François Hollande a de nouveau dû se séparer mercredi d’un proche, deux semaines après la démission du secrétaire d’Etat Kader Arif soupçonné de favoritisme, son conseiller Faouzi Lamdaoui, qui comparaîtra en correctionnelle pour abus de biens sociaux.
Deux semaines après la démission du secrétaire d’État Kader Arif, François Hollande a de nouveau dû se séparer, hier, d’un proche, Faouzi Lamdaoui, qui comparaîtra en correctionnelle pour abus de biens sociaux. Le conseiller a annoncé sa démission « pour se défendre » devant la justice. Faouzi Lamdaoui, conseiller de François Hollande et proche du chef de l’État, a démissionné mercredi. Ce fidèle du chef de l’État est cité à comparaître pour abus de biens sociaux, blanchiment d’abus de biens sociaux, faux et usage de faux.
Hollande éclaboussé à nouveau par une démission d’un proche
Dans un communiqué, l’Elysée a annoncé en début d’après-midi sa démission « pour se défendre suite à sa citation en correctionnelle ». M. Lamdaoui était depuis mai 2012 le conseiller Egalité et diversité du président.
Deux heures plus tôt, une source judiciaire avait annoncé à l’AFP que M. Lamdaoui avait été cité à comparaître, notamment pour « abus de biens sociaux », à l’issue d’une enquête préliminaire ouverte en janvier 2013. Ancien chef de cabinet de M. Hollande lors de sa campagne présidentielle, considéré comme un fidèle parmi les fidèles du chef de l’Etat, M. Lamdaoui se voit rattrapé par un dossier ancien, pour des faits remontant à la période 2007-2008.
« Il faisait partie du noyau de proches de François Hollande qui n’ont jamais flanché et qui l’ont toujours soutenu, y compris pendant sa traversée du désert » de 2008 à 2011, a expliqué à l’AFP un proche du chef de l’Etat. Sa démission intervient moins de deux semaines après celle d’un autre proche de François Hollande, l’ancien secrétaire d’État aux Anciens combattants Kader Arif, soupçonné de favoritisme dans un dossier d’attribution de marchés publics.
La présidence Hollande a d’ores et déjà été marquée par plusieurs affaires retentissantes qui ont touché plusieurs membres de son équipe tels l’ancien ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, l’éphémère secrétaire d’Etat Thomas Thévenoud, ou encore le conseiller du premier cercle Aquilino Morelle.
Plainte pour travail dissimulé
Au coeur de l’affaire visant M. Lamdaoui, une société de transport, Alpha Distributions, devenue par la suite Alpha. Les enquêteurs considèrent que Faouzi Lamdaoui – qui en était officiellement salarié – était en réalité le gérant de fait de cette société dont le principal client était un laboratoire photographique.
M. Lamdaoui est soupçonné d’avoir perçu en 2007 et 2008 d’Alpha Distributions une rémunération supérieure à celle qu’il a déclarée. Il a été cité à comparaître en correctionnelle par le parquet de Paris pour « abus de biens sociaux » et « blanchiment d’abus de biens sociaux », mais aussi pour « faux et usage de faux ». Cette dernière incrimination renvoie à l’utilisation indue dans les statuts de la société Alpha de la signature d’une femme, Naïma Belaïd.
Cette dernière avait porté plainte pour « faux » en 2012, accusant M. Lamdaoui d’avoir usurpé son identité pour créer la société. Son époux, Mohamed, avait quant à lui porté plainte en mars 2011 contre M. Lamdaoui pour « travail dissimulé » en l’accusant de ne pas l’avoir payé quand il lui avait servi de chauffeur pendant plusieurs mois. Cette plainte avait été classée. En juin, M. Lamdaoui avait été entendu pendant trois heures par les policiers de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (Oclciff) pour l’affaire d’abus de biens sociaux.
Le parquet a finalement décidé de le citer à comparaître, de même qu’un de ses frères qui est poursuivi pour « blanchiment d’abus de biens sociaux », en tant que titulaire d’un compte sur lequel ont été versées des sommes provenant d’Alpha Distributions.
Le gérant de droit d’Alpha Distributions est quant à lui poursuivi pour « abus de biens sociaux » et « blanchiment », de même qu’un de ses salariés cité à comparaître pour « recel ».
SOURCE : LESNEWSECO.FR