MARÉE NOIRE : L'INVASION DES SARGASSES RÉVÈLE NOTRE VULNÉRABILITÉ

Lutte contre les marées noires & invasions de sargasses : nous ne sommes pas prêts !

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12 décembre 1999 - Naufrage de l’Erika. Un pétrolier de 30 884 tonnes déverse sa cargaison de fioul lourd sur les côtes de la Bretagne et de Vendée. Cette catastrophe écologique reste gravée dans les mémoires de par  son impact sur l’environnement et ses conséquences économiques sur le tourisme et le secteur pêche. L’Erika, c’est pratiquement 400 km de littoral contaminé soit plus de la distance entre la Martinique et la Guadeloupe (284 km).



Martinique – SARA. Notre pays importe chaque année 850 000 tonnes de pétrole brut acheminé par des supertankers d’une capacité de 85 000 tonnes (2,8 fois celle de l’Érika). Les risques d’accident ne sont pas à écarter et en cas de marée noire, la législation prévoit, entre autres, un  dispositif de barrage flottant pour contenir la pollution. Dès lors, le parallèle entre marée noire et pollution aux sargasses s’impose.


2011 – 2014. Pollution du Littoral par les sargasses. L’impuissance des autorités publiques à contenir l’invasion des algues sargasses devrait nous alerter sur les conséquences d’une marée noire en Martinique. Peu importe l’origine du phénomène (accidentelle ou « naturelle ») puisque les conséquences demeurent identiques. D’ailleurs, on ne comprend pas les raisons pour lesquelles les préfets de Guadeloupe et Martinique n’ont pas déclenché le plan POLMAR Terre avant que la pollution n’atteigne nos côtes. Défini par la circulaire du 1er Ministre du 17 février 1997 ce plan prévoit, outre le dispositif de barrage flottant, des moyens techniques, financiers et du personnel qualifié pour faire face au sinistre. 

 

Réclamé depuis 2011, un tel dispositif aurait dû être déployé le long du littoral notamment dans les fonds de baies et les criques où les sargasses viennent s’échouer avec les conséquences environnementales, sanitaires et économiques que l’on sait. 

 

Reste à aborder la sempiternelle question du coût d’une telle opération. C’est là que le bât blesse ! L’absence d’évaluation chiffrée de l’impact économique de l’invasion des sargasses fait cruellement défaut. Activités de la pêche, de la restauration et du tourisme impactées, écoles fermées, chômage technique pour certains professionnels,  tout doit être pris en compte. 

 

Et, devant la répétition cyclique du phénomène, il convient de mettre en balance le coût d’achat d’un dispositif de barrage flottant et le bénéfice que l’on pourrait tirer d’une politique préventive moins frileuse. Au moment où la Martinique s’apprête à opérer une transition institutionnelle c’est le moins que l’on puisse attendre de ceux qui ont pour seul discours celui de la Responsabilité martiniquaise. C’est à croire que les mots sont des totems sous toutes les latitudes !

 

LB