Grève générale en Gwada

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Brève lecture sociologique 
par Louis Auguste Joint
 


Quelles sont les revendications de ce mouvement populaire ? Comment s’y prend-on pour y apporter des réponses ? Au-delà des revendications présentées, que nous révèle ce mouvement populaire ? Nous proposons d’aborder ces questions en faisant une brève lecture sociologique du déroulement des faits au cours de ces trois dernières semaines de grève en Guadeloupe.

LA GREVE GENERALE EN GUADELOUPE,

UNE BREVE LECTURE SOCIOLOGIQUE

 

Depuis le 20janvier 2009, la Guadeloupe est bloquée par une grève générale. C’est l’arrêtdes activités ordinaires. Mais en même temps,  la Guadeloupe est en mouvement. Une mobilisation populaireextraordinaire remet en cause le mauvais fonctionnement de la société et exigeles différents acteurs décisionnels à se concerter pour trouver des solutionsau problème de la vie chère et de la précarité que confronte la population. Quellessont les revendications de ce mouvement populaire ? Comment s’y prend-onpour y apporter des réponses ? Au-delà des revendications présentées, quenous révèle ce mouvement populaire ? Nous proposons d’aborder ces questionsen faisant une brève lecture sociologique du déroulement des faits au cours deces trois dernières semaines de grève en Guadeloupe.

Quelquesconstats

Une grève générale, menée par le Collectif « LyannajKont Pwofitasyon » (KLP, dit Alliance Contre le système de Profits) quiregroupe 52 organisations syndicales, associatives et politiques[i],est déclarée en Guadeloupe. Son objectif principal, c’est de lutter contre lavie chère et d’exiger une baisse du prix des produits, car le prix d’achat desproduits en Guadeloupe, département français d’Outre mer,  est trop élevé, en comparaison avec la métropolefrançaise. A titre d’exemples, une brosse à dent peut coûter un euro en Franceet 4 euros en Guadeloupe ; une paire de basket peut coûter 12 euros enFrance et 89 euros en Guadeloupe. Selon les principes établis, le prix desproduits entre la France et la Guadeloupe devrait varier de 10% au maximum, àcause des frais de transport; mais en réalité, il varie entre 30% à 100%,voire plus. Ce sont des exemples scandaleux qui illustrent la gravité de lasituation et que le Collectif LKP dénonce et exige une correction.

Cette grève générale était annoncée après le 16décembre 2008, suite aux deux jours de grève des socioprofessionnels, pourexiger de la SARA (Société anonyme de raffinerie des Antilles) la baisse duprix des carburants. Au début, 23 organisations syndicales, politiques etsocioculturelles appelaient à la grève ; peu à peu, d’autres les ontrejointes et elles sont passées au nombre de 52 dont 46 signataires au début dumouvement.

Comme signe avant coureur et corollaire de cemouvement populaire, le lundi 19 janvier, les gérants des 115 stationsd’essence de la Guadeloupe se sont mis en grève contre le projet d’installationde 13 nouvelles stations concurrentielles qui s’annoncent sur le marché. Ilsconsidèrent que ces stations qui seront de libre service vont occasionner lechômage de quelque 1000 pompistes qui desservent le marché. Cela augmentera letaux de chômage de la Guadeloupe qui est déjà à 27%, en comparaison avec lereste de la France qui est à 7% de chômage.  Après 16 jours de grève d’essence et de négociations avec lepréfet, puis le  secrétaire d’Etatd’Outre-mer, les gérants des stations ont obtenu gain de cause : pour lestrois ans à venir,  il y auraseulement trois nouvelles stations d’essence.

Dès les premiers jours de la grève générale, lemouvement a pris une ampleur exceptionnelle. Par manque d’essence, le barragedes routes et les piquets de grève devant les entreprises, tout a étébloqué.  Dès le 20 janvier, le CollectifLKP a réuni 6.000 manifestants parcourant les rues de Pointe-à-Pitre. Quelquesjours après, 23, 24 et 25 janvier, malgré les contraintes de la circulation, leCollectif a pu réunir successivement 25.000, ensuite  40.000, puis 65.000 manifestants dans les rues dePointe-à-Pitre. A cela s’ajoutent les grévistes des autres villes de laGuadeloupe.  Les 65.000 manifestantsreprésentent plus de 16% des 400.000 habitants de la Guadeloupe. Au dire desanciens Guadeloupéens, c’est du jamais vu. Les événements de mai 1967 quioccasionnaient des émeutes, des meurtres et des arrestations n’atteignaient pasce niveau de mobilisation. Cette fois-ci, malgré quelques petits dérapages, leCollectif LKP a pu contrôler ses « troupes » et éviter la répressionde la police locale, renforcée par des troupes de CRS (Compagnie républicainede sécurité) venues de France.

 

Quelquesrevendications et négociations

Cette situation a forcé les différents acteurséconomiques et politiques de la Guadeloupe à se réunir à World Trade Center à Jarrypour négocier avec le Collectif « Lyannaj Kont Pwofitasyon ». Lesnégociations, médiatisées par les stations de télévision et de radio de laGuadeloupe, débutaient le 24 janvier. Elles réunissaient les représentants desdifférents acteurs concernés : l’Etat (le préfet et son équipe), les patrons(le MEDEF, la CCI), les collectivités locales (Conseil régional, Conseilgénéral et Association des maires), enfin les parlementaires (députés etsénateurs) comme observateurs. La première rencontre était une prise de contactentre les protagonistes pour s’écouter et discuter un protocole de méthode denégociations, proposé par le Collectif LKP. Le protocole, amendé par le préfetet accepté par les partis, est signé le lundi 26 janvier, avant de commencerles négociations.

Le Collectif LKP présente un cahier de 146revendications, subdivisées en dix chapitres qui sont : les conditions devie, l’éducation, la formation professionnelle, l’emploi, les droits syndicaux,les services publics, la production agricole et de pêche, l’aménagement duterritoire et des infrastructures, la culture, l’arrêt de« pwofitasyon » (des profits). C’est un véritable cahier de chargespour réformer la société guadeloupéenne. Selon la demande du Collectif LKP, 30 pointsdes revendications exigent des réponses immédiates et les autres, des réponsesà moyen terme, mais qui doivent être négociées dans l’immédiat. Parmi lesrevendications, on peut relever : l’augmentation des bas salaires de 200euros, la baisse du prix d’achat et le contrôle des produits de premièrenécessité, la baisse des taxes sur des produits de consommation, le gel desloyers, etc. C’est donc une lutte contre la vie chère et la précarité qui estsoutenue par la plupart des Guadeloupéens.

Dès les deux premiers jours de négociations, leprésident du Conseil régional, Victorin Lurel, et celui du Conseil général,Jacques Gillot, se sont engagés à apporter une réponse significative auxrevendications qui relèvent de leur champ de compétence. « En découvrantSaint-Pierre pour couvrir Saint-Paul », ils s’arrangent pour restreindrecertains projets et trouver dans leur budget, issu surtout des taxes del’octroi de mer, 54 millions d’euros afin de répondre aux revendications desgrévistes. Quant au préfet, la majorité des revendications relève de son champd’action, en tant que représentant de l’Etat. Au cours des négociations, ilrenvoie ses réponses au troisième jour, le temps qu’il consulte son équipe etses chefs hiérarchiques à Paris. Le mercredi 28 janvier, il revient avec uneproposition vague, venant du secrétaire d’Etat d’Outre-mer et qui demande auxdifférents protagonistes de former des commissions de travail pour étudier lesrevendications. Cette proposition a été rejetée par les grévistes et par lesélus qui attendaient des réponses concrètes. Alors, le préfet, suivi de sonéquipe, a abandonné la table des négociations qui sont interrompues. Tout celaest passé sous les yeux des spectateurs guadeloupéens, assis devant leur écrande télévision ou écoutant la radio. On dirait un véritable feuilletonpopulaire. Entre temps, le collectif LKP augmente la pression de ses adhérentsqui empêchent le fonctionnement des entreprises de tous les secteurs. LaGuadeloupe est au « STOP ! »

Deux jours plus tard, le secrétaire d’Etat d’Outre-mer,Yves Jégo, a réagi depuis Paris. Il a annoncé son arrivée immédiate enGuadeloupe pour régler le conflit. Entre temps, les acteurs des différentssecteurs se réunissent entre eux pour concerter et étudier les réponses àapporter aux revendications du Collectif LKP. Les « grands »socioprofessionnels ont formé en la circonstance le Mouvement des entrepreneursde Guadeloupe (MEG) pour revendiquer certains avantages à l’Etat avantd’avancer dans les négociations. A cette rencontre qui réunissait plus d’unmillier d’entrepreneurs, le collectif des socioprofessionnels qui menait lagrève de décembre 2008 pour la baisse du prix des carburants et les« petits » artisans n’y étaient pas conviés. Cela révèle les discriminationset les conflits d’intérêts qui existent entre ces acteurs économiques.

Dès son arrivée en Guadeloupe, le 1erfévrier, Yves Jégo, le secrétaire d’Etat d’Outre-mer, rencontre à huit clos lesreprésentants des différents acteurs concernés par le conflit. Le 3 février,après plusieurs rencontres avec les gérants des stations d’essence, il adésamorcé leur grève et libéré les pompes d’essence. Le lendemain, pendant 4heures de temps, il a rencontré les représentants du collectif LKP et écoutéleurs revendications. Le 5 février, de 11h à 22h, le secrétaire d’Etat aconvoqué les différents acteurs à la préfecture de Basse-Terre pour négociersur les 146 points de revendications du collectif LKP. 50 de ces points ont étéétudiés dès le premier jour du deuxième round des négociations[ii].Entre temps, les adhérents du collectif LKP continuent à se mobiliser devant lapréfecture où se trouvent leurs représentants et, par des piquets de grève,devant les entreprises pour les empêcher de fonctionner. Cependant, grâce àl’arrêt de grève des gérants des stations d’essence, depuis le jeudi 5 février,certaines activités reprennent au ralenti.  Aujourd’hui, 7 février, les négociations continuentdifficilement sur la demande de 200 euros d’augmentation mensuelle sur les bassalaires.

 

Quelquesrévélations

Cette grève générale qui a provoqué le débatpublic entre les représentants des différents acteurs de la sociétéguadeloupéenne a permis au « petit peuple » de découvrir lesdifférentes contradictions , les conflits d’intérêts que vit le peuple. D’abord,il y a une mauvaise répartition des richesses. 15% de la population détiennentpresque toutes les richesses du pays. Donc, les 85% de la population surviventavec des bas salaires ou de l’assistance sociale. Seulement 10% desfonctionnaires ont un contrat de type A ou B. Le reste, ce sont des petitsfonctionnaires ou employés qui vivent avec un salaire de misère, équivalententre le SMIC et 1,5 de SMIC. Beaucoup de ces employés travaillent à temps partielsou bien ont un contrat de solidarité, subventionné par l’Etat. Ce type decontrat à durée déterminée ne résout pas le problème de chômage, mais lereporte d’une année à l’autre. Le mouvement populaire, mené par le collectifLKP, vient au secours de ces tranches de population.

Cette grève permet aussi de mesurer le niveaude solidarité que peut atteindre le peuple guadeloupéen pour défendre une causecommune. Les différentes catégories de travailleurs se sentent concernées parles revendications de cette grève et la soutiennent de près ou de loin,malgré les sacrifices qu’elle impose. Les syndicats de tous les secteurs, quid’ordinaire ne s’entendent pas, se mettent ensemble pour défendre un intérêtcollectif : le droit des travailleurs et des consommateurs.

Ce mouvement dévoile aussi aux simples citoyensles valeurs et les limites de la démocratie représentative qui s’exprime parles votes. Malgré ses imperfections, ce régime politique favorise l’Etat dedroit et la liberté d’expression des citoyens. La délégation des pouvoirs dupeuple aux représentants légitimement choisis ou élus est nécessaire pourformer des institutions publiques et assurer le fonctionnement de la société. Ilserait impossible à tout un chacun d’exercer directement le pouvoir et de gérerla « chose publique » (« res publica »). Cependant, ladémocratie représentative a ses limites. Elle nécessite d’être complétée parune forme participative des citoyens pour favoriser leur implication dans lecontrôle du pouvoir, quand il y a dérive ou abus du pouvoir des représentantsdu peuple. Le contrôle du pouvoir s’exerce par des groupes de contre-pouvoircomme les syndicats qui surveillent et défendent le respect des droits destravailleurs, les groupes de pression comme les composants du collectif LKP quireprésentent un levier de démocratie participative. Là où les gérants des institutionspubliques manifestent leurs carence ou limites, ces organisations socialesprennent la relève pour faire entendre les revendications des citoyens. Pourfustiger les manifestations populaires, l’actuel président Sarkozy aime bienrépéter  la phrase de l’ancienpremier ministre Raffarin : « on ne gouverne pas dans la rue ».Mais, il est certain que sans la pression du mouvement populaire, les acteurs décisionnelsde la politique et de l’économie de la Guadeloupe n’allaient pas se mettreautour d’une table avec les représentants du collectif LKP pour négocier surles revendications de la population.

 

Quelquesquestions

Ce mouvementest-il animé par une idéologie raciste ou de lutte de classes?

Au dire des leaders de LKP, ce mouvement n’estpas une confrontation de « blan-nèg » (des blancs et des nègres) ;les adversaires communs sont l’Etat et les profiteurs capitalistes. Cependant,selon Domota, «Nous sommes dans unrapport de classes et de races dans ce pays. »  Beaucoup deGuadeloupéens sont d’accord avec ce discours. Son contenu se reflète dans lacomposition et le dispositif rectangulaire de la table de négociations à WorldTrade Center dont la première rangée avait une quarantaine de personnes. D’uncôté, on voyait les membres du collectif LKP, suivi des élus locaux et desparlementaires. Ils sont de teint noir ou métissé. De l’autre côté, onobservait les représentants du patronat et de l’Etat qui étaient surtout desblancs. Le même phénomène pouvait être observé lors de la rencontre d’unmillier de grands ou moyens patrons dont la grande majorité était des békés (« blancspays ») ou des métropolitains. Mais d’autres Guadeloupéens comme le président régional, Victorin Lurel,désapprouvent ce type de discours. Ils pensent qu’il peut animer chez lesGuadeloupéens dont la majorité est issue des  noirs un sentiment de racisme et de xénophobie. D’ailleurs,ce sentiment est à l’état latent et se réveille parfois chez certainsGuadeloupéens.

  ElieDomota et ses camarades qui dirigent le mouvement ont plutôt une visée de luttedes classes. Selon eux, à travers ce mouvement, le peuple guadeloupéen se batpour lever la tête, pour ne pas rester des sous-hommes, pour que leguadeloupéen puisse accéder à des postes à responsabilité, selon sa compétence.En effet, selon Domota, la majorité des Guadeloupéens est exclue de tout. Lesservices de l’Etat et les grandes entreprises sont dirigés par desmétropolitains ou des « békés ». Seulement deux ou troisGuadeloupéens (non békés) sont chefs de service à l’ASSEDIC, à l’ANPE, à l’ADII,à la CGSS. Ils sont là pour gérer tout ce qui concerne la misère comme le RMI,la CAF, la CMU[iii]. Lamajorité des Guadeloupéens, issue des communautés africaines et indiennes n’ontpas accès au champ de pouvoir politique et financier du pays. 

Cette division de classes observée dans lasociété guadeloupéenne est le résultat d’un héritage historique. La Guadeloupea subi le système de l’esclavage et de la colonisation pendant plus de 450 ans(1493- 1946). Malgré l’abolition de l’esclavage en 1848 et la prétendue sortiede la colonisation (départementalisation) en 1946, la structure sociale n’a paschangé, les mêmes rapports sociaux demeurent entre les classes dominantes etles classes dominées. Mais l’histoire n’est pas une fatalité ; c’est unproduit de l’action humaine.  Unprocessus de conscientisation et d’organisation peut modifier le cours del’histoire et transformer les structures d’une société pour le bien-être detous. Cela renvoie aux différentes tâches qu’il convient d’accomplir avec lepeuple guadeloupéen pour qu’il devienne le responsable de son destin.

 

Ce mouvement populaireest-il indépendantiste ?

Cette problématique est sous-jacente à lamajorité des revendications. Cependant, Elie Domota, porte-parole du collectif LKP, rassure : « Indépendance ? Nous ne sommes pas danscette configuration...» Pourtant, ce mouvement populaire semble être uneréaction contre la dépendance actuelle que vit la Guadeloupe. Mais sans aucun doute, les grévistes ne semblent pasvouloir une indépendance immédiate de la France. La preuve en est qu’ilsn’acceptent pas de négocier seulement  avec les élus locaux, mais ils exigent la présence dureprésentant de l’Etat français. Cela a emmené un élu local à apostropher unleader gréviste : « on veuttoujours avoir la présence du papa blanc». Il est curieux d’observer quedans le premier round des négociations, les Guadeloupéens n’arrivaient pas às’écouter respectueusement. On s’invectivait, on s’insultait. Le secrétaired’Etat français d’Outre-mer est arrivé. Il s’impose à la fois en arbitre etpartie prenante (représentant du gouvernement) pour diriger les négociations etmettre fin au conflit. L’observateur peut constater que sa présence a calmé lejeu des propos virulents entre les négociateurs. A-t-on vraiment besoin de laprésence du « papa blanc » pour bien se comporter ? N’a-t-on pasle comportement d’un adolescent qui dépend de ses parents et pourtant se rebellecontre eux ?

Entre ladépendance et l’indépendance, se situe l’autonomie. L’autonomie est un tabouomniprésent dans l’esprit de la majorité des Guadeloupéens. On la pense, maison ne la dit pas. On a peur de la regarder et de l’assumer, à cause dessacrifices qu’elle suppose. D’ailleurs, le peuple guadeloupéen l’a refusé par leréférendum de décembre 2003 quand il votait contre une évolution statutaire dela Guadeloupe face à la France. Pourtant, en observant différents comportementset expressions populaires, on peut conclure facilement que le tabou« AUTONOMIE » est omniprésent dans l’imaginaire guadeloupéen.D’ailleurs, le refrain suivant, devenu un leitmotiv sur toutes les lèvres et qui animent les manifestations de LKP en estune preuve : « LA GWADLOUP SE TA NOU, LA GWADLOUP PA TA A YO ;YO PE KE FÈ SA YO VLE NAN PEYI NOU ». (La Guadeloupe est à nous, laGuadeloupe n’est pas à eux ; ils ne peuvent pas faire ce qu’ils veulentdans notre pays.)

 

Gourbeyre, le 7 février 2009.

Louis Auguste Joint

Sociologue





[i]  Nos principales sourcesd’informations sont les émissions de radio, de télévision et le quotidienFrance-Antilles du 20 janvier au 7 février 2009.

[ii] Au cours des négociations du vendredi 6 février, le collectif LKP a dénoncél’exploitation des patrons à l’encontre des travailleurs clandestins et la mortd’un jeune Haïtien accidenté par une machine agricole sur le champ d’unplanteur de canne-à-sucre à Lamentin.

[iii] Pour plus de clarté, précisons le sens des cigles.  ASSEDIC (Association pour l’emploi dansl’industrie et le commerce), ANPE (Agence nationale pour l’emploi), ADII(Assurance Décès Invalidité Incapacité), CGSS (Caisse générale de la sécuritésociale), RMI (Revenu minimum d’insertion), CAF (Caisse d’allocationsfamiliales), CMU (Couverture maladie universelle).