Audrey Pulvar sous surveillance à France Inter
Sur France Inter, la journaliste se voit retirer quelques prérogatives pour s'être montrée aux côtés d'Arnaud Montebourg, son compagnon.
Audrey Pulvar est entrée dans une zone de turbulences depuis que, dimanche soir, les téléspectateurs l'ont vue célébrer la belle troisième place de son compagnon Arnaud Montebourg dans le processus de la primaire citoyenne.
Ses collègues de France Inter et des autres rédactions de Radio France s'en sont émus (voir le communiqué intégral ci-dessous). La direction de la rédaction de France Inter, interpellée par la Société des journalistes (SDJ), a décidé de prendre quelques mesures de précaution. Matthieu Aron, patron de la rédaction, a confirmé mardi après-midi, en accord avec Audrey Pulvar, que son "édito" sur France Inter ne comporterait plus aucune allusion politique. En fait, c'était déjà le cas depuis quelque temps... "En outre, précise le communiqué de la SDJ, ce n'est plus elle qui lancera et relancera l'éditorialiste quotidien de la presse écrite."
Audrey Pulvar a décidé de maintenir sa participation au talk-show On n'est pas couché de Laurent Ruquier sur France 2 et, à aucun moment, jusqu'à présent la chaîne n'a démenti cette position. L'attitude des deux entreprises publiques est donc diamétralement opposée vis-à-vis de la journaliste : sur les ondes, la rédaction tient Pulvar le plus éloignée possible de la politique ; sur France 2, au contraire, Pulvar est chargée de questionner les invités politiques de Ruquier. À noter que, sur France 2, l'émission de Ruquier dépend des programmes et non de la direction de l'information.
CSA : Pulvar n'est pas un "soutien" du PS
Audrey Pulvar avait jusqu'ici mis des distances avec la carrière politique de son compagnon, évitant de le suivre dans ses meetings. Dimanche soir, elle a craqué et a souhaité partager ce moment de liesse avec lui. Interrogée par Le Point.fr, Audrey Pulvar avait même déclaré ne pas avoir participé au scrutin. "J'estimais que je ne pouvais pas, en tant que journaliste, participer à un scrutin où n'est représentée qu'une famille politique et pour laquelle il fallait signer un engagement à soutenir les valeurs de la gauche", faisait-elle valoir. Audrey Pulvar ne s'exprimera plus sur ce sujet. Son avocat, Me Christian Charrière-Bournazel, la représentera au besoin.
Par ailleurs, le CSA fait savoir qu'il n'est pas question de décompter le temps de parole d'Audrey Pulvar comme "soutien" au Parti socialiste. Le projet de résolution sur les temps de parole lors de la campagne présidentielle est en cours d'élaboration et n'entrera en vigueur que début 2012. À ce moment-là, les "people" qui exprimeront une préférence pour l'un des candidats seront comptés comme "soutien", et leur temps d'intervention sera imputé au temps de parole du camp qui a leur faveur. C'est cette résolution qui permettra de décompter les soutiens apportés par Philippe Torreton, Johnny Hallyday, Jean-Marie Bigard, Virginie Ledoyen, etc. Mais seulement en 2012.
Voici le communiqué de la Société des journalistes de Radio France
Dimanche soir, certaines images ont choqué de nombreux journalistes des rédactions de Radio France. Celles où l'on voit Audrey Pulvar, animatrice de la tranche 6 heures-7 heures de France Inter, aux côtés de son compagnon Arnaud Montebourg, fêtant son résultat à la primaire socialiste. La vie privée d'Audrey Pulvar est connue : elle a déjà fait l'objet de débats, à l'intérieur et en dehors de Radio France. Jusqu'ici, la discrétion dont elle faisait preuve était appréciée. Mais cette mise en lumière soudaine aux côtés d'un acteur politique au poids décisif a heurté plusieurs membres de nos rédactions, qui craignent une confusion nuisible à l'image de France Inter et à leur travail.
Contactée par la SDJ, Audrey Pulvar dit "entendre" cette remarque mais répète que, si elle est apparue publiquement auprès d'Arnaud Montebourg ce dimanche soir, c'est parce qu'elle considère que sa campagne est "terminée" et aussi, plus humainement, pour vivre avec lui un moment fort de sa vie. La direction de la rédaction de France Inter s'est, elle aussi, émue de ces images. En réponse à nos questions, Matthieu Aron a annoncé ce mardi après-midi qu'en accord avec l'intéressée "l'édito" d'Audrey Pulvar ne comporterait plus aucune allusion politique (ce qui était déjà le cas). En outre, ce n'est plus elle qui lancera et relancera l'éditorialiste quotidien de la presse écrite. Le tout, "jusqu'à nouvel ordre". Dont acte...
SOURCE : LePoint