CANCER ET PESTICIDES : DES CHERCHEURS D'ANGERS VIENNENT CONFIRMER LE LIEN DE CAUSALITE

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Cancer et pesticides : 
Une découverte pas si angevine que ça !

 

Extrait du quotidien OUEST-FRANCE, l'article "CANCER ET PESTICIDES : UNE DECOUVERTE ANGEVINE"  fait actuellement le buzz sur les réseaux sociaux et sur les médias.  S'il est bien vrai que l'apport des chercheurs angevins est indéniable, puisqu'ils mettent en avant le rôle de l'angiogénèse dans le potentiel cancérigène des pesticides, il n'en demeure pas moins que cette étude ne fait que confirmer des hypothèses émises dès 2005 par des chercheurs de l'Université de HARVARD et reprises par Raphaël CONFIANT et moi-même dans notre livre "Chronique d'un empoisonnement annoncé".

Quant aux relations de causalité entre pesticides organochlorés et cancer, elles ont été mises en évidence aux Etats-Unis dès 1979 ce qui explique la présence du Chlordécone et du Lindane depuis cette date dans la classification de l'International Agency for Research on Cancer (IARC). Le Lindane a été retiré du marché et interdit d'emploi en 1998 soit 5 années après le Chlordécone. D'autres pesticides organochlorés ont été utilisés de manière abusive dans l'agriculture aux Antilles françaises tels que le DTD(Dichlorodiphényltrichloroéthane) de 1946 à 1972, le Perchlordécone, le HCH (Hexachlorocyclohexane), utilisé durant 40 ans et encore plus présent dans les sols que le Chlordécone, la Dieldrine, non homologué en France mais pourtant utilisé durant 20 ans (1950 à 1970) dans les traitements des sols. 

C'est dire notre hostilité aujourd'hui à l'utilisation d'un quelconque pesticide par épandage aérien car aucune étude scientifique n'est en mesure d'évaluer les interactions de cette multitude de produits dans les organismes humains. Les autorités publiques refusent toujours le recensement des ouvriers agricoles qui ont été en contact depuis 1972 avec ces nombreux pesticides. Elles refusent également de mener les études épidémiologiques nécessaires sur le territoire de la Martinique. 

Quoi qu'il en soit, nous ne pouvons que saluer cette nouvelle étude des chercheurs de CHU d'Angers qui vient confirmer le rôle du Chlordécone et des autres pesticides organochlorés dans la survenue des nombreux cancers observés aux Antilles françaises. Cette étude nous permettra de conforter notre plainte pour mise en danger de la vie d'autrui et administration de substances dangereusesactuellement en instruction au Pôle Santé du Tribunal de Grande Instance de Paris.

Martinique - le 23 août 2012.
Louis BOUTRIN.
Président de MARTINIQUE-ECOLOGIE

PS : Ci-dessous article du quotidien OUEST FRANCE; 

 

Cancer et pesticides : une découverte angevine - Angers


in OUEST-FRANCE  

 

Deux chercheurs angevins ont mis en avant le rôle de l'angiogénèse, formation de vaisseaux sanguins, dans le potentiel cancérigène des pesticides. Une avancée angevine. 

Les voix de la science sont impénétrables. Comment imaginer que des bananes antillaises inspireraient, Nicolas Clere et Sébastien Faure, deux chercheurs angevins ? C'est pourtant le point de départ de l'étude menée dans le laboratoire flambant neuf du CHU d'Angers. « Nous nous sommes basés sur une étude antillaise qui faisait le lien entre les pesticides organochlorés et un nombre élevé de cancers de la prostate », explique Sébastien.

Les scientifiques prendront le parti de mettre à jour le potentiel cancérigène du lindane et du chlordéconale, deux produits chimiques aspergés sur les bananiers.

L'histoire cancérigène de ces pesticides

A priori rien de nouveau. De nombreuses études ont déjà montré le potentiel cancérigène des pesticides organocholrés. Elles ont débouché sur l'interdiction dans l'agriculture française du lindane et du chlordéconale en 1993. Cependant, nous ne sommes toujours pas tirés d'affaire. Les pesticides en question sont toujours utilisés dans de nombreux pays comme aux États-Unis.

Plus grave encore pour nous autres Français, la vie ou plutôt la demie vie de ces pesticides est longue de plusieurs centaines d'années. « Ce terme de demie vie, explique Nicolas, signifie qu'on retrouve encore des résidus de ces produits dans l'environnement et notamment dans la terre. » L'agriculture française est donc, malgré elle, toujours concernée par la nocivité de ces produits chimiques.

La question « comment ? »

Les deux chercheurs ont décidé d'apporter une nouveauté en posant une question scientifique des plus pertinentes : la question « comment ? ».

Comment ces pesticides s'y prennent-ils pour favoriser le cancer ? Voilà la réponse angevine : le fautif porte ce nom barbare d'angiogénèse. En d'autres termes, ces pesticides favorisent la formation de vaisseaux sanguins. Le trop plein de vaisseaux « nourrit » la tumeur et accélère le développement tumoral. Un procédé particulièrement nocif pour les cancers hormonaux dépendants, type sein, utérus ou prostate.

Dangereux même à petite dose

Les travaux des chercheurs angevins n'ont pas simplement complété les études précédentes, ils leur ont aussi donné de l'ampleur. « On a effectué les travaux avec des doses identiques aux rivières antillaises », expliquent-ils. C'est-à-dire qu'ils ont voulu coller au plus proche du réel en travaillant sur de petites quantités de pesticides. Auparavant, on mettait simplement en garde contre des surdoses de produits chimiques. « On a montré la nocivité des organochlorés, même à petite dose », simplifie pour nous Sébastien.

Les scientifiques mettent tout de même une limite à leur travail. Ces études cellulaires ont été réalisées sur le développement tumoral. La prochaine étape est toute trouvée : « Pour corroborer notre travail, il faudrait travailler sur la tumeur elle-même. »

SOURCE : Antoine LESSARD. in OUEST-FRANCE