce jour anonymes - par ma sœur Jeannie et moi, où Gilbert Gratiant prononçait une conférence sur le créole.
Aimé Césaire et le créole ! Le sujet a beaucoup fait couler l'encre. Il a fait l'objet de nombreuses recherches. Comme par exemple dans "Aimé Césaire" de la spécialiste Lilyan Kesteloot en 1989, ou encore dans "Une Traversée paradoxale du siècle" de l'écrivain martiniquais Raphaël Confiant, en 1994.
De manière lapidaire, dans "Les créolistes et Aimé Césaire : une filiation complexe", l'universitaire Jeanne Chiron, écrit : "Césaire aliéné ?".
Elément de réponse le 10 décembre 2009, à l'Habitation Clément, lors d'une conférence-débat organisée par l'association "Tous Créoles".