Affaire de l'Arche de Zoé ... suite prévisible ?

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 Darfour : 2 humanitaires menacés de mort


Un groupe armé qui détient deux travailleuses humanitaires, dont une Française, au Darfour, a menacé, dimanche 12 avril, de les exécuter si Paris n'acceptait pas d'organiser un nouveau procès pour les membres de l'Arche de Zoé.
Après la libération des ravisseurs d'enfants consécutive à la "grâce du Président Idriss Déby", il était fort à parier que des mécontentements finiraient par se manifester d'une manière ou d'une autre.
 
Source : Reuters 

"Nous demandons à la France de rouvrir le dossier des criminels de l'Arche de Zoé et de les juger devant un tribunal juste", a déclaré un membre du groupe qui se présente sous le nom des"Aigles de la libération de l'Afrique". "Si le gouvernement français n'est pas sérieux dans les négociations avec nous et n'accède pas à notre requête, nous tuerons les deux travailleurs humanitaires", a-t-il ajouté.

Les otages, deux employées de l'organisation humanitaire Aide médicale internationale, ont été enlevés le 4 avril à Ed el Foursan, dans la province du Darfour-Sud. Il s'agit d'une Canadienne et d'une Française, qui sont toutes deux en vie et en bonne santé, selon les propos de l'otage canadienne avec laquelle l'AFP a pu s'entretenir dimanche.

"ON NOUS TRAITE BIEN"

"On nous traite bien. On ne sait pas où on est", a dit via un téléphone satellitaire une personne se présentant comme l'otage canadienne, Stéphanie Jodoin, qui s'exprimait sous le contrôle de ses ravisseurs. Lors de cette conversation, rendue possible par des sources soudanaises, l'interlocutrice, dont la voix ne trahissait aucune souffrance physique, a également donné le nom de sa collègue, Claire Dubois.

Un des ravisseurs avec qui l'AFP s'est également entretenu a avancé que son groupe ciblait "pour l'instant" des ONG françaises en raison de l'affaire ayant impliqué en 2007 l'Arche de Zoé au Tchad.

Six membres de l'association avaient été condamnés par la justice tchadienne pour avoir tenté de transférer du Tchad vers la France 103 enfants présentés comme orphelins de la guerre civile au Darfour, région voisine du Tchad. Ces membres avaient été transférés dans une prison française en décembre 2007 et graciés trois mois plus tard par le président tchadien Idriss Deby Itno, ce qui avait conduit à leur libération.

"Nous travaillons pour libérer les otages de façon pacifique", a de son côté déclaré dimanche le responsable du protocole au ministère soudanais des Affaires étrangères, Ali Youssif. Mais Khartoum ne serait pas "en première ligne" des négociations avec les ravisseurs, selon un responsable local affirmant que l'ONG et les autorités françaises en avaient pris la responsabilité.