Hospitalisation de Johnny Hallyday aux Antilles :
« On a souvent besoin d’un plus petit que soi !»
par Louis BOUTRIN
« Que vaut l’Hôpital de Pointe-à-Pitre où se trouve Johnny Hallyday ? ». Et voilà qu’en pleine polémique sur l’hospitalisation de Johnny Hallyday aux Antilles, l’hebdomadaire Le Point s’interroge sur la qualité de nos hôpitaux, profitant au passage pour nous égratigner à travers un articulet aussi insignifiant qu’inutile (voir ci-dessous).
Eh bien oui, Johnny Hallyday a été pris en charge au CHU de Pointe-à-Pitre, puis au CHU de Fort-de-France, deux hôpitaux qui n’ont jamais figuré au top 50 des meilleurs hôpitaux de France. Certes, ce ne sont pas des quatre étoiles. Mais, encore heureux que, face à la dégradation de son état de santé, le rocker ait pu bénéficier d’un transfert par un hélicoptère de la Sécurité civile et qu’il ait été pris en charge, en urgence, dans des conditions médicales et techniques tout à fait optimales.
Mais c’était plus fort qu’eux ! Il fallait pointer du doigt les CHU de Pointe-à-Pitre et de Fort-de-France, mal classés dans un fameux palmarès du magazine parisien dont il y aurait beaucoup à dire. Au lieu de remercier ces médecins et ce personnel soignant pour leur professionnalisme, leur disponibilité et leur savoir faire, ils n’ont rien trouvé d’autre que de nous renvoyer à notre triste condition.
Cette condescendance maladive de certains journalistes parisiens finit par les rendre amnésiques au point d’oublier que ce même Johnny Hallyday avait dû être hospitalisé aux Etats-Unis (Los Angeles) suite à des complications liées à une intervention pour hernie discale… à Paris ! Certes, comme bien des hôpitaux de province, il y a eu par le passé des erreurs de gestion que, nous autres antillais, devons assumer. Néanmoins, la situation tant décriée de nos hôpitaux n’est-elle pas aussi le reflet de la réalité de nos pays où dominent encore une économie de comptoir et une administration centrale qui demeure sourde à nos conditions de vie ?
Au-delà de la personnalité de M. Hallyday, il est grand temps d’opérer une mutation du regard sur les Antilles et sur ces milliers d’anonymes qui sont accueillis chaque année dans nos deux CHU. Que vont-ils penser de nos hôpitaux après votre articulet ? Seront-ils en confiance en cas d’hospitalisation ? En tout cas, ils continueront à être pris en charge par les hôpitaux publics de Guadeloupe et de Martinique… tout comme vous d’ailleurs, si vous avez l’occasion de nous rendre visite.
Welcome to the French West Indies, cher Monsieur !
LB
Que vaut l'hôpital de Pointe-à-Pitre où se trouve Johnny Hallyday ?
Le Point.fr - Publié le 27/08/2012 à 18:08
Le centre hospitalier universitaire de Pointe-à-Pitre n'est jamais apparu dans le tableau d'honneur des 50 meilleurs hôpitaux de France, toutes spécialités confondues, établi par "Le Point".
Depuis le premier palmarès des hôpitaux du Point, en 2001, le centre hospitalier universitaire de Pointe-à-Pitre - où a été hospitalisé Johnny Hallyday - n'est jamais apparu, tout comme celui de Fort-de-France, dans le tableau d'honneur des 50 meilleurs hôpitaux de France, toutes spécialités confondues, alors que la majorité des CHU en font partie.
En 2012, il n'est classé qu'à quatre reprises : pour les maladies de l'enfant (37e en amygdales et 48e en pédiatrie) et en urologie (42e pour la prise en charge de l'adénome de la prostate et 19e pour le cancer). À sa décharge, le manque endémique de moyens et une situation économique catastrophique, le CHU affichant un déficit de 17 millions d'euros en 2010, soit le 5e de France.