Les Nationalistes écossais, 3ème force politique avec 56 sièges au Parlement
Mhairi Black plus jeune députée depuis 1667 !
A.20 ans, la candidate du Scottish National Party (SNP) devient la plus jeune parlementaire depuis 1667. Elle espère influer sur le sort de l'Ecosse, mais doit d'abord finir ses études.
Elle a vingt ans, n'a pas fini sa dernière année de sciences politique à Glasgow mais s'apprête à entrer au Parlement britannique. Avec un exercice pratique à son actif: elle a détrôné de son fief de Paisley, banlieue de la plus grande ville écossaise, Douglas Alexander, cacique du Parti travailliste en place depuis dix-huit ans promis au poste prestigieux de ministre des Affaires étrangères si les travaillistes avaient gagné. Mhairi Black est le symbole du triomphe du Parti national écossais (SNP), qui a remporté 56 des 59 sièges de députés en Ecosse, écrasant le Labour, passé de 40 élus à un seul.
Mhairi Black devient le plus jeune membre du Parlement britannique depuis 1667. Elle n'est venue à Londres que deux fois et, comme beaucoup d'écossais, n'a pas une passion démesurée pour la capitale du Royaume-Uni jugée arrogante et lointaine. «J'y serai pour faire mon travail de députée, mais je ne vais pas y disparaître pour ne plus revenir, comme mon prédécesseur», confiait la candidate à quelques jours de l'élection.
Fan de foot et branchée sur les réseaux sociaux depuis ses 14 ans, Mhairi vit toujours chez ses parents. Son père, Alan, patron d'une entreprise de formation professionnelle, a dirigé sa campagne ; sa mère est prof. Une famille Labour depuis des générations, jusqu'à ce que son père rompe avec le parti lors de l'invasion de l'Irak sous Tony Blair.
Mettre son poing dans la figure des unionistes
Avec lui, Mhairi s'est inscrite au Scottish National Party (SNP) pour la campagne du référendum sur l'indépendance de septembre dernier. Elle s'y fait remarquer pour ses talents oratoires et sa combativité. Lorsque les Ecossais votent non à l'indépendance, elle a la défaite amère et ne cache pas son désir de mettre son poing dans la figure des militants pro-union du Labour qui narguent les nationalistes. Cela ne l'empêche pas de se retrouver propulsée candidate aux législatives, à un moment où le SNP était encore loin d'imaginer faire une razzia sur la quasi-totalité des circonscriptions écossaises.
Elle arrive à Westminster pour «faire entendre la voix de cette circonscription et de l'ensemble de l'Ecosse». «Il est temps d'obtenir ce qu'on mérite. Depuis trop longtemps nous avons été laissés pour compte par des politiques qui ne nous représentaient pas», revendique la jeune parlementaire. En tant que nationaliste, elle espère l'indépendance pour son pays «le plus vite possible», même si le sujet n'est officiellement pas à l'ordre du jour de l'agenda du SNP.
En attendant, elle doit finir son mémoire de maîtrise d'ici la fin du mois. Cela ne devrait pas trop lui poser de difficulté: il porte sur l'essor du SNP depuis le référendum.
SOURCE : AFP