Intellectuels martiniquais, n’aurez-vous pas honte de voter avec la Droite assimilationniste ?
La Martinique est réputée pour être l’un des pays au monde qui comporte le plus d’intellectuels au kilomètre carré. Je ne sais pas si cette affirmation est avérée ou si elle a été vérifiée par quelqu’un, mais ce que l’on constate, c’est que beaucoup de gens dans ce petit pays se drapent dans la toge de l’intellectuel dès qu’ils possèdent le moindre diplôme et se mettent à tenir des discours plein d’autorité, voire parfois d’arrogance, alors que souvent leur production intellectuelle, même lorsqu’ils se targuent d’être professeur d’université, tiendrait sur un timbre-poste. Ce qui par contre est avéré, c’est que, comme dans tout pays colonial, l’intellectuel martiniquais ne peut pas, ne saurait être de droite. Dans une colonie, l’intellectuel est forcément opposé au système déshumanisant en place et l’essentiel de son travail consiste à le dénoncer ou, à tout le moins, à en déconstruire les fondements idéologiques. C’est ce qu’on fait, en leur temps, des intellectuels internationalement connus comme Aimé Césaire, Edouard Glissant, Frantz Fanon, Vincent Placoly, André Lucrèce, Jean Bernabé etc… ou connus localement comme Gilbert Gratiant, Raymond Relouzat, Emile Yoyo, Georges Mauvois ou Armand Nicolas. Tous se sont employés, dans leur domaines respectifs de pensée (littérature, histoire, philosophie, anthropologie, linguistique etc…) à révéler__au sens quasi-photographique du terme__la vraie nature du système colonial d’une part et à exhorter, d’autre part, le peuple colonisé « à sortir hors des jours étrangers ».