Les manifestations de ce samedi en Algérie, contre le régime d'Abdelaziz Bouteflika, président depuis onze ans, ont été « efficacement » réprimées par la police. Commencés à 11 heures à Alger et Oran notamment, les défilés se sont interrompus en fin d'après-midi
35 000 policiers environ auraient été mobilisés dans tout le pays, dont 30 000 pour la seule capitale où s'étaient réunis, place du 1er mai, entre 250 (autorités) et 3 000 (organisateurs) opposants – malgré l'interdiction de manifester. Abed Charef, journaliste et écrivain algérien :
« Je ne m'attendais pas vraiment à un rassemblement plus grand. Les organisations et les personnalités qui l'ont organisé n'étaient pas mobilisateurs et le dispositif sécuritaire était très important.
La conjonction de tout ça fait que cette journée a fait un bide total, contrairement à ce qu'il a été dit. »
Saïd Saadi, chef très médiatique du RCD, est une personnalité qui ne fait pas consensus en Algérie. Loin de là. Celui « qui fait des belles phrases » est même considéré, par certains jeunes, comme un repoussoir. Sur Twitter, @hocinedim :
« Pour la plupart des Algériens, Saïd Saadi et la plupart des leaders d'opposition sont pires que Bouteflika. »
Selon un jeune manifestant algérien, qui rentre déçu de la manifestation :
« La colère du peuple est terrible. Cette marche a fait avorter quelque chose qui aurait pu arriver dans quelque temps. Elle a peut-être tué une explosion qui se préparait. J'espèrais que cela déborde un peu. Même pas. » N.L.B.
SOURCE : Rue89