Où veut nous emmener cette armée folle, sans principes, sans idéologie claire, qui a pris le contrôle du Conseil Général après celui de la région. Qu’est-ce qui explique le ralliement du mouvement « Vivre à Schoelcher » au néo-ppm ? Ce mouvement qui a construit pas à pas sa victoire à Schoelcher était partie intégrante de la majorité présidée par Claude LISE. Il a mené campagne pour l’autonomie dans le cadre de l’article 74 et, au lendemain de cette campagne, comme pour expier une faute grave, ses responsables ont couru se vautrer dans les draps du néo-ppm. Comment comprendre que « Bâtir le pays Martinique », qui prônait pourtant le « marronage institutionnel » et qui a accueilli le premier rassemblement public du RMC au stade Georges GRATIANT, se jette, corps et âme, dans les bras du néo-ppm à l’occasion de ces cantonales ? Rappelons simplement qu’il y a seulement quelques mois, le secrétaire national de ce parti qualifiait le néo-ppm de « parti de droite » et ironisait sur la fameuse et fumeuse 3ème voie préconisée par l’actuel président de région. Nous n’évoquerons même pas le néo-ppm lui-même dont le président, après avoir écrit « L’autonomie racontée à ma fille », s’est mis en quatre pour tenter de faire les Martiniquais haïr ce mot d’ordre, à l’occasion de la consultation du 10 janvier 2010. L’élection de Josette MANIN n’est malheureusement que la somme de ces renoncements et de ces trahisons. Comment donc peut-on faire croire à la population que l’on fera mieux avec cet attelage improbable, fait de supplétifs, d’adoubés de dernière minute, à la conviction politique aussi légère que la cendre d’une cigarette ? « JOSETTE MANIN EST LIBRE » ! Le président de région, dont chacun sait bien que la finesse politique n’a jamais été le point fort, a eu, dans France-Antilles des 2 et 3 avril 2011, la lumineuse inspiration de clamer : « Manin est libre… ». Se serait-il autorisé cette liberté de langage et d’attitude à l’égard de Claude LISE ou d’Alfred SINOSA ? Il est permis d’en douter. En réalité, cette déclaration, a priori insignifiante, est lourde de sens. Elle exprime, quant au fond, le rapport de domination que celui qui l’a énoncée entretient avec le sujet dont il parle. Ceux qui ne se laissent pas griser par l’écume souvent hypocrite des mots ont vite fait de décrypter le message adressé à Madame MANIN et à la Martinique : « Manin est libre… sous ma haute surveillance et mon tutorat ». Letchimy annonce donc aux Martiniquais, publiquement, moins de 48 heures après le changement de présidence au Conseil Général, qu’il a pris possession du département et que Madame MANIN est sa captive, une présidente à son service. Il proclame sa main-mise personnelle sur les deux institutions. Il revendique SA victoire. Suprême humiliation, dans cette même interview, il dicte sans retenue sa feuille de route à « Josette » ! La politique n’est ni une procession angélique ni un concours de candeur. La simple analyse des faits montre que la nouvelle présidente a poings et pieds liés. D’abord, les bataillons : Madame MANIN n’en a pas au Conseil Général, si ce n’est un David ZOBDA bombardé premier vice-président, sans la moindre connaissance et expérience de l’institution départementale. L’essentiel de sa majorité est donc constitué d’élus ppm dont elle devra obtenir l’approbation avant toute décision majeure. Ensuite l’encadrement : Très rapidement, le néo-ppm, mieux préparé à cet exercice que « Bâtir », y placera sa nomenklatura aux postes clés de l’administration et au Cabinet chargé d’entourer et de conseiller Madame MANIN, laquelle ne disposera pas des moyens de contrer la frénésie des nouveaux petits gouverneurs, assoiffés de pouvoir. Enfin la volonté politique : Pierre SAMOT, maire du Lamentin et président de « Bâtir », auquel Josette MANIN a rendu un vibrant hommage lors de son discours d’investiture, n’a jamais été porteur d’une vision pour la Martinique. Il se satisfera d’un poste de sénateur et se taira. « SÉ AN KANNARI LA DÉFÈT, LA VIKTWA KA BOUYI» Rolande GRUBO, par sa détermination, son sang froid et ses résultats sur le canton 4 de Fort-de-France, a marqué positivement l’opinion foyalaise et plus généralement martiniquaise. Cette campagne difficile, toujours difficile face à un parti qui détient une grosse municipalité, a montré que nombre de foyalais aspiraient à autre chose. En effet, on ne peut concevoir que le seul horizon de cette ville soit ce néo-ppm qui, non seulement l’a mise en faillite, mais a trahi définitivement tout idéal progressiste. En 2008, le PALIMA n’avait pu conserver le canton 7 (à 140 voix près), en dépit de l’immense travail fourni par Francis CAROLE. Rolande GRUBO sur le canton 4, n’étant pas la conseillère générale sortante, fait mieux que résister. Elle y incarne aujourd’hui l’espoir. Ces résultats, en dépit des reculs objectifs constatés, démontrent un ancrage du PALIMA à Fort-de-France. Il est clair que cela fait peser sur les épaules du PALIMA, et plus largement des patriotes et des véritables démocrates, la responsabilité de la construction d’une alternative pour Fort-de-France. Francis CAROLE Clément CHARPENTIER-TITY