"les derniers maîtres de la Martinique"

Plainte pour incitation et provocation à la haine raciale

huyghesdespointes.jpg

Suite à la diffusion de l'émission de Canal + "les derniers maitres de la Martinique", l'avocat Georges-Emmanuel GERMANY, a déposé une plainte auprès du Procureur de la République.

Les propos tenus par les représentants békés tendant à reconnaître des bons côtés à l’esclavage constituent une incitation et une provocation à la haine raciale, faits prévus et réprimés par l’article 24 alinéa 6 de la loi du 29 juillet 1881. 

On ne peut que s'étonner de l'absence totale de condamnation par les principaux dirigeants français tant du gouvernement que de l'opposition de gauche ou d'extrême gauche, (en dehors d'un communiqué de Patrick Karam). 

P l a i n t e

A Monsieur leProcureur Près le Tribunal de Grande Instance de Fort-De-France

Monsieur

Ayant pour avocat laSELARL GERMANY CONSEIL & DEFENSE, du Barreau de Fort-De-France, représentéepar Maître Georges-Emmanuel GERMANY - Tél 05 96 53 59 49

a l’honneur de vousexposer QUE :

Le vendredi 6 février2009 à 21h56 a été diffusée sur la chaîne cryptée de télévision Canal +Antilles un reportage d’investigation intitulé « les derniers maîtresde la Martinique ».

Au cours de cette émissiondes propos racistes et révisionnistes ont été tenus notamment par Monsieur AlainHUYGUES-DESPOINTES.

« Monsieur AlainHUYGUES-DESPOINTES : Les historiens exagèrent un petit peu les problèmes.Ils parlent surtout des mauvais côtés de l’esclavage, mais il y a eu des bons côtésaussi. C’est où je ne suis pas d’accord avec eux.

Le journaliste :c’est quoi les bons côtés de l’esclavage ?

Réponse de MonsieurAlain HUYGUES-DESPOINTES : Il y a des colons qui étaient très humains,(allez !), avec leurs esclaves, qui les ont affranchi, qui leur donnaientdes possibilités d’avoir un métier, des choses,… »

Le fait de prétendrequ’il y a eu des bons côtés à l’esclavage, malgré la reconnaissance par la Loidite TAUBIRA de la Traite et l’Esclavage comme crime contre l’humanité,constitue un outrage à la mémoire, le jour même de la mort de Joseph N’DIAYE,conservateur du musée de Gorée au Sénégal, le délit d’apologie de crime contrel’humanité prévu et réprimé par l’article 24 alinéa 3 de la loi du 29 juillet1881. C’est un choc violent porté à la mémoire.

Il n’est pascontestable que l’esclavage aux Antilles concerne l’esclavage des hommes decouleur, ce qui donne à ces propos un caractère raciste visant un groupe humainidentifiable.

Toujours au cours decette émission un certain Monsieur HAYOT, parent de Monsieur Bernard HAYOT,interrogé par un journaliste de l’ORTF en 1960, a déclaré :

« Le journalistede l’ORTF : c’est facile à mener des ouvriers noirs ?

Réponse de MonsieurHAYOT : Oui. Le noir c’est comme un enfant, il faut être juste, on enobtient ce qu’on veut.

Le journaliste de l’ORTF :Vous êtes un béké, qu’est-ce qu’un béké ?

Réponse de MonsieurHAYOT : C’est ce qu’il y a de mieux. Les békés c’est le…ce sont lesdescendants des blancs européens qui se sont reproduits en race pure dans lescolonies. »

Par la suite MonsieurAlain HUYGUES-DESPOINTES va déclarer :

« Quand je voisdes familles métissées, enfin blancs et noirs, les enfants sortent de couleursdifférentes, il n’y pas d’harmonie. Il y en a qui sortent avec des cheveuxcomme moi, il y a d’autres qui sortent avec des cheveux crépus, dans la mêmefamille avec des couleurs de peau différente, moi je ne trouve pas ça bien. Ona voulu préserver la race. »

Ces propos racistesprolongent les propos de Monsieur HAYOT. Monsieur Alain HUYGUES-DESPOINTES, parces déclarations, légitime l’eugénisme, condamne le mélange des races, blessentprofondément les familles métissées. Monsieur Alain HUYGUES-DESPOINTES se présenteen représentant d’un groupe ethnique sans doute en raison de son importance économiqueau sein de ce groupe et explique en utilisant le terme « on » que cegroupe a collectivement voulu préserver la pureté de la race et partage sesopinions.

Cette oppositionentre les descendants de colon et le reste de la population de couleurdescendante d’esclave dont on a insulté la mémoire en trouvant des bons côtés àl’esclavage, constitue une incitation et une provocation à la haine raciale,faits prévus et réprimés par l’article 24 alinéa 6 de la loi du 29 juillet1881.

Le plaignant porteplainte pour les faits précités et sollicite d’être informé des suites de la présenteplainte afin de pouvoir se constituer partie civile avec élection de domicileau cabinet de son Conseil.

Fait le 7 février2009 à Fort-De-France

Georges-Emmanuel GERMANY