ENERGIE : LA FRANCE LANCE AUJOURD'HUI UN APPEL D'OFFRES POUR 600 EOLIENNES EN MER

eolienne-offshore.jpg

La liste des dossiers retenus devrait être annoncée début 2012.


 
L’appel d’offres pour l’installation de 600 éoliennes en mer d’une capacité de 3000 mégawatts d’ici 2015, lancé officiellement lundi, vise à «créer des emplois en France» a indiqué lundi à l’AFP la ministre de l’Ecologie. «Mon objectif, c’est de créer des emplois en France» a déclaré Nathalie Kosciusko-Morizet.


«Les industriels nous en promettent plusieurs dizaines de milliers, mais moi, je suis conservatrice et je dis plus de 10.000, je ne veux pas qu’on créé de fausses espérances», a-t-elle ajouté.

Les industriels intéressés ont jusqu’au 11 janvier 2012 pour déposer leur dossier de candidature auprès de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) pour l’un ou plusieurs des cinq sites sélectionnés au large des côtes de la Manche et de l’Atlantique pour accueillir ces 600 éoliennes en mer.

Un second appel d’offres portant également pour 3000 MW sera lancé en avril 2012 dans la foulée de l’annonce des lauréats du premier.

Le découpage du projet des 1200 éoliennes prévues dans le Grenelle de l’Environnement pour 2020 en deux phases a été décidé par manques de sites initialement prévus pour le projet. «Cela permet aussi de réajuster éventuellement l’appel d’offres pour la deuxième phase», selon la ministre.

Avec ces deux phases, «notre objectif, c’est de se positionner sur le marché européen qui est de 40 gigawatts programmés pour 2020 et il y a aussi de très bonnes perspectives sur le marché américain et le marché chinois», a souligné la ministre.

Les cinq sites couvrent une surface de 533 km2: Le Tréport (Seine-Maritime, Somme) avec 110 km2 et une puissance maximale de 750 MW, Fécamp (Seine-Maritime) avec 88 km2 et une puissance de 500 MW, Courseulles-sur-Mer (Calvados) avec 77 km2 et 500 MW, Saint-Brieuc (Côtes d’Armor) avec 180 km2 et 500 MW et Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) avec 78 km2 pour 750 MW.

Retard

L’appel d’offres lancé lundi est le premier pour ce type d’équipements d’énergie renouvelable en France, alors que le Grenelle de l’environnement a fixé à 23% la part de ces énergies propres dans la consommation en 2020. Et que d'autres en Europe sont bien plus avancés : fin 2010, 45 parcs off-shore comprenant 1136 turbines étaient en activité dans neuf pays européens, et dix autres étaient en construction, selon European wind energy association (EWEA). Mais aucune éolienne au large des rivages français.

Le champion est de loin le Royaume-Uni, avec 13 parcs (436 turbines) dont le premier a été mis en activité en 2000.  Suit le Danemark, pionnier avec un premier parc en 1991, avec 400 éoliennes (capacité de 853 MW), puis les Pays-Bas (128 turbines, 246 MW), la Suède (75 éoliennes, 163 MW), la Belgique (61 éoliennes, 195 MW), et enfin, dans une mesure plus modeste, l'Allemagne, la Finlande, l'Irlande et la Norvège.

Selon la ministre, la France n’est pas en retard par rapport à ses voisins européens dans ce secteur. «Il n’y a pas de retard… ce n’est pas une filière sur laquelle on est en retard. On a, au contraire, une filière en pleine constitution et on peut espérer faire partie des acteurs mondiaux», a-t-elle assuré.

GDF sur les rangs

Sans attendre l'ouverture officielle de cet appel, GDF Suez, qui se présente comme le premier producteur éolien national, s'est associé pour l'occasion au groupe de BTP Vinci et au nucléaire Areva pour déposer conjointement leur candidature sur trois des cinq zones concernées (Tréport, Courseulles-sur-Mer et Fécamp).

Le projet éolien en mer s'inscrit dans l'objectif, fixé par le Grenelle de l'environnement, de consacrer 23% de l'énergie consommée en 2020 aux sources renouvelables. Sur les 25.000 MW produits par l'éolien, 6.000 MW doivent venir d'installations marines pour assurer 3,5% de l'électricité consommée en France. Aujourd'hui, l'éolien terrestre fournit moins de 2% de la consommation française.

(Source AFP)