FRANCE - L'OURSIN MENACE : 250 000 LARVES INTRODUITES DANS LE VAR

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Les chercheurs tentent un programme de repeuplement. 


 
FRANCE - Face à la pénurie d'oursins, animaux dont la population ne cesse de décliner depuis les années 1990, près de 250.000 larves ont été introduites lundi dans une baie de Saint-Mandrier, dans le Var.


 
Aux Antilles, des zones de cantonnement ont été mises en place depuis 2003 pour protéger l'oursin blanc en voie de disparition. Malgré l'arrêté préfectoral du 2 octobre 2003, limitant la capture et la vente, le braconnage dans les cantonnements de pêche continue. Une attitude inconsciente qui nous expose, à l'instar du Var, à un programme de repeuplement aussi coûteux qu'incertain.

 

Ce projet a pour but d'observer l'adaptation des oursins d'élevage en milieu marin, afin d'envisager un possible repeuplement. Des études scientifiques menées depuis 15 ans dans le Var ont révélé une diminution des populations d'oursins. La canicule de 2003 a fortement contribué à cette baisse de la ressource, qui n'a pas depuis retrouvé ses niveaux antérieurs.

Le projet lancé lundi avec l'introduction de plus de 250.000 larves à moins de dix mètres de fond, devrait être étendu au cours de l'été sur cinq sites du littoral varois. Comme le souligne Stéphane Coupé, chercheur de l'équipe de biologie moléculaire marine de l'université Sud Toulon Var, "les larves d'oursin sont sensibles à la pollution et ne doivent être soumises à aucun stress".

Tout au long de leur vie, ces oursins dont le diamètre ne dépasse aujourd'hui pas un millimètre, seront surveillés grâce à leur identité génétique définie avec l'aide du laboratoire de biologie moléculaire de l'université de Toulon. Un premier prélèvement aura lieu dans un an, pour évaluer la façon dont les oursins se seront adaptés à leur nouvel environnement. "Les larves deviennent des oursins à environ un mois. Elles passent alors d'un régime planctonique à un régime benthique, c'est-à-dire qu'elles tombent sur le fond et broutent directement les micro-algues", explique Sylvain Couvray, ingénieur de l'Institut océanographique Paul-Ricard (IOPR) où les larves ont été élevées.

Les premières conclusions de cette étude ne devraient pas être tirées avant trois ou quatre ans, lorsque les oursins auront atteint leur taille adulte.

SOURCE : Maxisciences