MATINIK - GRAN SANBLÉ 26 AVRIL 2015 : DISCOURS DE TOUS LES INTERVENANTS

gran.sanble.rs2.jpgRivière-Salée- 26 avril 2016. Gran Sanblé pour faire réussir la Martinique.  Alfred Marie-Jeanne (MIM), Claude Lise (RDM), Francis Carole (PALIMA), Georges Erichot (PCM), Marie-Hélène Léotin (CNCP) et Louis Boutrin (MARTINIQUE-ÉCOLOGIE). Voir ci-dessous les principales interventions et les photos des participants.

 

Les principales interventions :

Intervention d'Alfred MARIE-JEANNE  au GRAN SANBLÉ du 26 octobre 2015 : 

Quel choix pour la Martinique ?

 

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Beaucoup d’entre vous, qui se sentent aujourd’hui floués, couillonnés par des promesses non tenues, me demandent de revenir.
Alors, je suis venu vous dire que je reviens !

 

 

Car aujourd’hui, la Martinique n’a plus confiance, plus confiance pour investir, plus confiance pour construire. Au lieu de cela, et les médias nous le rappellent tous les jours avec brutalité, elle se détruit, elle se suicide davantage : les aînés sont isolés face à des familles éclatées, les jeunes s’entretuent face à des parents démissionnaires.
Je reviens pour restaurer la confiance

 

 

Je suis venu vous dire que je reviens !
Il est vrai que des individualités martiniquaises se distinguent au niveau international, dans le monde économique, culturel, sportif, médiatique…
Mais, pensez-vous vraiment que la Martinique peut se construire sur les seuls succès personnels ? Non. C’est notre ambition et notre intelligence collective qui feront gagner la Martinique.
Je reviens pour construire avec vous le futur.

 

Je suis venu vous dire que je reviens !
Vous m’avez fait l’honneur de me confier, par deux fois, les rênes de la Collectivité Régionale. Au delà de la satisfaction d’avoir amené au pouvoir le camp qui m’avait porté durant de longues années, j’ai toujours considéré que j’étais le Président de TOUS les Martiniquais.
Aussi dépassant les débats partisans, j’ai toujours opté pour une gestion qui permette à toutes les tendances issues démocratiquement des urnes, de s’exprimer.


Je reviens pour rétablir la démocratie !

Voilà donc les principes qui m’ont décidé à remettre l’ouvrage sur le métier : redonner la confiance, raviver l’ambition collective, restaurer la démocratie.

 

Fort de cela, je suis animé d’un seul objectif : assurer le bien-être économique et social du Peuple Martiniquais.
Mais pas à n’importe quel prix !
Car la Martinique, notre seule richesse, n’est pas à brader, n’est pas à vendre à l’encan !
La Martinique, notre patrimoine foncier, déjà suffisamment altéré, doit bénéficier d’une attention particulière. !
La Martinique, ce sont aussi nos atouts naturels : la terre, la mer, le vent, le soleil, le sous-sols, que nous devons certes valoriser. Mais pas n’importe comment ! Pas au détriment de notre population !
La Martinique c’est aussi notre richesse culturelle.
Je reviens pour valoriser tout en sauvegardant notre patrimoine.

 

Car laissez-moi me satisfaire d’une chose : tous les experts et analystes économiques, d’ici et d’ailleurs, s’accordent enfin sur deux points :
• premièrement, partout le même refrain : « il nous faut changer de logiciel économique ». C’est reconnaître en filigrane que le modèle économique mis en œuvre dans notre Pays depuis l’Assimilation n’a pas porté les fruits escomptés.
• Deuxième refrain, il nous faut nous inscrire dans le nouveau paradigme de la croissance verte. C’est à dire privilégier le développement d’un territoire tout en préservant les ressources du territoire, pour la population vivant sur le territoire.

 

Ces idées sont, vous le savez, à la base des fondements des mouvements politiques que j’ai l’honneur de représenter ici : le CNCP, Martinique Écologie, le MIM, le PALIMA, le PCM, le RDM.
Ces partis qui se ressemblent par l’idéologie et par la vision, se rassemblent aujourd’hui pour porter la même ambition pour le Pays.
A l’inverse du camp adverse, véritable conglomérat sans conviction vertébrale, nous avons le privilège d’avoir toujours porté en nous cette certitude que le modèle qui nous est imposé pille nos richesses sans enrichir notre Peuple.
Et nous avons toujours considéré que la valorisation de notre Patrimoine devait constituer la principale source de nos richesses.

 

Je reviens donc pour continuer le travail initié, sur la base d’une vision partagée, qui repose sur trois grands défis
• le défi démographique en nous appuyant sur notre richesse humaine. La Martinique a déjà montré, aux détours les plus obscurs de son histoire, qu’elle savait faire preuve de créativité, de savoir-faire.
• Relevons à nouveau ce challenge !

 

• le deuxième défi que nous aurons à relever est le défi économique, en nous appuyant sur nos atouts naturels : il s’agit de redonner à la Terre et à la Mer leur dimension nourricière, mais aussi d’exploiter le potentiel industriel et énergétique. Il s’agit encore, à partir de notre patrimoine culturel, naturel, gastronomique, de construire un tourisme différencié et plus authentique.

 

• Et puis, il y a le défi écologique. Il convient certes de valoriser notre patrimoine environnemental, mais en tenant compte des menaces internes et externes qui la fragilisent.

 

Mais avant de vous présenter de manière plus précise ces trois grandes orientations stratégiques, je veux solennellement, devant vous, aujourd’hui, prendre deux engagements :
• premièrement, Maîtriser les finances publiques, préalable pour construire l’avenir de la Martinique. Je reste persuadé que sérieux budgétaire et investissement ne sont pas antagonistes.
Car si l’investissement est une nécessité, il doit être aussi une discipline : il doit être ciblé sur des actions prioritaires.
Nous aurons besoin de rigueur au moment où nous allons engager un nouveau virage institutionnel avec la CTM.
Je veux dire ici que je m’inscris en rupture avec la méthode employée actuellement, avec la gabegie qui rime avec études plantureuses, conférences onéreuses, agences budgétivores et recrutements intempestifs.

 

• Deuxièmement, je m’engage à assurer la transparence de l’information, en bannissant la communication mensongère
Je reconnais ne pas avoir suffisamment communiqué lors de mes mandats précédents. Sans tomber dans l’excès inverse qu’affectionne l’actuel Président de Région avec une politique de communication, san mamman, une politique de communication sur des intentions virtuelles, je veux m’engager ici à vous informer plus régulièrement.

 

Revenons maintenant aux 3 DEFIS, qui je vous le rappelle, s’articulent autour du défi démographique, du défi économique et du défi écologique.

 

Ces trois défis constituent les ambitions communes du SMDE (je veux parler du Schéma Martiniquais de Développement Économique) et de l’Agenda 21, qui je le rappelle ont fait l’objet de larges procédures de concertation associant élus, acteurs économiques, associations, citoyens martiniquais. Ces schémas qui, dans une approche globale et transversale, déclinent une dimension pas seulement économique, mais aussi humaine et politique. Ces documents qui se veulent prospectifs en projetant la Martinique vers le futur.

 

D’ailleurs, les actuels Présidents du Conseil Régional et du Conseil Général, déclinent aujourd’hui, l’un et l’autre, sans le dire, à leur manière, les grandes orientations du SMDE et de l’Agenda 21.
Mais qu’importe !


Arrêtons nous d’abord sur le défi démographique.

Nous devons affronter le phénomène du vieillissement, tout en nous mobilisant pour notre jeunesse. 37% de la population à moins de 20 ans, quand en France par exemple, ce taux se stabilise autour de 25% !

 

• Daboudabô, c’est l’éducation qui doit primer, de la petite enfance à l’Université en passant par la formation professionnelle.
A l’instar de ce que j’avais initié, il sera mis en place un programme pluri-annuel d’intervention dans tous les équipements éducatifs.
L’investissement devra être ciblé et correctement évalué pour ne pas tomber dans les errements actuels autour du Lycée Schoelcher.
Bien sûr, une concertation devra être mise en place avec le Rectorat pour mieux ajuster la politique éducative à notre histoire et à notre environnement.


Mais cette politique éducative ne prendra tout son sens que si elle permet de mieux articuler renouvellement et professionnalisation des générations, en tenant compte des nouvelles spécialisations en développement environnemental.

 

• C’est dans ce cadre qu’il faudra relancer les Contrats d’Études Prospectives prévus par le SMDE, et dont l’objectif, comme son nom l’indique, est d’anticiper les changements et d’éclairer les stratégies en matière d’emplois et de développement des compétences.

 

• Il sera alors conséquent, à ce stade, d’associer l’Université des Antilles, maillon fort de notre système éducatif, que certains souhaitent démanteler au moment où le bons sens commande à la mutualisation des moyens humains et financiers.

 

• Dans le même ordre d’idée, le sport constituera un chaînon incontournable de notre politique. Nous redonnerons dans cette perspective, sa vraie vocation à l’Institut des Métiers du Sport. Nous rediscuterons donc, avec l’État un programme pédagogique conséquent, pour que ce lieu emblématique ne soit pas dévoyé.

 

• L’Institut Régional des Arts, de la Scène et du Spectacle, projet ambitieux qui avaient reçu l’aval des artistes, que mes successeurs ont laissé au fonds d’un tiroir, sera remis au goût du jour.

 

• S’agissant du domaine sanitaire et social, comme je l’ai suggéré récemment au Gouvernement, il faudra savoir, redonner la main à l’initiative privée. Ainsi, alors que le Centre Hospitalier Universitaire de la Martinique peine à retrouver son équilibre financier, pourquoi ne pas créer un cadre complémentaire avec les cliniques privées, cadre qui garantirait une meilleure équité dans l’accès au soins.


Cette méthode pourrait être déclinée pour gérer l’accompagnement de nos aînés, dans des Maisons de Santé adaptées, ou dans le maintien à domicile, en s’appuyant sur le monde associatif, socle incontestable de l’Économie Sociale et Solidaire.

 

Vous l’avez compris, plus que d’un catalogue, c’est de la méthode concertée avec acteurs publics et privés que dépendra la capacité de la Collectivité Territoriale de Martinique à créer un cadre propice à l’investissement.
S’agissant du deuxième défi, le défi économique, laissez-moi tout d’abord vous sensibiliser sur le contexte international.


S’il est vrai que le libéralisme mondial et la financiarisation de l’économie a contribué à aggraver les fractures économiques, sociales, technologiques, numériques entre plus aisés et plus pauvres, aujourd’hui des contre-pouvoirs permettent d’envisager un déplacement progressif du centre de gravité de l’économie mondiale vers les nouveaux pays comme le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine ou l’Afrique du Sud.


De même si l’on a assisté jusque là à la prédominance du « tout économie » qui dictait sa marque à l’échiquier international, désormais, à la faveur des groupes de pression, des enjeux fondamentaux tels que la prise en considération des populations les plus démunies ou la protection de la richesse environnementale mondiale ont fait leur apparition.

 

C’est dans ce cadre que je situe résolument notre action pour le développement économique.

Il ne s’agit pas tant d’exploiter exagérément nos ressources naturelles, que de les valoriser pour générer, de manière équitable, richesses et emplois pour le Peuple Martiniquais.
Ce concept, qui est au cœur de l’idéologique des partis membres de notre coalition, est développé aujourd’hui autour du nouveau concept de croissance verte, de transition écologique.


Une fois de plus, j’aime à redire que, en accord avec les experts martiniquais (que j’ai toujours privilégiés), ou les expertises extérieures, nous avons eu raison trop tôt. Et je suis fier que l’on remette au goût du jour des idées que nous avons maintes fois ressassés.

 

Venons au troisième défi, le défi écologique.
Pour valoriser nos atouts, composer avec le déficit environnemental sera impératif. Car, en dépit des opportunités indéniables qu’elles offrent, les nouvelles activités liées à la valorisation de notre patrimoine naturel, si elles sont mal maîtrisées, peuvent constituer des menaces.
Oui, utiliser les ressources naturelles mais en tenant compte des pressions humaines sources de pollution, de déforestation, d’érosion.
Oui, valoriser nos ressources naturelles mais en prenant en considération les risques nouveaux induits par le réchauffement climatique tels que la modification du régime des pluies, l’élévation de la température de l’air et de la mer, la montée des eaux.

 

On a pris l’habitude d’opposer Économie et Ecologie, alors que défi économique et défi écologique constituent les deux faces d’une même pièce. L’éconologie pour faire du néologisme, devrait permettre d’exploiter de manière raisonnée notre patrimoine pour créer des activités porteuses de plus-values, de richesses et d’emplois pour le Peuple Martiniquais.

 

Reste à savoir comment mettre tout cela en musique !

Sur le développement énergétique par exemple, la Martinique chef de file des 7 RUP, avait effectué des travaux importants, dans le cadre de EnergieRup.
Pour la Martinique, l’énergie thermique des Mers, la houle et le vent avaient été identifiés comme filières énergétiques à fort potentiel.
Et l’analyse économique avait mis en avant la rentabilité de la filière éolienne offshore et l’énergie thermique des mers.

Restait à mettre tout cela en œuvre, autour d’un Pôle technologique associant mieux notre Université, le monde de la recherche et le monde de l’Entreprise. Au lieu de cela, il a été créé une Agence Régionale de l’Énergie, budgétivore, qui peine à sortir des projets concrets.

Sur la valorisation de la biodiversité, toujours en lien avec les autres Collectivités Ultrapériphériques des zones tropicales et subtropicales, dont la biodiversité est exceptionnelle, le projet NETBIOME, avait permis de développer une stratégie commune sur la gestion intégrée et durable de la biodiversité. Ce projet avait été fait en partenariat avec l’Agence Nationale de la Recherche Française et l’Agence de Recherche Portugaise.

Ce que je veux démontrer à travers ces deux exemples, c’est qu’il nous faut tendre vers la mutualisation des moyens humains et financiers, d’ici et d’ailleurs, pour gagner en efficacité.
En s’appuyant sur les spécialisations déjà identifiées, (biodiversité, agroenvironnement et agro-transformation, santé, risques naturels, ressources halieutiques et aquacoles, Sciences de l’Homme et de la Société) aujourd’hui dénommées et renommées Domaines d’Activités Stratégiques.

Il s’agit de créer des pôles fédérateurs alliant entreprises et universités, fondations d’entreprises et financements publics, le but étant de créer la masse critique nécessaire pour attirer chercheurs et investisseurs martiniquais et internationaux.

Cette méthode, et j’en viens là au cadre d’intervention que la CTM devra mettre en place, nous la déclinerons comme une fusée à 4 étages :

Le premier étage de la fusée sera basé sur le partenariat avec les acteurs privés.
• D’abord créer un vrai partenariat financier avec les acteurs privés. C’est ce que nous avions déjà amorcé en imaginant une panoplie d’outils financiers dont un outil de capital développement.
J’ai nommé ici SAGIPAR, qui doté grâce à l’apport d’un certain nombre d’investisseurs martiniquais, avait permis de recapitaliser des entreprises martiniquaises dont la principale caractéristique, nous le savons, reste d’être sous-capitalisées.
Aujourd’hui, SAGIPAR est explosée. Mais il faudra la redynamiser.
Cela me permet de lancer un appel solennel aux investisseurs martiniquais, en leur demandant d’accompagner les initiatives publiques, d’investir en Martinique,

• D’autre part, pour être dans une relation apaisée à l’intérieur de l’entreprise, il faut introduire des représentants des salariés dans les conseils d’administration.
Cette formule qui devrait à terme installer la confiance et faire en sorte que l’entreprise soit le lieu de la création collective de richesses, constitue une pierre à la réflexion que nous devons ensemble mener sur le dialogue social.

 

Le deuxième étage de la fusée sera basé sur le partenariat avec les Communautés d’Agglomérations que sont Cap Nord, la CACEM et l’Espace Sud.
Il s’agira pour la Collectivité Territoriale de Martinique et son Conseil Exécutif, d’asseoir une collaboration avec ces Communautés placées au cœur de la réalité martiniquaise, pour mieux décliner la stratégie territoriale à l’échelle de chaque espace communautaire.

Cette stratégie permettra d’organiser des bassins de vie, ayant vocation a accueillir des activités traditionnelles dans les Espaces d’Aménagement Touristiques (pour lesquelles entre parenthèses les études avaient été réalisées et les financements déjà négociés dans les programmes européens…et puis ayen pas fèt !!!), les Zones Agricoles Protégées Aménagées, ou des activités plus innovantes comme une technopole énergétique.

 

Le dialogue avec les Communautés d’Agglomération, deviendra un outil décisif dans la politique d’Aménagement du Territoire. Il devrait permettre de :
• décliner de manière plus efficace la politique du transport terrestre et maritime, à partir de la dorsale du TCSP, et dans un maillage intelligent qui combine logique interurbaine et logique intra-urbaine.
• mieux réguler le réseau du Très Haut Débit, pour rompre ainsi avec la fracture numérique qui isole encore bon nombre de nos compatriotes.

 

La concertation avec les Communautés d’Agglomération sera également le pilier de la politique foncière. Car au moment où l’étalement urbain entame les espaces naturels, fait de la terre une proie pour opérateurs immobiliers, il nous faudra trouver, par la mise en place d’un vrai opérateur foncier, en confortant l’actuel Établissement Public Foncier Local, en le dotant de moyens conséquents.


Venons-en au troisième étage de la fusée qui sera basé sur la poursuite de la concertation avec les pays de la Caraïbe
autour des axes suivants :
• des outils au profit des entreprises martiniquaises, avec des dispositifs d’accompagnement à l’international
• des actions en faveur des institutions publiques de la Caraïbe, n’en déplaise à certains : avec des dispositifs d’aide pour la prévention des risques naturels, des actions de coopération médicale et scientifique…
• des projets portés par des acteurs de la Martinique comme de la Caraïbe, dans des domaines aussi variés que l’alphabétisation, la valorisation scientifique des plantes médicinales de la Caraïbe, la pêche, le traitement des déchets…
En bref, au lieu des grands messes, des actions concrètes !!!


Enfin, le quatrième étage sera ciblé sur la poursuite du dialogue avec le Gouvernement, quel qu’il soit, dans un partenariat efficace avec les instances européennes.
Il nous faut faire avec, d’une part, la disparition progressive des protections et des dérogations commerciales, et d’autre part, avec la raréfaction des crédits d’État et des crédits européens.
Cela nous impose de produire plus compétitif et d’attirer des investisseurs privés.
Dans cette perspective, solliciter de la part de Paris et de Bruxelles, un dispositif-cadre pour accompagner la mise en œuvre des documents financiers que constituent le Contrat de Plan et le Programme Européen, sera une priorité.
Ce dispositif-cadre devra nécessairement intégrer un volet fiscal.


En effet, comme pour les enjeux traditionnels tels que l’agriculture ou la pêche, il importe, pour les nouveaux enjeux environnementaux, énergétiques et touristiques, que soient mises en place des fiscalités spécifiques, levier indispensable en matière de politique d’investissement.
Ce dispositif-cadre devra également intégrer un volet commercial et douanier, au risque de nous laisser éternellement sur le strapontin de membre observateur dans les instances caribéennes que nous pouvons désormais intégrer.

Ce dispositif-cadre devra de même intégrer un volet aérien : il nous faut impérativement être en capacité de réduire le déficit d’accessibilité en améliorant la réglementation qui gère l’organisation du ciel européen comme du ciel de la Caraïbe.


Il est illusoire en effet de penser que nous pourrons trouver une réponse à la double problématique du mono-clientélisme français et de la saisonnalité du tourisme, si la réglementation européenne n’est pas adaptée.


L’absence d’adaptation voue à l’échec les initiatives comme celles que nous avons prises en faveur de Delta Airlines ou de la Liat. Initiatives indispensables pour porter une solution à l’isolement aérien de notre Pays. Mais initiatives mort-nées dans un monde réglementaire européen figé.


Ce dispositif-cadre devra aussi intégrer un volet Emploi : des outils spécifiques pour accompagner la cessation d’activités dans les métiers à faible perspective, ou la création d’emplois dans les métiers en développement.
Plus que de subsides, il nous faut aujourd’hui de la subsidiarité, c’est à dire la capacité réglementaire et juridique à mettre en œuvre de manière effective les orientations stratégiques convenues avec l’Union Européenne.


L’ambition de la réduction de la dépendance énergétique, la valorisation de la biodiversité, le développement de la recherche et de l’innovation, l’amélioration de l’attractivité touristique, en bref la capacité à créer des activités génératrices d’emplois, passe inévitablement par la mise en place d’un cadre spécifique qui augmente la capacité à mobiliser des partenariats avec les investisseurs martiniquais et internationaux.


Voilà le message que je voulais vous délivrer aujourd’hui. Plus que nous engager sur des projets ou des milliers d’emplois à créer, nous nous engageons sur une méthode.


Mutualisation des moyens privés et publics, concertation avec les collectivités intermédiaires que sont les Communautés d’Agglomération, dialogue avec les instances gouvernementales et européennes.
Ce sont là les priorités qui s’imposent à nous, dans un monde contraint budgétairement, et qui nous oblige à trouver des formules innovantes pour le financement d’activités créatrices d’emplois.


Que 2015 nous permette de faire les bons choix pour mieux réussir la Martinique de demain, une Martinique durable, une Martinique plurielle, forte de la richesse de toutes ses composantes, de toutes ses générations, de toutes les intelligences, de tous ses Hommes et de ses Femmes, vivant dans mais aussi en dehors du Pays.

 

Le 26 avril 2015

 

Alfred MARIE-JEANNE

Président du MIM

Tête de liste de « Gran Sanblé Pour Réussir la Martinique »

 

 

 

GRAN-SANBLÉ - Rivière-Salée, le 26 avril 2015

 

La nécessaire Transition écologique 

 

Discours de Louis BOUTRIN 

Président de MARTINIQUE-ÉCOLOGIE

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Chers (es) amis (es), Mesdames et Messieurs. 

 

Frantz FANON disait que « Chaque génération doit, dans une relative opacité, découvrir sa mission, la remplir ou la trahir ». 

 

A MARTINIQUE-ÉCOLOGIE, nous n’avons pas attendu pour découvrir notre mission et c’est au sein du GRAN SANBLÉ POUR FAIRE RÉUSSIR LA MARTINIQUE que nous avons décidé de remplir cette mission !

 

 

26 avril 2015 – 6 décembre 2015. Nous voici donc à moins de 8 mois de ce rendez-vous tant attendu. C’est le moment de décider ensemble d’une nouvelle exigence pour notre pays, pour faire renaitre l’espoir, retrouver la confiance et faire féconder l’avenir.

 

Aussi, les camarades de MARTINIQUE-ÉCOLOGIE et des autres organisations du GRAN SANBLÉ m’ont demandé de vous entretenir sur la nécessaire transition pour le pays, transition à la fois économique, sociale, démographique et, bien sûr, écologique. 

 

Cependant, aux termes de plusieurs reports successifs sur la mise en place de la COLLECTIVITÉ UNIQUE, nous ne saurions passer sous silence ni les manœuvres électoralistes du PPM, ni le bilan en trompe l’œil de ceux qui nous ont conduit dans une impasse. 

 

Manœuvres électoralistes du PPM car notre volonté de mettre en place une Collectivité Unique n’était que la traduction du constat d’un mal développement, mal développement lié en grande partie à un mal aménagement et surtout à des outils institutionnels mal adaptés à une Région insulaire aussi éloignée des centres de décisions.

 

Et, l’expérience de 3 décennies de décentralisation nous a révélé que l’existence de 2 Assemblées sur un petit territoire de 1.128 km2 génère : 

  • Chevauchements et conflits de compétences
  • Perte de temps, perte d’argent et d’énergie.

 

Alors, comment expliquer que, dès le 24 janvier 2010, les électeurs nous avaient confié la mission de mettre en place cet outil tant espéré, cet outil indispensable pour une gestion efficiente de nos affaires que ceux qui sont aux commandes ont tergiversé autant ?

 

Comment expliquer tous ces reports de scrutin, d’abord 2012, ensuite 2014, puis mars 2015 et enfin les 6 & 13 décembre 2015 ?

 

Faut-il croire ceux-là mêmes qui évoquent des difficultés insurmontables pour réunir une Région et un Département, c’est-à-dire pour réunir NOU MINM ÉPI NOU MINM, quand dans le même temps, dans le cadre de leur réforme territoriale, les socialistes ont mis neuf mois pour faire fusionner les 22 Régions de l’Hexagone (qui comportent chacune plusieurs Départements) pour en obtenir 13. 

 

« Remplir sa mission ou la trahir» disait F. FANON… 

Force est constater que le Président du PPM et d’EPMN a, une fois de plus, trahi le peuple martiniquais et les fondamentaux de son parti.

 

Néanmoins, Pies trayizon, Pies mè, Pies zonnzolaj, Pies sondaj orianté

Aucune conscience achetée, ne pourra arrêter la marche du peuple martiniquais vers plus de Responsabilité. 

 

Alors, s’agissant du Bilan en trompe l’oeil

On nous rabâche à longueur de journée, comme si nous étions des adeptes de la méthode Coué, que … la Martinique avance !

 

OUI, LA MARTINIQUE AVANCE... MAIS ELLE AVANCE UN PEU PLUS CHAQUE JOUR DANS UN GOUFFRE FINANCIER ET DANS UNE IMPASSE POLITIQUE !

 

Elle avance tellement que depuis 5 ans, l’équipe en place à Plateau Roy est incapable de sortir un seul grand projet structurant en dehors de ceux impulsés par Alfred MARIE-JEANNNE.  (Le gouffre financier ce sont ces 12 millions de déficit du CONSEIL RÉGIONAL).

 

Certes, la dégradation économique et sociale du pays est aussi liée à la crise économique et financière internationale qui frappe la France et par ricochet la Martinique.

 

Mais, face à cette crise durable nous sommes d’autant plus vulnérables que nous n’avons aucun levier politique pour tenter d’inverser la tendance. Alors que depuis le 7 décembre 2003, puis le 10 janvier 2010, nous étions en passe de domicilier certains outils institutionnels, le Président du Néo-PPM a opté pour un changement politique qui, à défaut de 3ème voie, nous a amenés dans une impasse.

 

OUI, Nous sommes dans une impasse, car nous ne disposons toujours : 

  • Pas de politiques fiscales adaptées au tissu économique
  • Pas de prise sur les politiques d’investissement
  • Pas de lisibilité économique sur le moyen et long terme.

 

Et, face à ces incohérences, face à ces volte-face, face à ces pratiques clientélistes et au népotisme galopant, face à ces lamentables manœuvres électoralistes du PPM et à ce bilan en trompe l’œil, nous ne pouvons plus plaider le bénéfice du doute.

 

OUI, Mesdames et Messieurs, Chers amis, 

 

Quand on s’aperçoit que les engagements de Mars 2010 n’ont pas été tenus, 

Quand une chape d’illusion s’effondre,

Quand la situation sociale se dégrade à un point tel que l’on passe de 42.300 chômeurs  en 2010 à 53.139 en février 2015… malgré les promesses de 5.000 emplois !

Quand on atteint des records d’entreprises en liquidation, 

Il faut avoir le courage d’affronter la réalité en face, 

Il faut avoir le courage de sanctionner les responsables de la dégradation de notre situation 

Il faut avoir le courage politique de faire le choix de l’alternative proposée par la coalition autour d’Alfred MARIE-JEANNE et du GRAN SANBLÉ POUR FAIRE RÉUSSIR LA MARTINIQUE.

 

Alors, dans le camp d’en face, (… avec l’aide du vendeur d’imaginaires !), ils nous disent tous qu’il faut changer de paradigme et de modèle économique.

 

Mais, changer de modèle économique quand on a une telle imbrication, une telle interdépendance des économies et que nous ne maîtrisons ni les leviers de l’économie mondiale ni les leviers fiscaux des pays autonomes, tala ka kité « imaginaire » déyè ka alé.

 

C’EST FORT DE CE CONSTAT QU’À MARTINIQUE ÉCOLOGIE, NOUS PRÉCONISONS DE LANCER DES INITIATIVES DE TRANSITION ÉCOLOGIQUE afin de proposer des réponses concrètes aux problématiques de développement de notre société

 

C’est cette transition écologique qui nous permettra de passer : 

  • D’un modèle économique basé sur l’import-export à une économie tournée vers la proximité, vers les lieux de production et de consommation. 

 

C’est cette transition écologique qui nous permettra de passer : 

- D’un modèle énergétique basé sur la consommation des énergies fossiles à l’utilisation rationnelle des énergies renouvelables 

 

Cette transition écologique concerne également la pêche et elle nous permettra de passer 

- D’un modèle de pêche artisanale à une pêche semi-industrielle mettant ainsi à profit la richesse halieutique de notre Zone Économique Exclusive (ZEE). Quand 33% du littoral est interdit à la pêche, quand les fonds de baies du Robert, de Trinité, du François et de Genipa sont interdits à la pêche depuis un arrêt préfectoral de 2010, on ne peut pas se permettre de faire des postures de "cok a bel poz" en télévision sans prendre une initiative de transition concrète pour la pêche !

 

Cette transition écologique concerne également les transports publics et elle nous permettra de passer 

Des contrats à risques et périls à de véritables DSP tant pour les transports terrestres de passagers que pour le transport maritime.

A une transition des transports publics garantissant également le droit aux transports publics pour tous et ce, que l’on soit un usager du territoire CACEM que des territoires de l’ESPACE SUD ou de CAP NORD.

 

Cette transition écologique concerne également la BIODIVERSITÉ Car, comment accepter que la Martinique soit aux abonnés absents quand 98 % de la biodiversité se trouve en Outre-Mer et singulièrement sous nos latitudes ? Es ki nou ké kité la Frans épi lérop akaparé biodiversité tala, esploité ek fè dévelopment yo anlè tèt nou ?  

 

Cette transition écologique nécessite également une mutation de notre regard sur le littoral, sur la mer mais surtout sur les Zones Economiques Exclusives (Z.E.E). 

J’aime à dire que la Martinique est plus grande que la Suisse (46 000 km2). La Martinique n’est pas seulement un territoire de 1.128 km2, mais un vaste pays de 48.128 km2, puisque nous devons y inclure les 47.000 km2 de la ZEE, ses ressources, enjeux de toutes les convoitises, et de toutes les négociations entre la France et nos voisins pour lesquelles nous ne saurions être absents !

 

MAIS, Mesdames et Messieurs, chers (es) amis (es), 

 

N’OUBLIONS SURTOUT PAS la nécessaire transition agricole qui devrait nous permettre de passer des deux monocultures d’exportation vers une agricole diversifiée et nourricière de notre peuple. 

Car, en cas de crise, la première urgence humaine c’est l’alimentation et donc le secteur agricole

Or, comment comprendre qu’au lieu de préserver le foncier agricole, les maires PPM et alliés continuent à bétonner nos terres agricoles ? Comment comprendre que le président PPM du Conseil Régional lui même s’entête à construire une route 2 fois 2 voies entre le Carrefour de Carrère au Lamentin vers la Brasserie Lorraine dilapidant encore plus un foncier agricole dans la plaine du Lamentin, seul domaine encore complètement irrigué, mécanisable et carrossable ?  

Quel décalage entre le discours poétique écrit par l’autre et ce projet destructeur du foncier agricole. Cela c’est aussi de la schizophrénie politique !

 

Alors OUI, pour lancer ces initiatives de transition écologique il nous faudra nécessairement repenser les stratégies économiques actuelles, à travers notamment la relocalisation de l’économie, la maîtrise de nos dépenses énergétiques, le développement des énergies renouvelables et la promotion des activités économiques de proximité.

L’objectif étant de lutter contre la désertification de nos bourgs et de nos campagnes en relocalisant la production, la distribution et la consommation pour que la grande majorité des emplois soit développée sur l’ensemble du territoire.

 

C’est à ce prix que nous pourrons garder notre jeunesse au pays, lutter contre le déclin démographique.

 

Mesdames et Messieurs, chers (es) amis (es), 

 

Vous vous rendez bien compte que les initiatives de transition écologique proposées par MARTINIQUE-ÉCOLOGIE n’ont rien à voir avec l’écologie cosmétique que l’on ajoute à la dernière minute en fin d’un programme électoral.  

 

Nos initiatives de transition écologique s’inscrivent résolument dans une vision politique prospective du pays tout entier

Un pays de responsabilité retrouvée autour des compétences réunies des deux collectivités actuelles,

Un pays où le patrimoine naturel, notre richesse la plus sûre, sera une des composantes actives de son développement.

 

Alors, mobilisons-nous pour que notre projet puisse triompher dès le 6 décembre 2015 et comme aime à le dire, Alfred MARIE-JEANNE :

 

PA BA MOUN KI FEN SÉPARÉ MANJÉ !

PA BA MOUN KI RAFEIN SÉPARÉ LAJAN !

 

Et, pour faire renaître l’espoir, 

Pour défendre vos intérêts, ceux de vos enfants et petits enfants,

Rejoignez nous !  Rejoignez le GRAN SANBLÉ

 

GRAN SANBLÉ SÉ PA AN KONPANI KON AN LOT 

GRAN SANBLÉ SÉ PA AN JÉNÉRATION KON AN LOT 

JENN MOUN, GRAN MOUN, NOU NI BIZOUIN TOUT MATINIK POU AN GRAN SANBLÉ

 

Rejoignez le GRAN SANBLÉ POUR FAIRE RÉUSSIR LA MARTINIQUE.

 

Merci, mèsi anpil !

Martinique, le 26 avril 2015

 

Louis BOUTRIN 

Président de MARTINIQUE-ÉCOLOGIE

 

 

 

 
"DÉNONCER UNE SITUATION DE RÉGRESSION DÉMOCRATIQUE"

par Claude LISE, Secrétaire général du RDM

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« Mesdames, Messieurs, Chers Amis, Chers Camarades,

Permettez-moi, avant tout, de me féliciter de vous voir aussi nombreux ! Les mauvais augures en sont pour leurs frais ! Sanblé ta la, pèsonn pé pa di i pa mérité non’y : sé an Gran Sanblé !

Si apré sa rété moun ki poko konprann ke yo pé ké rivé divisé nou ek afébli nou, sé ke sé moun ta la, kon yo kadi,yo «bouchés à l’émri»! mésasépwoblèmyo!

Pwoblèm nou sé kontinué sanblé ek sé alé douvan douvan san janmen fè dèyè ! Man pé di zot ke le RDM kay mété tout foss li pou sa, pou rivé mété Martinique doubout !

Camarades, ceux qui m’ont précédé vous ont déjà montré à quel point le bilan de ceux qui, depuis cinq ans, détiennent en Martinique l’essentiel des leviers de pouvoir local, est catastrophique.

Mais, parmi les domaines dans lesquels ce bilan est particulièrement préoccupant, il en est un qu’il convient de bien mettre en lumière, un qui touche à nos droits fondamentaux de citoyens mais qui conditionne également la réussite de toute politique de développement durable, il s’agit de la démocratie.

Eh bien, mon propos visera à vous démontrer qu’à ce sujet il convient de dénoncer, dans notre Martinique, ce qu’il faut appeler une situation de régression démocratique.

En effet, depuis cinq ans, les atteintes à a démocratie se sont multipliées et ont pris une tournure de plus en plus inquiétante et inacceptable.

Ce que nous connaissons en la matière aurait entraîné depuis longtemps, dans n’importe quel département de l’Hexagone, des réactions très vives de certains organes de presse et de certains acteurs de la société civile.

Mais, ici, rien de tel. Nos protestations rencontrent peu d’écho dans la presse et peu de soutien dans la « société civile».

Les autorités de l’Etat, quant à elles, semblent frappées de surdité et de cécité.

Il existe, en fait, de toute évidence chez nous, une formation politique qui est parvenue à prendre le contrôle de la quasi-totalité des leviers de pouvoir local et dont le patron s’est assuré, de surcroit, le rôle d’interlocuteur privilégié du précédent gouvernement comme de l’actuel.

Cette formation politique a pris, avec ses alliés et ses ralliés de tous bords, le caractère d’un clan et ce clan est parvenu à installer en Martinique un véritable système (c’est le terme qu’a employé un hebdomadaire parisien pour caractériser ce que ces reporters ont découvert ici) ; un système qui lui permet d’imposer sa loi dans la plupart des collectivités territoriales, mais également d’exercer un pouvoir d’influence considérable dans nombre de domaines, qu’il s’agisse du social, du culturel, du sportif, ou, bien entendu, de l’économique.

Alors, bien sûr, certains me diront que sa position hégémonique, il l’a acquise par les urnes. Mais si l’on peut convenir que c’est formellement vrai, on ne peut pas ne pas poser la question de la valeur, sur le plan de la démocratie, d’élections gagnées le plus souvent avec des méthodes on ne peut plus contestables.

Il y a, évidemment, les méthodes classiques de pression sur tous les électeurs vulnérables : employés des collectivités dirigées par le clan, personnes âgées, jeunes au chômage, demandeurs d’aides diverses, etc…

Nous sommes nombreux à avoir vu ces méthodes à l’œuvre aux municipales de l’année dernière, notamment à Fort de France.

Plus récemment, à Saint-Pierre, on a assisté à des choses incroyables ! J’ai personnellement vu des jeunes exhiber des portables et des tablettes numériques reçus en contrepartie de leurs votes ! Et il n’y a pas eu que cela, les camarade de Saint-Pierre ici présents pourraient vous en dire beaucoup plus que moi.

Mais un autre type de méthodes mérite d’être dénoncé avec plus de force encore compte tenu de son degré de nocivité, il s’agit des méthodes de manipulation de l’opinion dans lesquels ce clan politique est passé maître.

Le néo-PPM, qui constitue le noyau central, « le noyau dur », du clan, a d’autant plus de facilité à user de ces méthodes qu’il a abandonné depuis plus de dix ans tout encrage idéologique et, l’on peut même affirmer, toute identité politique. Le terme progressiste pour lui n’est plus qu’un cache misère idéologique.

Ce Parti est donc devenu un parti typiquement populiste c’est-à-dire un parti dont le leader assoit son pouvoir en se servant du peuple tout en faisant semblant de le servir. Un parti pour lequel, par ailleurs, la communication prime sur l’action, les mots l’emportent sur les choses !

Le but n’est évidemment jamais d’éclairer les citoyens mais de les manipuler pour les amener à cautionner les politiques les plus contraires à leurs intérêts.

Nous en avons eu une triste illustration lors du débat sur la proposition d’évolution institutionnelle faite par le Congrès des Elus en 2009.

Le Président du néo-PPM décida alors de ratisser très large – le plus large possible – grâce à une stratégie visant, d’une part, à diaboliser ce qui n’était qu’une avancée vers un premier degré, relativement modeste et très sécurisé, d’autonomie ; d’autre part, à faire miroiter la possibilité d’emprunter, plus tard, une autre voie susceptible de mener à l’autonomie la plus large, mais sans s’affranchir du droit commun : c’est la mythique 3ème Voie sensée constituer une sorte de panacée institutionnelle !

Cette stratégie de ratissage a abouti à faire converger sur le « non », lors de la consultation du 10 janvier 2010 des citoyens aux points de vue les plus différents sur la question de la responsabilité martiniquaise.

Des autonomistes, voir même des indépendantistes – en tout cas s’affichant comme tels- ont, en effet, mêlé leurs voix à celles d’assimilationnistes patentés. Ils ont mêlé leurs voix aussi à celles d’une majorité de citoyens, certes favorables à l’idée de responsabilité, mais incapables de résister à l’odieux chantage à la perte des avantages acquis qui leur était fait ; un chantage autrefois apanage de la Droite et qui est devenu l’une des armes – peu glorieuse– du néo-PPM !

On connait la suite. C’est cette stratégie, relevant d’un singulier manque de respect envers les citoyens martiniquais, qui a permis au néo-PPM, renforcé par un premier contingent de ralliés, de gagner les régionales de mars 2010.

C’est cette stratégie qui a permis également la constitution de l’assemblage hétéroclite dénommé « Ensemble Pour une Martinique Nouvelle ».

Cet assemblage est devenu le refuge de tout ce que l’échiquier politique compte d’errants politiques n’ayant d’autre motivation que l’intérêt personnel.

Un refuge où l’on cultive l’esprit clanique et où l’on fait miroiter à ces opportunistes d’alléchantes perspectives de carrière, en échange, toutefois, d’une totale allégeance au patron de EPMN. Ce dernier dispose ainsi d’un instrument qui lui permet d’étendre un pouvoir qui, au fil des conquêtes électorales et des ralliements d’élus, prend de plus en plus la dimension d’un réel pouvoir hégémonique.

La situation ainsi créé suscite bien sûr un mécontentement croissant dans l’opinion.

Malheureusement, cette opinion a du mal à réagir comme elle le souhaiterait, précisément parce qu’elle est démobilisée par l’image peu reluisante que lui renvoie globalement la classe politique. Ainsi s’enclenche un véritable cercle vicieux, la démobilisation des citoyens aggravant la situation de régression démocratique.

Cette image dégradée sert en fait les desseins de celui qui a transformé ce qui fut le PPM en parti râteau, ratissant tous azimuts, en osant mettre en avant, comme une caution, la fameuse invitation césairienne à prendre « le parti du plus large contre le plus étroit ».

Comme si, pour Césaire, le plus « large » pouvait signifier le plus vague, le plus confus, le plus hétéroclite.

En fait, camarades, « le plus large » c’est nous qui l’illustrons avec notre Rassemblement ; un Rassemblement qui ne s’est pas fait derrière un leader mais autour de valeurs partagées et d’une commune et haute ambition pour la Martinique. Un Rassemblement qui n’a pas pour objectif de servir une multitude d’intérêts individuels mais bien l’intérêt supérieur de la Martinique.

Nous avons donc vu comment, dans sa conquête d’un pouvoir de plus en plus hégémonique, le clan EMPN n’a cessé de porter gravement atteinte à la démocratie, en manipulant et en démobilisant les citoyens martiniquais. Il nous reste à voir comme il met à mal la démocratie dans l’exercice -je devrais dire dans la jouissance– de ce pouvoir.

Le premier terme qui vient à l’esprit pour caractériser le comportement des élus du clan qui sont à la tête d’un grand nombre de collectivités territoriales et d’abord des deux plus importantes (la Région et le Département), c’est l’autoritarisme.

Celui-ci s’exerce, bien sûr, avant tout sur les personnels de ces collectivités qui font l’objet de statistiques inquiétantes en matière d’arrêts de travail et de burn-out. Mais cet autoritarisme s’exerce également sur les élus de l’opposition.

Le 2ème élément qui caractérise leur fonctionnement, c’est, en effet, précisément, le manque de respect de l’opposition.

Tout le monde le constate en regardant à la télé le déroulement des plénières du Conseil Général et du Conseil Régional, même si ces plénières ne donnent qu’un petit aperçu de la réalité de ce qui se passe au quotidien.

Dans l’une comme dans l’autre assemblée, même si les styles de présidence diffèrent, la ligne définie au sommet, c’est-à-dire par le Président de Région s’impose sans nuance. Les majorités, totalement aux ordres, votent de façon mécanique, en faisant preuve de la plus totale surdité aux arguments de l’opposition.

Ce modèle de fonctionnement anti-démocratique se retrouve pratiquement dans toutes les autres collectivités territoriales dirigées par le clan. On vient d’en avoir une illustration saisissante le 14 avril dernier, au Carbet, où l’on a vu, comme le rapporte le quotidien local, le maire faire voter en force le compte administratif 2014, en refusant obstinément de prendre en compte les mises en garde de l’opposition portant sur le non respect de dispositions légales.

Le 3ème élément qui caractérise le fonctionnement des élus du clan, c’est le manque de transparence. Ces élus semblent, en effet, considérer qu’ils n’ont de compte à rendre, ni aux élus de l’opposition, ni aux citoyens. Du coup, la rétention d’information est chez eux une pratique courante.

Enfin, le dernier terme qu’il convient de retenir pour caractériser le fonctionnement du clan, c’est celui de népotisme.

C’est probablement ce qui provoque le plus de réactions chez nos concitoyens car, dans une période comme celle que nous traversons, ils ont beaucoup de mal à admettre que l’on puisse, parce qu’on occupe des lieux de pouvoirs, distribuer avantages et emplois aux membres de sa famille et à ses amis. C’est pourtant ce qui se déroule en grand et souvent ouvertement, notamment au Département et à la Région ; la Région battant, il faut le dire, tous les records en la matière. C’est évidemment, pour les « Nouvelles Gouvernances », un moyen supplémentaire de s’assurer le contrôle des agents des administrations qu’elles dirigent.

Eh bien, Mesdames et Messieurs, Chers amis, devant un tel constat, la question qui vient à l’esprit est évidemment : que font les autorités de l’Etat ? Car ce sont elles qui ont la responsabilité de garantir un fonctionnement démocratique des institutions et qui sont chargées de faire respecter les droits fondamentaux des citoyens.

Malheureusement, comme je l’ai déjà dit, force est de constater qu’elles font preuve de surdité et de cécité. Et c’est ce qui permet au clan EPMN d’afficher en permanence, et non sans un certain cynisme, la tranquille assurance de ceux qui se savent protégés.

Le plus grave c’est que la cécité et surdité des autorités de l’Etat doivent en réalité être qualifiées de sélectives. La Martinique est devenue, en effet, un territoire de la République française emblématique du deux poids deux mesures !

Il y a, d’un côté, ceux qui surfent allègrement sur les pratiques antidémocratiques et aussi sur les scandales en tout genre d’où remontent de fortes odeurs de corruption. Et puis, il y a, d’un autre côté, ceux qui subissent les rigueurs de la loi, avant même qu’il soit démontré qu’ils ont commis une faute.

Ai-je besoin d’évoquer, à cet égard, la tristement célèbre affaire Frédérique Fanon-Alexandre ? Une affaire dans laquelle on a vu poursuivre pendant six ans l’ex- DGSD devant des juridictions administratives, financières et pénales, pour au final voir reconnaître par le Conseil d’Etat et la Cour des Comptes que le dossier était vide.

Mais, qui n’a pas compris que le tord de l’intéressée s’était d’être la proche collaboratrice d’un homme politique que l’on cherchait par tous les moyens à impliquer dans une affaire ?

On sait, en effet, d’où est partie la lettre anonyme qui a suffit à faire connaître à Frédérique Fanon-Alexandre une éprouvante et humiliante garde à vue -épreuve, soit dit en passant, jusqu’ici soigneusement évitée à ceux qui sont mis en cause dans différentes affaires autrement plus graves dont on entend parler depuis déjà pas mal de temps.

J’ajoute, pour ceux qui se poseraient encore des questions sur les commanditaires de cette affaire, qu’il leur suffit de lire le PV de la plénière du Conseil Général du 28 juin 2012. Ce jour là, les élus de l’actuel majorité se sont déshonorés en votant, sur commande, une délibération faisant d’eux des auxiliaires zélés du Parquet, dans une procédure menée contre une compatriote, alors qu’ils étaient les mieux placés pour savoir qu’elle n’avait rien à se reprocher.

Je pourrais évoquer, comme autre exemple du deux poids deux mesures, les tracasseries dont fait l’objet notre camarade Alfred MARIE-JEANNE, mais je m’abstiens volontairement de tout développement à ce sujet vu les procédures en cours.

En tout cas, ce qui est clair c’est que l’Etat a sa part de responsabilité dans la régression démocratique dont nous sommes victimes.

Mes Chers amis, le sujet que j’ai tenu à évoquer devant vous mériterait bien d’autres développements, mais, dans le temps imparti, il fallait aller à l’essentiel.

Ce que je tiens à ajouter pour conclure, c’est que parmi les engagements que nous prenons face au Peuple Martiniquais, il y a celui, si les électeurs nous accordent la victoire en décembre prochain, de casser le système hégémonique et antidémocratique mis en place par le clan actuellement au pouvoir. ème

Il est dit expressément au 4ème point de l’accord du 27 janvier signés par les six organisations de notre Rassemblement : «elles [les organisations] les charges [il s’agit d’Alfred Marie-Jeanne et de Claude Lise] de garantir le fonctionnement démocratique de la Collectivité Territoriale de Martinique afin de favoriser la libre expression de toutes les sensibilités politiques tant de la majorité que de l’opposition ».

Cela veut dire que nous sommes décidés à prendre nos responsabilités à cet égard et, bien entendu, à mettre les autorités de l’Etat en demeure d’assumer les leurs.

Notre peuple attend cela !

Il sait, en effet, que sans démocratie il n’y a de citoyenneté que mutilée.

Il sait aussi que sans démocratie on ne peut promouvoir un véritable développement durable. Cela a pratiquement toujours et partout été démontré.

Alors, Camarades, nous savons ce qu’il nous reste à faire :

« Fatiguer le doute du Peuple », comme aurait dit Jaurès, par la persévérance de notre engagement et appeler les citoyennes et les citoyens à participer avec nous, armés de leurs bulletins de vote, à une indispensable et salutaire insurrection démocratique ! » 

Claude LISE

Secrétaire général du RDM 

 

 

 

LES AFFRES DE LA MAL-GOUVERNANCE

Par Francis Carole - Président du PALIMA 

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Martiniquaises,
Martiniquais,

Chers amis,

La période que notre pays traverse exige lucidité, capacité d'anticipation, obsession de l'unité la plus large possible de notre peuple -dans la clarté !- et une détermination sans faille pour gagner en décembre et faire réussir la Martinique

Car notre objectif est bien la victoire.

Toutes et tous, responsables, militants, sympathisants, femmes, hommes, retraités, jeunes, travailleurs, cadres, artistes, chômeurs, nous avons le même devoir moral : gagner pour faire réussir la Martinique.

Aucune considération secondaire ne saurait venir contrarier cet engagement pour notre futur.

Toute notre intelligence, toutes nos forces, tous nos efforts, doivent être tendus vers cette urgence politique essentielle.

Notre peuple et l'histoire ne nous pardonneraient pas la moindre défaillance.

Sur le chemin de la victoire, nous devrons affronter, rudement sans doute, des adversaires. Mais, et j'y insiste, notre ennemi c'est le colonialisme français.

Certes, une prétendue "modernité" conceptuelle et langagière voudrait que l'on n'emploie plus ce mot. Ce ne serait pas "light"... Pas dans l'ère du temps... Le colonialisme ? Dépassé ! Le capitalisme ? Dépassé ! Les luttes des peuples ? Dépassées ! Les nations ? Mortes ! Les idéologies ? Trépassées !

Ne resterait donc plus qu'une mondialisation envoûtante qui nous inviterait à la somnolence intellectuelle, morale et politique.

La vérité brutale, et que nous voyons tous quand nous ne la vivons pas, ce sont ces milliers de femmes et d'hommes, souvent jeunes, jetés, comme des bêtes que l'on sacrifie à l'opulence des grandes puissances, dans la gueule de la mer Méditerranée. Ce sont ces guerres sales suscitées et entretenues pour satisfaire l'appétit de ces puissances et de leurs multinationales. Ce sont ces nations et ces peuples que l'on détruit, ces millions d'êtres humains que l'on mutile physiquement et moralement pour satisfaire les grands groupes financiers. Ce sont aussi les relations perverses entre les grandes puissances et le djihadisme. Et ce n'est pas la moindre des curiosités d'observer que l'Arabie Saoudite et le Qatar financent à la fois les États-Unis et l'Etat islamique. Mais est-ce vraiment une curiosité ?

Dans notre pays, où le colonialisme subsiste, ses conséquences et ses méfaits attestent de son caractère insidieux : le mal-développement, les séquelles raciales et morales, d'effrayantes inégalités, des milliers de nos jeunes livrés, génération après génération, au chômage et à toutes les dérives, le traitement inégal que nous appliquent les banques et le pillage de l'épargne martiniquaise (4,6 milliards d'euros qui ne sont pas réinjectés dans le développement de notre pays).

C'est dans ce cadre que s'inscrit le sens profond de nos luttes d'hier et d'aujourd'hui

Certes, la Collectivité Territoriale ne constitue pas une panacée permettant de régler miraculeusement toutes les difficultés auxquelles nous sommes confrontés. Elle représente néanmoins un plus par rapport à la situation actuelle. Elle n'est ni un commencement ni une fin dans notre marche. C'est un moment de cette marche.

Chers amis,

Ceux qui pensent, sans doute naïvement, qu'il est possible de "transcender les clivages politiques", en réunissant, aujourd'hui, la droite, les rentiers du césairisme et les patriotes dans une sympathique famille pleine de bons sentiments, se trompent lourdement.

Cette vision n'est d'ailleurs pas nouvelle. Au bilan, elle a alimenté bien des farces politiciennes qui, par essence, ne pouvaient pas permettre à notre pays d'avancer. La modernité ne réside pas dans la répétition sempiternelle d'erreurs du passé, à peine dépoussiérées.

En l'occurrence, dans cette bataille que nous entamons, nos adversaires sont les partis de la droite et Ensemble pour une Martinique "Nouvelle", et -vous le comprendrez aisément- notre cible principale est ceux qui se trouvent au pouvoir aujourd'hui.

Contrairement à certains, je n'ai pas reçu d'autorisation pontificale pour procéder à la distribution des "calottes". Mais il faut que la vérité soit dite sur la gestion calamiteuse de nos collectivités, et singulièrement celle de la région Martinique.

Le bilan de l'équipe en place montre clairement que la prétendue "nouvelle gouvernance" n'est en réalité que de la mal-gouvernance.

Chacun se souvient encore qu'en 2010, dans un tract aussi haineux qu'insignifiant sur le plan conceptuel, l'actuel président de Région accusait Claude Lise et Alfred Marie-Jeanne d'avoir rien moins que "colonisé les Martiniquais". Il faisait par ailleurs porter la responsabilité du chômage aux présidents des deux collectivités.

Dans son programme intitulé "Pou nou viré ba péyi-a an sens", il promettait :

      "un plan de relance de l'emploi et de l'activité" avec l''objectif de "retrouver 5000 emplois";

      "un plan habitat avec la construction de 1500 à 2000 logements par an";

      la"reconstruction de 30000 logements et équipements sociaux";

      "la redynamisation du tourisme";

      "la création de sept territoires de projets d'aménagement touristique";

      un "espace des arts populaires et émergents", un "conservatoire régional de la musique et des arts",

      une "école des arts et métiers pour l'artisanat d'art", un "institut des mondes créoles".

La liste exhaustive serait trop longue, allongeant par là-même l'inventaire des promesses démagogiques non tenues.

Nous avons vu l'actuelle tête de liste du PPM-Ensemble pour une Martinique "Nouvelle" à l'œuvre, mais nous n'avons pas vu ses œuvres.

Ainsi :

Dans le domaine du logement social

La promesse de 1500 à 2000 logements sociaux est loin d'avoir été tenue. Entre 2010 et 2015, seuls 600 à 700 logements ont été construits par an. Et ce n'est du fait de l'intervention de la Région !

Dans le domaine de la formation

Le nombre d'apprentis s'est effondré, passant de 4000 sous la mandature d'Alfred Marie-Jeanne à 3000 en 2014. De nombreuses structures de formation, comme l'AFPA ou encore le Lycée Professionnel du Robert, sont en grande difficulté financière depuis 2011 et éprouvent du mal à verser les salaires des formateurs.

Plus grave ! Pour la période 2013-2014, la Région, qui a la responsabilité de mettre en place des plans de formation à destination des jeunes de 16 à 25 ans et des adultes de plus de 25 ans, n'a signé aucun contrat avec les centres de formation. Les premiers marchés n'ont été votés, en Commission Permanente, que le 26 juin 2014, pour des formations qui devaient commencer en septembre 2013 ! Personne ne sera donc étonné d'apprendre que les centres de formation ont beaucoup souffert de cette incurie de la majorité régionale et que certains ont même dû fermer.

Quant au Campus Caraïbéen des Arts, nous savons tous les soubresauts et les drames qu'il a traversés. Des formateurs ont été licenciés; les étudiants de musique, qui avaient pourtant entamé leur formation, n'ont pu valider un diplôme reconnu.

Chacun appréciera, au vu de ces informations, la désinvolture avec laquelle Ensemble pour un Martinique "Nouvelle" s'occupe de la formation de nos jeunes.

Dans le domaine économique

Une propagande intense a précédé et suivi le plan de relance 1, en juin 2010. Élaboré dans la précipitation et mis en œuvre dans des conditions opaques, ce plan, qui prétendait relancer l'emploi et l'activité économique, n'a jamais été réellement évalué par ses auteurs. Il reste que l'impact sur l'économie martiniquaise des deux plans de relance de la majorité régionale reste quasiment nul puisque sur la période 2010-2014, le PIB de la Martinique a reculé de 1,7%. Le chômage des jeunes, des femmes et des seniors a augmenté et continue d'augmenter en 2015. La perspective économique globale pour 2015 n'est pas meilleure puisque l'IEDOM annonce "un repli sensible de l'activité en début d'année."

Quant aux 17 zones d'activités économiques, elles restent à l'état d'annonces. Le Grand Saint-Pierre et l'Embellie des Trois-Ilets se résument à des ateliers de l'imaginaire (toujours nécessaires sans doute), à des manifestations "culturelles", à quelques menus travaux et à des études, très loin des prétentions affichées par les actuels locataires de Plateau Roy.

Dans le domaine de la culture

Ne sont sortis de terre ni "l'espace des arts populaires et émergents", ni le "conservatoire régional de la musique et des arts", ni "l'école des arts et métiers pour l'artisanat d'art" et encore moins "l'institut des mondes créoles". La seule "réalisation", c'est le Musée du Père Pinchon...conçu sous la mandature d'Alfred Marie-Jeanne et dont les marchés avaient déjà été attribués. Le président de région en réclame la paternité, prétendant avoir généré tout ce qui existe.

Si nous considérons ce qui se passe à l'ATRIUM, nous pouvons même conclure que nous avons régressé sur ce plan puisque, en 2014, sous l'impulsion de la majorité PPM du conseil général, cette institution a été transformée en Établissement Public de Coopération Culturelle (EPCC), favorisant ainsi une plus forte main-mise de l'Etat sur la politique culturelle développée, sans d'ailleurs de contre-partie financière supplémentaire.

L'ATRIUM a désormais de plus en plus de difficultés à s'ouvrir aux jeunes artistes martiniquais.

La dilapidation des fonds publics par l'équipe en place doit aussi interpeller les électrices et électeurs de Martinique.

En effet, qui n'a pas entendu ces messieurs vaticiner à longueur de discours sur le tarissement des fonds publics et sur l'urgence d'aller à travers le monde - et sans doute au Qatar qui finance d'ailleurs à peu près tout - chercher des capitaux ?

À ce propos, ce que le député de Fort-de-France ne dit pas c'est que les banques françaises se sucrent sur le dos des Martiniquais et que, lui, il vote consciencieusement et docilement toutes les lois de François Hollande qui installent une austérité qui ne dit pas son nom.

Cette politique d'austérité de l'Etat, qui a conduit le parti socialiste français à une succession de déconvenues électorales, obéit aux injonctions de la Banque Centrale Européenne, laquelle fait payer la crise aux plus pauvres et, conséquemment, aux collectivités locales.

Ce discours sur la raréfaction des fonds publics aurait dû inciter les donneurs de leçons en ingénierie financière à plus d'intelligence dans l'utilisation des moyens financiers à notre disposition. Au lieu de quoi, nous assistons à une gabegie "san manman" qui fait craindre pour l'avenir.

L'exemple du lycée Schoelcher est emblématique du niveau d'irresponsabilité politique de ceux qui sont aujourd'hui aux affaires. En effet, la reconstruction de cet établissement, sous la mandature des patriotes, avait été évaluée à 60 millions d'euros. Il était prévu que les élèves et enseignants retrouvent leur établissement, reconstruit, dès septembre 2014.

À la veille des élections régionales de 2010, une véritable cabale a été organisée par le PPM pour tenter de discréditer les patriotes, accusés de vouloir "effacer du fronton du lycée le nom de Schoelcher" et même "le nom de Schoelcher de l'histoire martiniquaise". Pour des raisons dont on peut douter de la pertinence, un lycée de transit, estimé alors à 12 millions d'euros, était mis en chantier dans l'ancien hôpital Victor Fouche.

De 12 millions d'euros, nous en sommes aujourd'hui à 35 millions d'euros, comme le confirme l'exposé des motifs du budget primitif de la région voté le 18 décembre 2014. L'ouverture de ce lycée de transit, prévue pour la rentrée 2013-2014, a été à maintes fois renvoyée et on peut, raisonnablement, douter qu'il en soit autrement à la rentrée 2015-2016.

Quant à l'ouverture du lycée Schoelcher, même les diseurs de bonne aventure les plus inspirés ne prendraient pas le risque de la prédiction d'une date... Elle est reportée aux calendes du néo-PPM.

En somme, au lieu des 60 millions prévus par les patriotes, et en restant optimiste, c'est plus de 95 millions d'euros que coûtera l'opération de reconstruction du lycée Schoelcher !

Mais ce n'est pas tout. La propension au surendettement semble constituer une défectuosité politique génétique au néo-PPM. Et c'est peu dire ! Il y a même une traçabilité !

L'aggravation du surendettement de Fort-de-France (plus de 219 millions d'euros sur plusieurs décennies), c'est l'actuel président de Région ! Les emprunts toxiques contractés par la ville en 2007, auprès de la société Crédit Agricole Corporate et Investment Bank et DEXIA, c'est encore et toujours lui ! La ville a été, au mois de mars 2015, contrainte, pour se débarrasser des emprunts toxiques laissés par celui qui a succédé à Césaire, de signer un protocole d'accord, tout aussi toxique, avec CACIB et DEXIA.

Certes, nous ne sommes pas opposés aux emprunts. Les emprunts peuvent constituer un instrument de développement dans une stratégie bien élaborée. Le surendettement est, par contre, toujours une expression de la mal-gouvernance et un obstacle au développement.

Les Martiniquais doivent légitimement s'inquiéter lorsque l'on observe que de zéro euro d'endettement en mars 2010, nous avons atteint 303 millions en mars 2015.

À ces 303 millions d'euros, il convient d'ajouter un endettement plus sourd et plus sournois : les PPP, Partenariat Public Privé. On pourrait tout aussi aisément décliner ce sigle en Pou Pèp-la Péyé...

Les PPP nous ont en effet été présentés comme le summum de l'ingénierie financière, la quintessence de la substantifique moelle de la bonne gouvernance financière. Sauf que l'expérience montre que souvent les PPP sont, en réalité, des dettes laissées aux contribuables par des élus irresponsables.

Le rapport du Sénat français de juillet 2014 met clairement en garde contre les PPP, qualifiés "d'outils à haut risque pour la puissance publique." Ce rapport ajoute : " Les conséquences pour les générations futures peuvent s'avérer très néfastes."

Ces PPP, qui ont tant séduit le PPM, feront ainsi peser de nouvelles dépenses, pendant plusieurs décennies, sur des situations budgétaires déjà fragiles et qui seront de plus en plus fragiles compte tenu du désengagement de l'Etat et de la réduction des moyens des collectivités. A titre d'exemple, la ville de Montauban, qui n'a pas 100000 habitants, dans le cadre de la construction d'un complexe aquatique, doit verser des loyers de 2 millions 200 mille euros, chaque année, à la multinationale VINCI.

La région Martinique a confié à la même multinationale VINCI la conception, la réalisation et le préfinancement du tronçon du TCSP restant (vers l'aéroport/Carrère et vers la place Mahaut) ainsi que l'achat de 18 bus. Cette opération coûtera une centaine de millions d'euros qui, de fait, s'ajouteront aux 303 millions que nous avons déjà indiqués. Durant 22 ans des redevances seront donc versées à la société Caraibus, filiale du groupe VINCI contre lequel, soit dit en passant, plainte a été déposée, dans le cadre de l'organisation de la coupe du monde au Qatar en 2022, pour recours au "travail forcé" des migrants et "réduction en servitude". Certes, le contrat a été signé entre Caraibus et le Syndicat Mixte du TCSP, mais, en bout de chaîne, ce sont les collectivités martiniquaises et le contribuable qui devront payer.

Il apparaît en conséquence que le président de Région plombe la Collectivité Territoriale avant même que celle-ci ne voie le jour.

D'ailleurs, la Martinique souffre déjà de cette gestion calamiteuse : plus de 12 millions d'euros de mandats sont en attente à la paierie régionale à cause du manque de liquidité financière sur le compte de la région. Ce sont des étudiants, des associations, des entreprises, des familles en difficulté, des jeunes sportifs qui pâtissent de ce qu'il faut bien appeler de l'incurie.

La situation au Conseil Général, où la même équipe sévit, n'est pas meilleure. On y retrouve la même politique d'affichage. On y annonce ainsi que l'investissement en équipement est "une priorité" mais on le fait baisser de 9% en 2015 pour atteindre un montant de 66,9millions d'euros ! Rappelons que, sous la mandature de Claude Lise, c'était plus de 100 millions d'euros en 2007 et en 2008.

Une véritable désorganisation des services s'est installée au Conseil Général, générant inefficacité et souffrance au travail. Cette souffrance au travail se traduit par des records d'arrêts maladie et de nombreuses situations de burn-out. Le Conseil Régional, sur ce plan, n'est pas en reste et a connu des drames que nous ne voulons pas rappeler ici.

Nous aurions pu nous en tenir à cette analyse. Les faits sont en effet suffisamment accablants. Cependant, comme vous, j'ai lu dans le quotidien du lundi 20 avril courant, dans une interview accordée par Gabriel Galion au chef de la Nouvelle Mal Gouvernance, un passage qui illustre le niveau de cynisme atteint par le principal responsable de la nébuleuse actuellement au pouvoir.

Jugez-en vous-mêmes... C'est un morceau choisi des réponses du premier rentier du césairisme :

"Luc-Louison Clémenté est chargé, avec d'autres membres de l'alliance, de la rédaction d'une charte éthique. Ceci de manière à ce que tout le monde" -on suppose lui aussi- "soit conscient des limites à ne pas dépasser".

Le président de région en grand pontife de l'éthique ! Toupé pa ka tjwé !

De quelle éthique peut se prévaloir un président de région qui soutient publiquement une première vice-présidente traitant des élus de l'opposition de "chyen abiyé an moun"?

De quelle éthique peut se prévaloir un président de région traitant lui-même, et à plusieurs reprises, les membres de l'opposition "d'indics du SRPJ" ? Quelles sont ses propres limites ?

De quelle éthique peut se prévaloir un président de région qui accepte de voter 40000 euros à une association qui n'a pas deux mois d'existence pour un improbable "gran chawa", alors que des jeunes, des femmes et des hommes de bonne volonté qui avaient envie d'agir pour leur pays se sont vus catégoriquement refuser toute aide au motif que leur association n'avait pas un an d'existence ?

C'est cela le népotisme ! Une politique de faveurs pour les proches et d'exclusion pour les autres.

De quelle éthique peut se réclamer un homme, qui pour tenter de briser une femme qui gênait sa prise de pouvoir au conseil général, a donné ordre à ses troupes de voter une délibération ignoble et lâche laissant croire que cette femme honnête avait détourné des fonds publics ?

Heureusement, la justice a complètement et définitivement lavé l'honneur de madame Frédérique Fanon, laissant ses bourreaux seuls face à leur propre médiocrité morale et à leurs turpitudes.

Enfin, de quelle éthique peut se prévaloir un responsable politique qui, sur l'affaire absolument scandaleuse du détournement de 10 millions d'euros au CEREGMIA, accable et persécute celle qui a eu le courage de dénoncer le crime, tout en protégeant, avec la complicité du gouvernement socialiste, celui par qui le scandale est arrivé ?

La réalité simple est que le président du néo-PPM et ses affidés dépassent toutes les limites et leur prétendue "charte éthique" ne représentera qu'une énième supercherie pour tenter de tromper les Martiniquaises et les Martiniquais.

L'un des aspects les plus inquiétants du système qui a été instauré par l'équipe au pouvoir, c'est l'organisation délibérée et systématique du mensonge et de la manipulation.

L'augmentation notable du budget communication de la collectivité régionale illustre une stratégie confinant au harcèlement médiatique de la population martiniquaise. L'argent public sert en définitive à financer des organes de presse ou des émissions transmettant une vision unilatérale au service d'un clan politique, excluant toute contestation de la pensée unique. L'IMSEPP, dont la mission consiste à donner un vernis scientifique à la propagande du président de région , incarne un des instruments de ce dispositif d'un autre âge.

Martiniquaises,

Martiniquais,

Camarades et amis,

L'obligation de vaincre en décembre est une sommation que nous adresse notre peuple.

Ça suffit des postures qui valent impostures !

Ce qui est en jeu, ce n'est pas notre ego, ce n'est pas notre destin personnel, ce ne sont pas les jeux et enjeux subalternes de pouvoir.

Ce qui est en question, c'est le futur de notre peuple et de notre pays.

Nous devons poursuivre nos efforts d'unité au-delà de celles et de ceux qui sont présents aujourd'hui.

Mais nous devons surtout mobiliser le peuple, le rassembler, lui redonner conscience et confiance. Car tout dépend de lui. La victoire dépend de lui. De lui seul.

Dans ces moments particuliers de notre histoire, il ne s'agit pas seulement de "faire peuple". Il faut, profondément, viscéralement, être peuple, penser en peuple responsable et agir en peuple responsable.

Il y a des peuples qui se sont croisés les bras.

Il y a des peuples qui ont baissé les bras.

Il y a des peuples qui ont disparu.

La Martinique n'a le droit ni de se croiser les bras, ni de baisser les bras. Nous ne pouvons pas renoncer à notre futur. Or notre futur c'est maintenant, dans les choix que nous faisons, dans les luttes que nous engageons.

 

Nos responsables, nos militants, nos sympathisants doivent, quotidiennement, être au front, avec et pour le peuple martiniquais afin de redresser notre pays et lui ouvrir tous les champs du futur.

La victoire sera nôtre.

Merci.

 

Francis CAROLE

Président du PALIMA

 

  2000 participants au Gran Sanblé de Rivière Salée

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