La pression se fait de plus en plus forte sur le gouvernement de Joseph Kabila au sujet de l’affaire Armand Tungulu. La famille kinoise de l’opposant congolais décédé dans des conditions troubles début octobre, alors qu’il était en détention, a saisit la justice pour savoir la vérité sur sa mort. "Nous portons plainte contre l’État congolais (...), qui a l’obligation de sécuriser même les détenus", a expliqué Me Willy Bolio, l’avocat de la famille de la victime, qui s’est exprimé ce lundi sur RFI. La famille exige une reconnaissance du corps et une autopsie sous contrôle de la Monusco, la force des Nations unies présente en RDC. « C’est une façon de se garantir [contre] des représailles dans un État comme le nôtre », a expliqué Me Willy Bolio.
Manifestation anti-Kabila à Bruxelles
Parallèlement à cette action judiciaire, quelques centaines d’opposants au président congolais joseph Kabila, parmi lesquels la veuve du défunt et le révérend Jean-Paul Moka, candidat aux prochaines élections présidentielles en RDC, ont manifesté, samedi à Bruxelles, pour protester contre la mort d’Armand Tungulu. Les manifestants se sont violemment heurtés aux forces de l’ordre. Deux policiers ont été blessés et plusieurs manifestants interpellés.
Le gouvernement de Kinshasa reste pour l’instant sourd à ces pressions. Il avait déjà rejeté une ordonnance prise par le tribunal de première instance de Bruxelles le 11 octobre, lui faisant injonction de rendre à la famille la dépouille mortelle de l’opposant et de la faire rapatrier en Belgique. "Cette ordonnance est totalement inopportune car elle compromet l’enquête en cours en RDC sur ce dossier", avait alors tenté de justifier le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende.
Armand Tungulu avait été arrêté le 29 septembre à Kinshasa après avoir jeté une pierre contre le convoi du président Kabila. Il avait été retrouvé mort trois jours plus tard dans une cellule du camp Tshatshi de la Garde républicaine (GR, ex-garde présidentielle). Les autorités judiciaires congolaises avaient affirmé qu’il s’était suicidé dans la nuit du 1er au 2 octobre. Une version contestée par les ONG et les associations des droits de l’homme.
SOURCE : Afrik.com