L'appel de l'ancienne star du football à vider son compte bancaire, massivement relayé sur Facebook et YouTube, commence à faire peur. La date du 7 décembre est fixée.
C'est le «buzz» du moment. Ils sont plus de 18.000 «Facebookers» à vouloir participer à la «révolution pacifique» soufflée par Eric Cantona, qui consister à retirer l'intégralité de son argent sur ses comptes bancaires, précisément le vendredi 7 décembre prochain.
«S'il y a 20 millions de gens qui retirent leur argent, le système s'écroule (...). La révolution se fait par les banques», a lancé l'ancienne star du football dans une vidéo datant du 8 octobre, visionnée par plusieurs centaines de milliers d'internautes.
L'ancien attaquant de Manchester United, âgé de 44 ans, engagé politiquement dans la lutte contre la pauvreté, théorise en moins de deux minutes la destruction du système actuel. «Pas d'armes, pas de sang, une révolution à la Spaggiari !», conclut celui qui est aussi passé par les écrans de cinéma.
En Belgique, la fédération belge du secteur financier s'inquiète
La désormais appelée «révolution Cantona» est sortie des frontières de l'hexagone. En Belgique, la réalisatrice Géraldine Feuillien, a notamment relayé l'idée. Même date. Elle a créé un site Internet, baptisé Bankrun2010.com, traduit en six autres langues. Selon elle, environ 15.000 belges videront leurs comptes.
Mais dans ce petit pays, la démarche est prise au sérieux. La fédération belge du secteur financier, Febelfin, est venue réagir dans les colonnes des journaux Het Nieuwsblad et De Standaard. «Cette action peut déstabiliser notre fragile système financier !, a averti Michel Vermaerke, administrateur délégué de Febelfin. Et d'ajouter, «certaines institutions bancaires en Belgique ont dû être sauvées par le gouvernement en raison des conséquences de la crise du crédit. Un tel sauvetage ne doit pas être réitéré car il est très coûteux.»
À la question de savoir s'ils sont conscients des conséquences économiques qu'entraînerait le succès de cette action, Géraldine Feuillien répond : «nous sommes surtout conscients des conséquences que le système financier mondialisé dérégulé et incontrôlable ont sur nos emplois, nos santés, notre éducation, nos pensions, nos industries, notre environnement, notre avenir, notre dignité, la dignité des citoyens des pays que ce système a asservis par des dettes qu'ils ne pourront jamais rembourser pour mieux s'approprier leurs ressources. C'est le sort qui attend les citoyens occidentaux si nous ne nous prenons pas en main.»
SOURCE : LeFigaro.fr