CAPÈS-DOLÉ : CHRONIQUE D'UN SCANDALE ANNONCÉ DEPUIS 2001

Une mission de l'IGAS avait révélé la tromperie depuis 2001

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Dans leur ouvrage publié en février 2007  "Chronique d'un empoisonnement annoncé" Louis BOUTRIN et Raphaël CONFIANT faisaient état de concentration importante de trace de Dieldine mais aussi de HCH béta (0,5 mg/litre - 5 fois la norme autorisée) et de Chlordécone (0,7 et 1,1 mg/litre soit 7 à 11 fois la norme) dans l'eau embouteillée de Capès-Dolé. Une contamination aux pesticides qui avait conduit à la fermeture du site de production et au recours à des processus de filtration stérilisante pour traiter l'eau de Capès-Dolé qui dès lors, ne pouvait plus utiliser le label "EAU DE SOURCE". Il aura donc fallu 13 ans aux pouvoirs publics pour prendre les mesures qui s'imposaient depuis la publication d'un rapport de l'IGAS daté du 5 juillet 2001

 
 

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" L'eau embouteillée de Capès-Dolé contaminée
 
" 7 avril 2000, coup de tonnerre dans le ciel guadeloupéen, la production de Capès-Dolé, un des fleurons de l'industrie du pays, est arrêtée. Les résultats des analyses pratiquées fin mars 200 dans les échantillons de cette eau de source fin mars 2000 dans les échantillons de cette eau de source sont catastrophiques : présence de pesticides organochlorés dont le HCH bêta à des concentrations de 0,5 mg/litre, soit 5 fois la norme autorisée pour des concentrations entre 0,7 et 1,1 mg/litre, soit 7 à 11 fois la norme. Quelques traces de Dieldrine ont également été détectées, ce qui transforme la célèbre eau de source en un véritable bouillon de culture.
 
Pourtant, cette contamination était prévisible. Capès-Dolé prend sa source au coeur même de la Basse-Terre, dans une zone montagneuse où la culture banane n'a cessé de s'étendre. Les traitements antiparasitaires se sont multipliés durant ces dernières décennies sans que l'on puisse contrôler ni les pratiques culturales ni le dosage des pesticides utilisés. Au fil des années, la terre gorgée de Chlordécone et de HCH a laissé s'infiltrer l'eau de pluie, contaminant ainsi l'eau souterraine. 
 
Cet arrêt de la production a été un coup dur pour l'entreprise guadeloupéenne qui met en bouteille quotidiennemnet 90 m3 d'eau, commercialisée principalement sur le marché local. Le retentissement médiatique et commercial a été, toute proportion gardée, aussi important que celui qui a suivi le retrait des petites bouteilles de Perrier sur le marché américain. Fort heureusement, dès fin avril 2000, la société Capès-Dolé s'est rapidement équipée de filtres à charbon actif et d'un système de filtration stérilisante, ce qui permit aux services de la DDASS de confirmer l'absence de pesticides dans l'eau. La commercialisation a pu reprendre fin mai 200 sous contrôle hebdomadaire de la DDASS. 
 
Mais, le recours à des processus de filtration stérilisante pour traiter l'eau de Capès-Dolé n'est pas sans incidence sur la nature même de l'eau et sur le label "eau de source". La mission d'inspection conduite en juillet 2001 par le Dr Henri Bonan et Jean Louis Prime a fait remarquer que " La réglementation en matière d'étiquetage n'était pas respectée, la société Capès-Dolé continuant à utiliser le terme "eau de source" alors qu'elle doit dorénavant employer l'expression "eau rendu potable par traitement". Une situation qui, aux dires de cette mission, n'est pas propre à Capès-Dolé puisque la société concurrente, Matouba, est également concernée. " 
 
Extrait du Livre "Chronique d'un empoisonnement annoncé" pages 113-114... Février 2007