Les prévenus, des missionnaires chrétiens originaires de l'Idaho (nord-ouest des Etats-Unis), ont été présentés jeudi devant un magistrat. Selon l'avocat, le juge a estimé qu'il existait suffisamment de charges à leur encontre pour les inculper, en particulier le fait que les enfants se trouvaient avec eux. A l'issue de l'audience à huis clos, les missionnaires ont été incarcérés dans une prison de Port-au-Prince. En vertu du système judiciaire haïtien, il n'y aura pas de procès public, a expliqué Me Coq. Un juge examinera l'affaire et rendra un verdict, ce qui pourrait prendre trois mois. Le chef d'inculpation d'enlèvement d'enfants est passible de cinq à 15 ans d'emprisonnement, celui d'association de malfaiteurs de trois à neuf ans de prison. Laura Sislby, la responsable du groupe, a démenti que les missionnaires se soient livrés à un trafic d'enfants. Elle a reconnu que le groupe ne disposait pas des autorisations nécessaires, mais selon elle, il s'agissait seulement de venir en aide à des orphelins et enfants abandonnés, rescapés du séisme du 12 janvier. D'après Edwin Coq, hormis Laura Silsby, les neuf autres membres du groupe ignoraient qu'ils agissaient illégalement. "Je vais faire tout ce que je peux pour sortir (de prison) les neuf", a-t-il déclaré. A Washington, un porte-parole du Département d'Etat a déclaré que les Etats-Unis étaient prêts à discuter d'"autres voies juridiques" pour les prévenus, apparente allusion aux déclarations du Premier ministre haïtien. Il laissé entendre qu'Haïti pourrait renvoyer les missionnaires aux Etats-Unis pour être jugés dans leur pays. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a jugé mercredi leur initiative "malheureuse, quelles qu'en aient été les motivations". A Genève, Mia Farrow, ambassadrice de bonne volonté de l'UNICEF pour l'UNICEF (Fonds des Nations unies pour l'enfance), a critiqué ces "déplorables" tentatives de faire sortir des enfants d'Haïti illégalement. Selon l'actrice américaine, les groupes ou personnes voulant aider les enfants d'Haïti devraient plutôt soutenir les orphelinats ou leurs familles à l'intérieur du pays. Pour Mia Farrow, qui a elle-même adopté 11 enfants, il est "complètement inacceptable" de proposer aux parents de faire adopter leurs enfants en leur disant qu'ils auront une vie meilleure ailleurs. Source : Associated Press