ALFRED MARIE-JEANNE : "JE REVIENS POUR RESTAURER LA CONFIANCE"

Intervention d'Alfred MARIE-JEANNE  au GRAN SANBLÉ du 26 octobre 2015 : 

Quel choix pour la Martinique ?

 

Beaucoup d’entre vous, qui se sentent aujourd’hui floués, couillonnés par des promesses non tenues, me demandent de revenir.
Alors, je suis venu vous dire que je reviens !

 

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Car aujourd’hui, la Martinique n’a plus confiance, plus confiance pour investir, plus confiance pour construire. Au lieu de cela, et les médias nous le rappellent tous les jours avec brutalité, elle se détruit, elle se suicide davantage : les aînés sont isolés face à des familles éclatées, les jeunes s’entretuent face à des parents démissionnaires.
Je reviens pour restaurer la confiance

 

 

Je suis venu vous dire que je reviens !
Il est vrai que des individualités martiniquaises se distinguent au niveau international, dans le monde économique, culturel, sportif, médiatique…
Mais, pensez-vous vraiment que la Martinique peut se construire sur les seuls succès personnels ? Non. C’est notre ambition et notre intelligence collective qui feront gagner la Martinique.
Je reviens pour construire avec vous le futur.

 

Je suis venu vous dire que je reviens !
Vous m’avez fait l’honneur de me confier, par deux fois, les rênes de la Collectivité Régionale. Au delà de la satisfaction d’avoir amené au pouvoir le camp qui m’avait porté durant de longues années, j’ai toujours considéré que j’étais le Président de TOUS les Martiniquais.
Aussi dépassant les débats partisans, j’ai toujours opté pour une gestion qui permette à toutes les tendances issues démocratiquement des urnes, de s’exprimer.


Je reviens pour rétablir la démocratie !

Voilà donc les principes qui m’ont décidé à remettre l’ouvrage sur le métier : redonner la confiance, raviver l’ambition collective, restaurer la démocratie.

 

Fort de cela, je suis animé d’un seul objectif : assurer le bien-être économique et social du Peuple Martiniquais.
Mais pas à n’importe quel prix !
Car la Martinique, notre seule richesse, n’est pas à brader, n’est pas à vendre à l’encan !
La Martinique, notre patrimoine foncier, déjà suffisamment altéré, doit bénéficier d’une attention particulière. !
La Martinique, ce sont aussi nos atouts naturels : la terre, la mer, le vent, le soleil, le sous-sols, que nous devons certes valoriser. Mais pas n’importe comment ! Pas au détriment de notre population !
La Martinique c’est aussi notre richesse culturelle.
Je reviens pour valoriser tout en sauvegardant notre patrimoine.

 

Car laissez-moi me satisfaire d’une chose : tous les experts et analystes économiques, d’ici et d’ailleurs, s’accordent enfin sur deux points :
• premièrement, partout le même refrain : « il nous faut changer de logiciel économique ». C’est reconnaître en filigrane que le modèle économique mis en œuvre dans notre Pays depuis l’Assimilation n’a pas porté les fruits escomptés.
• Deuxième refrain, il nous faut nous inscrire dans le nouveau paradigme de la croissance verte. C’est à dire privilégier le développement d’un territoire tout en préservant les ressources du territoire, pour la population vivant sur le territoire.

 

Ces idées sont, vous le savez, à la base des fondements des mouvements politiques que j’ai l’honneur de représenter ici : le CNCP, Martinique Écologie, le MIM, le PALIMA, le PCM, le RDM.
Ces partis qui se ressemblent par l’idéologie et par la vision, se rassemblent aujourd’hui pour porter la même ambition pour le Pays.
A l’inverse du camp adverse, véritable conglomérat sans conviction vertébrale, nous avons le privilège d’avoir toujours porté en nous cette certitude que le modèle qui nous est imposé pille nos richesses sans enrichir notre Peuple.
Et nous avons toujours considéré que la valorisation de notre Patrimoine devait constituer la principale source de nos richesses.

 

Je reviens donc pour continuer le travail initié, sur la base d’une vision partagée, qui repose sur trois grands défis
• le défi démographique en nous appuyant sur notre richesse humaine. La Martinique a déjà montré, aux détours les plus obscurs de son histoire, qu’elle savait faire preuve de créativité, de savoir-faire.
• Relevons à nouveau ce challenge !

 

• le deuxième défi que nous aurons à relever est le défi économique, en nous appuyant sur nos atouts naturels : il s’agit de redonner à la Terre et à la Mer leur dimension nourricière, mais aussi d’exploiter le potentiel industriel et énergétique. Il s’agit encore, à partir de notre patrimoine culturel, naturel, gastronomique, de construire un tourisme différencié et plus authentique.

 

• Et puis, il y a le défi écologique. Il convient certes de valoriser notre patrimoine environnemental, mais en tenant compte des menaces internes et externes qui la fragilisent.

 

Mais avant de vous présenter de manière plus précise ces trois grandes orientations stratégiques, je veux solennellement, devant vous, aujourd’hui, prendre deux engagements :
• premièrement, Maîtriser les finances publiques, préalable pour construire l’avenir de la Martinique. Je reste persuadé que sérieux budgétaire et investissement ne sont pas antagonistes.
Car si l’investissement est une nécessité, il doit être aussi une discipline : il doit être ciblé sur des actions prioritaires.
Nous aurons besoin de rigueur au moment où nous allons engager un nouveau virage institutionnel avec la CTM.
Je veux dire ici que je m’inscris en rupture avec la méthode employée actuellement, avec la gabegie qui rime avec études plantureuses, conférences onéreuses, agences budgétivores et recrutements intempestifs.

 

• Deuxièmement, je m’engage à assurer la transparence de l’information, en bannissant la communication mensongère
Je reconnais ne pas avoir suffisamment communiqué lors de mes mandats précédents. Sans tomber dans l’excès inverse qu’affectionne l’actuel Président de Région avec une politique de communication, san mamman, une politique de communication sur des intentions virtuelles, je veux m’engager ici à vous informer plus régulièrement.

 

Revenons maintenant aux 3 DEFIS, qui je vous le rappelle, s’articulent autour du défi démographique, du défi économique et du défi écologique.

 

Ces trois défis constituent les ambitions communes du SMDE (je veux parler du Schéma Martiniquais de Développement Économique) et de l’Agenda 21, qui je le rappelle ont fait l’objet de larges procédures de concertation associant élus, acteurs économiques, associations, citoyens martiniquais. Ces schémas qui, dans une approche globale et transversale, déclinent une dimension pas seulement économique, mais aussi humaine et politique. Ces documents qui se veulent prospectifs en projetant la Martinique vers le futur.

 

D’ailleurs, les actuels Présidents du Conseil Régional et du Conseil Général, déclinent aujourd’hui, l’un et l’autre, sans le dire, à leur manière, les grandes orientations du SMDE et de l’Agenda 21.
Mais qu’importe !


Arrêtons nous d’abord sur le défi démographique.

Nous devons affronter le phénomène du vieillissement, tout en nous mobilisant pour notre jeunesse. 37% de la population à moins de 20 ans, quand en France par exemple, ce taux se stabilise autour de 25% !

 

• Daboudabô, c’est l’éducation qui doit primer, de la petite enfance à l’Université en passant par la formation professionnelle.
A l’instar de ce que j’avais initié, il sera mis en place un programme pluri-annuel d’intervention dans tous les équipements éducatifs.
L’investissement devra être ciblé et correctement évalué pour ne pas tomber dans les errements actuels autour du Lycée Schoelcher.
Bien sûr, une concertation devra être mise en place avec le Rectorat pour mieux ajuster la politique éducative à notre histoire et à notre environnement.


Mais cette politique éducative ne prendra tout son sens que si elle permet de mieux articuler renouvellement et professionnalisation des générations, en tenant compte des nouvelles spécialisations en développement environnemental.

 

• C’est dans ce cadre qu’il faudra relancer les Contrats d’Études Prospectives prévus par le SMDE, et dont l’objectif, comme son nom l’indique, est d’anticiper les changements et d’éclairer les stratégies en matière d’emplois et de développement des compétences.

 

• Il sera alors conséquent, à ce stade, d’associer l’Université des Antilles, maillon fort de notre système éducatif, que certains souhaitent démanteler au moment où le bons sens commande à la mutualisation des moyens humains et financiers.

 

• Dans le même ordre d’idée, le sport constituera un chaînon incontournable de notre politique. Nous redonnerons dans cette perspective, sa vraie vocation à l’Institut des Métiers du Sport. Nous rediscuterons donc, avec l’État un programme pédagogique conséquent, pour que ce lieu emblématique ne soit pas dévoyé.

 

• L’Institut Régional des Arts, de la Scène et du Spectacle, projet ambitieux qui avaient reçu l’aval des artistes, que mes successeurs ont laissé au fonds d’un tiroir, sera remis au goût du jour.

 

• S’agissant du domaine sanitaire et social, comme je l’ai suggéré récemment au Gouvernement, il faudra savoir, redonner la main à l’initiative privée. Ainsi, alors que le Centre Hospitalier Universitaire de la Martinique peine à retrouver son équilibre financier, pourquoi ne pas créer un cadre complémentaire avec les cliniques privées, cadre qui garantirait une meilleure équité dans l’accès au soins.


Cette méthode pourrait être déclinée pour gérer l’accompagnement de nos aînés, dans des Maisons de Santé adaptées, ou dans le maintien à domicile, en s’appuyant sur le monde associatif, socle incontestable de l’Économie Sociale et Solidaire.

 

Vous l’avez compris, plus que d’un catalogue, c’est de la méthode concertée avec acteurs publics et privés que dépendra la capacité de la Collectivité Territoriale de Martinique à créer un cadre propice à l’investissement.
S’agissant du deuxième défi, le défi économique, laissez-moi tout d’abord vous sensibiliser sur le contexte international.


S’il est vrai que le libéralisme mondial et la financiarisation de l’économie a contribué à aggraver les fractures économiques, sociales, technologiques, numériques entre plus aisés et plus pauvres, aujourd’hui des contre-pouvoirs permettent d’envisager un déplacement progressif du centre de gravité de l’économie mondiale vers les nouveaux pays comme le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine ou l’Afrique du Sud.


De même si l’on a assisté jusque là à la prédominance du « tout économie » qui dictait sa marque à l’échiquier international, désormais, à la faveur des groupes de pression, des enjeux fondamentaux tels que la prise en considération des populations les plus démunies ou la protection de la richesse environnementale mondiale ont fait leur apparition.

 

C’est dans ce cadre que je situe résolument notre action pour le développement économique.

Il ne s’agit pas tant d’exploiter exagérément nos ressources naturelles, que de les valoriser pour générer, de manière équitable, richesses et emplois pour le Peuple Martiniquais.
Ce concept, qui est au cœur de l’idéologique des partis membres de notre coalition, est développé aujourd’hui autour du nouveau concept de croissance verte, de transition écologique.


Une fois de plus, j’aime à redire que, en accord avec les experts martiniquais (que j’ai toujours privilégiés), ou les expertises extérieures, nous avons eu raison trop tôt. Et je suis fier que l’on remette au goût du jour des idées que nous avons maintes fois ressassés.

 

Venons au troisième défi, le défi écologique.
Pour valoriser nos atouts, composer avec le déficit environnemental sera impératif. Car, en dépit des opportunités indéniables qu’elles offrent, les nouvelles activités liées à la valorisation de notre patrimoine naturel, si elles sont mal maîtrisées, peuvent constituer des menaces.
Oui, utiliser les ressources naturelles mais en tenant compte des pressions humaines sources de pollution, de déforestation, d’érosion.
Oui, valoriser nos ressources naturelles mais en prenant en considération les risques nouveaux induits par le réchauffement climatique tels que la modification du régime des pluies, l’élévation de la température de l’air et de la mer, la montée des eaux.

 

On a pris l’habitude d’opposer Économie et Ecologie, alors que défi économique et défi écologique constituent les deux faces d’une même pièce. L’éconologie pour faire du néologisme, devrait permettre d’exploiter de manière raisonnée notre patrimoine pour créer des activités porteuses de plus-values, de richesses et d’emplois pour le Peuple Martiniquais.

 

Reste à savoir comment mettre tout cela en musique !

Sur le développement énergétique par exemple, la Martinique chef de file des 7 RUP, avait effectué des travaux importants, dans le cadre de EnergieRup.
Pour la Martinique, l’énergie thermique des Mers, la houle et le vent avaient été identifiés comme filières énergétiques à fort potentiel.
Et l’analyse économique avait mis en avant la rentabilité de la filière éolienne offshore et l’énergie thermique des mers.

Restait à mettre tout cela en œuvre, autour d’un Pôle technologique associant mieux notre Université, le monde de la recherche et le monde de l’Entreprise. Au lieu de cela, il a été créé une Agence Régionale de l’Énergie, budgétivore, qui peine à sortir des projets concrets.

Sur la valorisation de la biodiversité, toujours en lien avec les autres Collectivités Ultrapériphériques des zones tropicales et subtropicales, dont la biodiversité est exceptionnelle, le projet NETBIOME, avait permis de développer une stratégie commune sur la gestion intégrée et durable de la biodiversité. Ce projet avait été fait en partenariat avec l’Agence Nationale de la Recherche Française et l’Agence de Recherche Portugaise.

Ce que je veux démontrer à travers ces deux exemples, c’est qu’il nous faut tendre vers la mutualisation des moyens humains et financiers, d’ici et d’ailleurs, pour gagner en efficacité.
En s’appuyant sur les spécialisations déjà identifiées, (biodiversité, agroenvironnement et agro-transformation, santé, risques naturels, ressources halieutiques et aquacoles, Sciences de l’Homme et de la Société) aujourd’hui dénommées et renommées Domaines d’Activités Stratégiques.

Il s’agit de créer des pôles fédérateurs alliant entreprises et universités, fondations d’entreprises et financements publics, le but étant de créer la masse critique nécessaire pour attirer chercheurs et investisseurs martiniquais et internationaux.

Cette méthode, et j’en viens là au cadre d’intervention que la CTM devra mettre en place, nous la déclinerons comme une fusée à 4 étages :

Le premier étage de la fusée sera basé sur le partenariat avec les acteurs privés.
• D’abord créer un vrai partenariat financier avec les acteurs privés. C’est ce que nous avions déjà amorcé en imaginant une panoplie d’outils financiers dont un outil de capital développement.
J’ai nommé ici SAGIPAR, qui doté grâce à l’apport d’un certain nombre d’investisseurs martiniquais, avait permis de recapitaliser des entreprises martiniquaises dont la principale caractéristique, nous le savons, reste d’être sous-capitalisées.
Aujourd’hui, SAGIPAR est explosée. Mais il faudra la redynamiser.
Cela me permet de lancer un appel solennel aux investisseurs martiniquais, en leur demandant d’accompagner les initiatives publiques, d’investir en Martinique,

• D’autre part, pour être dans une relation apaisée à l’intérieur de l’entreprise, il faut introduire des représentants des salariés dans les conseils d’administration.
Cette formule qui devrait à terme installer la confiance et faire en sorte que l’entreprise soit le lieu de la création collective de richesses, constitue une pierre à la réflexion que nous devons ensemble mener sur le dialogue social.

 

Le deuxième étage de la fusée sera basé sur le partenariat avec les Communautés d’Agglomérations que sont Cap Nord, la CACEM et l’Espace Sud.
Il s’agira pour la Collectivité Territoriale de Martinique et son Conseil Exécutif, d’asseoir une collaboration avec ces Communautés placées au cœur de la réalité martiniquaise, pour mieux décliner la stratégie territoriale à l’échelle de chaque espace communautaire.

Cette stratégie permettra d’organiser des bassins de vie, ayant vocation a accueillir des activités traditionnelles dans les Espaces d’Aménagement Touristiques (pour lesquelles entre parenthèses les études avaient été réalisées et les financements déjà négociés dans les programmes européens…et puis ayen pas fèt !!!), les Zones Agricoles Protégées Aménagées, ou des activités plus innovantes comme une technopole énergétique.

 

Le dialogue avec les Communautés d’Agglomération, deviendra un outil décisif dans la politique d’Aménagement du Territoire. Il devrait permettre de :
• décliner de manière plus efficace la politique du transport terrestre et maritime, à partir de la dorsale du TCSP, et dans un maillage intelligent qui combine logique interurbaine et logique intra-urbaine.
• mieux réguler le réseau du Très Haut Débit, pour rompre ainsi avec la fracture numérique qui isole encore bon nombre de nos compatriotes.

 

La concertation avec les Communautés d’Agglomération sera également le pilier de la politique foncière. Car au moment où l’étalement urbain entame les espaces naturels, fait de la terre une proie pour opérateurs immobiliers, il nous faudra trouver, par la mise en place d’un vrai opérateur foncier, en confortant l’actuel Établissement Public Foncier Local, en le dotant de moyens conséquents.


Venons-en au troisième étage de la fusée qui sera basé sur la poursuite de la concertation avec les pays de la Caraïbe
autour des axes suivants :
• des outils au profit des entreprises martiniquaises, avec des dispositifs d’accompagnement à l’international
• des actions en faveur des institutions publiques de la Caraïbe, n’en déplaise à certains : avec des dispositifs d’aide pour la prévention des risques naturels, des actions de coopération médicale et scientifique…
• des projets portés par des acteurs de la Martinique comme de la Caraïbe, dans des domaines aussi variés que l’alphabétisation, la valorisation scientifique des plantes médicinales de la Caraïbe, la pêche, le traitement des déchets…
En bref, au lieu des grands messes, des actions concrètes !!!


Enfin, le quatrième étage sera ciblé sur la poursuite du dialogue avec le Gouvernement, quel qu’il soit, dans un partenariat efficace avec les instances européennes.
Il nous faut faire avec, d’une part, la disparition progressive des protections et des dérogations commerciales, et d’autre part, avec la raréfaction des crédits d’État et des crédits européens.
Cela nous impose de produire plus compétitif et d’attirer des investisseurs privés.
Dans cette perspective, solliciter de la part de Paris et de Bruxelles, un dispositif-cadre pour accompagner la mise en œuvre des documents financiers que constituent le Contrat de Plan et le Programme Européen, sera une priorité.
Ce dispositif-cadre devra nécessairement intégrer un volet fiscal.


En effet, comme pour les enjeux traditionnels tels que l’agriculture ou la pêche, il importe, pour les nouveaux enjeux environnementaux, énergétiques et touristiques, que soient mises en place des fiscalités spécifiques, levier indispensable en matière de politique d’investissement.
Ce dispositif-cadre devra également intégrer un volet commercial et douanier, au risque de nous laisser éternellement sur le strapontin de membre observateur dans les instances caribéennes que nous pouvons désormais intégrer.

Ce dispositif-cadre devra de même intégrer un volet aérien : il nous faut impérativement être en capacité de réduire le déficit d’accessibilité en améliorant la réglementation qui gère l’organisation du ciel européen comme du ciel de la Caraïbe.


Il est illusoire en effet de penser que nous pourrons trouver une réponse à la double problématique du mono-clientélisme français et de la saisonnalité du tourisme, si la réglementation européenne n’est pas adaptée.


L’absence d’adaptation voue à l’échec les initiatives comme celles que nous avons prises en faveur de Delta Airlines ou de la Liat. Initiatives indispensables pour porter une solution à l’isolement aérien de notre Pays. Mais initiatives mort-nées dans un monde réglementaire européen figé.


Ce dispositif-cadre devra aussi intégrer un volet Emploi : des outils spécifiques pour accompagner la cessation d’activités dans les métiers à faible perspective, ou la création d’emplois dans les métiers en développement.
Plus que de subsides, il nous faut aujourd’hui de la subsidiarité, c’est à dire la capacité réglementaire et juridique à mettre en œuvre de manière effective les orientations stratégiques convenues avec l’Union Européenne.


L’ambition de la réduction de la dépendance énergétique, la valorisation de la biodiversité, le développement de la recherche et de l’innovation, l’amélioration de l’attractivité touristique, en bref la capacité à créer des activités génératrices d’emplois, passe inévitablement par la mise en place d’un cadre spécifique qui augmente la capacité à mobiliser des partenariats avec les investisseurs martiniquais et internationaux.


Voilà le message que je voulais vous délivrer aujourd’hui. Plus que nous engager sur des projets ou des milliers d’emplois à créer, nous nous engageons sur une méthode.


Mutualisation des moyens privés et publics, concertation avec les collectivités intermédiaires que sont les Communautés d’Agglomération, dialogue avec les instances gouvernementales et européennes.
Ce sont là les priorités qui s’imposent à nous, dans un monde contraint budgétairement, et qui nous oblige à trouver des formules innovantes pour le financement d’activités créatrices d’emplois.


Que 2015 nous permette de faire les bons choix pour mieux réussir la Martinique de demain, une Martinique durable, une Martinique plurielle, forte de la richesse de toutes ses composantes, de toutes ses générations, de toutes les intelligences, de tous ses Hommes et de ses Femmes, vivant dans mais aussi en dehors du Pays.

 

Le 26 avril 2015
 

Alfred MARIE-JEANNE

Président du MIM

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