Montréal - CANADA

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Une Antillaise députée à 27 ans!

Née à Montréal le 21 Novembre 1977, Yolande James est originaire de Ste Lucie et de St-Vincent dans les Antilles.

Elle est élue députée de la circonscription de Nelligan, dans l’ouest de Montréal, depuis le 20 septembre 2004.

 

Titulaire d’un baccalauréat en droit civil (Université de Montréal), d’un bac en commonlaw (Queen’s university), membre du barreau du Québec, elle a été attachée politique du député de Nelligan de 1998 à 2003.
On retiendra aussi sa collaboration au développement d’un programme d’études pour étudiants en difficulté dans l’ouest de Montréal. Bénévole à l’église Saint-Barnabas, membre du comité organisateur du mois de l’histoire des noirs à l’université de Montréal, Yolande James est sans conteste une jeune députée pleine d’enthousiasme et de détermination. 

Comment s’est opérée votre entrée sur la scène politique au Québec ?

Tout a débuté à l’âge de 17 ans. Une voisine m’apercevant dehors devant chez moi, m’a demandé si je voulais devenir membre du Parti libéral du Québec. Après réflexion, j’ai décidé d’y adhérer. J’ai tout de suite senti que c’était un geste important, même si je n’avais pas vraiment compris l’ampleur de cette décision. Evidemment, à cet âge je n’avais aucune expérience politique, mais j’avais suffisamment de confiance en moi pour croire que je pourrais apporter une contribution positive à cet organisme.

Et vous décidez alors d’aller plus loin.., avec quelles convictions ?

Jeune étudiante en droit, je suis d’abord devenue membre de la Commission Jeunesse du Parti  libéral du Québec (PLQ). C’est là que j’ai pu commencer à faire entendre mes idées, émettre mes opinions sur les enjeux politiques qui me touchaient, tout en les confrontant à celles des autres. 
En m’engageant au PLQ, je voulais être du parti de Robert Bourassa, un des pionniers qui a cru à la défense des libertés individuelles. Il e eu le courage de faire adopter la Charte québécoise des droits et libertés, ce qui a contribué à redistribuer la richesse, tout en pensant à la créer.
Je voulais être du parti de Claude Ryan, qui croit que la société québécoise a des responsabilités envers chacun de ses citoyens. Nous devons donner les moyens à chacun d’avoir une chance dans la vie, quelles que soient les différences de revenus, de statut social, de sexe, de race ou d’origine.
Je voulais aussi être du parti de Daniel Johnson, qui croit que c’est principalement par le travail que nous pouvons prendre notre place dans la société et nous réaliser, comme individu. 
Enfin je voulais être de l’équipe libérale de Jean Charest, qui croit à un Québec fort au sein d’un Canada uni, et qui a repris le leadership qui revient au Québec dans la fédération canadienne.

Par quel poste avez- vous commencé ce cheminement politique ?

J’ai occupé le poste d’attachée politique pour mon prédécesseur M. Russel Williams, qui était député de Nelligan à cette époque.
J’ai eu la chance de travailler sur l’élaboration d’un projet de loi qui me tient vraiment à coeur. 
Le projet de loi 56 : La loi modifiant la loi assurant l’exercice des personnes handicapées. Plus que jamais auparavant, j’étais fermement ancrée dans les valeurs du Parti libéral du Québec.
Au printemps dernier, suite à la démission du député de Nelligan, j’ai voulu aller plus loin, j’ai donc posé ma candidature et le 20 septembre 2004, les gens de Nelligan ont fait leur choix.
En fait je veux redonner à la communauté ce dont j’ai pu bénéficier comme résident de Nelligan.

Comment avez-vous organisé votre campagne électorale ?

Nous avons commencé avec une liste de gens qui faisaient partie de l’association libérale de la circonscription de Nelligan et qui nous avaient aidé les années passées. 
Plusieurs rencontres se sont tenues et chacun avait une tâche spécifique pendant la campagne. Avec l’aide de bénévoles, nous avons posé des pancartes, fait du porte-à-porte, etc...
Chaque semaine, quand c’était nécessaire, nous organisions une rencontre, pour maintenir l’objectif de notre démarche.
Pendant le porte-à-porte, j’ai eu l’opportunité d’échanger avec bien des gens du conté.
Le député de Jacques-Cartier, Geoffery Kelly, mon député parrain, m’a offert son appui ainsi que certains ministres et autres députés. M.Charest lui-même est venu à plusieurs reprises m’encourager.

Votre parti n’était pas au sommet dans les sondages. Cela ne vous a-t-il  pas fait douter ?

Aucunement ! Le gouvernement libéral du Québec a toujours été un gouvernement d’ouverture. Il a toujours regroupé une pluralité d’intérêts, mais toujours un seul Québec.
Au moment de ma candidature, je savais que je prenais la bonne décision car les valeurs du Parti Libéral du Québec sont celles auxquelles je crois. Le Parti libéral est un modèle de courage et de ténacité. Convaincus que le Québec n’a d’autre choix que de repenser son fonctionnement et de revenir à ses grandes missions essentielles s’il veut survivre au déclin démographique, Jean Charest et son équipe nous ont guidé à travers les turbulences que provoquent forcément le changement.
Lors des rencontres que j’ai eues avec lui autour de ma candidature, j’ai rencontré un homme plus déterminé que jamais à garder le cap et à mener le Québec parmi les meilleurs.
Le gouvernement libéral a promis de reprendre le contrôle des dépenses, ce qu’il est en mesure de faire, et en même temps, ce même gouvernement a ajouté 2,2 milliards de dollars dans la santé, 700 millions de plus dans l’éducation. D’ailleurs, le Québec se porte mieux depuis la venue au pouvoir du gouvernement libéral.C’est un gouvernement qui fait face à de grands défis, qui poussent le Québec vers la modernisation et le succès. 

Comment la population québécoise a-t-elle perçu la candidature d’une Antillaise ?

Mes parents viennent de Sainte-Lucie et de Saint-Vincent, dans les Antilles.
Je suis une personne positive. S’il y a de la discrimination dans ce monde, beaucoup de gens que j’ai rencontrés m’ont dit qu’ils étaient contents de voir une jeune femme noire en politique. Etant jeune, j’ai de nouvelles idées et de nouvelles façons d’aborder les problèmes.
C’est certain qu’étant la première femme noire élue à l’Assemblée nationale, c’est un événement très important dans l’histoire du Québec, mais ce qui est primordial c’est de bien représenter ma communauté, qui comprend plus de 
53 000 habitants. C’est un challenge intéressant !

On peut dire, à travers votre exemple qu’être femme, jeune et noire à Montréal n’est pas un obstacle à la réalisation d’ambitions politiques. Mais de quels atouts doit-on disposer ?

Il y a des obstacles, comme partout dans la vie. Je suis ce que je suis et fière de cela, ce qui ma aidé à contourner les obstacles.
Il est très important de rester concentrée et égale à soi-même;
Par ailleurs, il faut être à l’écoute des gens et voir comment les aider à travers les services que notre gouvernement a mis à leur disposition.
Ma motivation première est de servir les résidents de la circonscription de Nelligan en représentant leurs intérêts à l’Assemblée nationale. Je veux redonner à ma communauté ce que j’ai pu moi-même en retirer.

Votre jeune âge n’est-il pas vécu comme un handicap même si votre background laisse apparaître une expérience dans le monde politique ?

Nous, en tant que jeunes, formons une population importante dans notre société et il est nécessaire que nous soyons représentés.
Le Parti libéral du Québec, la Commission jeunesse et l’Association libérale de Nelligan m’ont ouvert leurs portes et m’ont donnée la chance d’exprimer mes doutes et de trouver les solutions qui m’apparaissaient justes.
Malgré mes adversaires qui étaient de taille, je ne me suis jamais découragée ou sentie intimidée. Au contraire je me suis servie de mon meilleur atout — j’ai fait valoir l’importance des faire place aux jeunes dans les instances gouvernementales, afin de faire naître des nouvelles idées, de remettre en question certains modèles, mais d’abord et avant tout d’assurer une relève.
Selon moi, le sens de l’innovation des jeunes est inestimable; Nous apportons notre perspective et nos propres idées. C’est cette participation des jeunes dont je vous parle qui va définir le Québec de demain.

Quelles sont les réalités socio-économiques dans votre circonscription ?

Dans Nelligan, comme partout au Québec d’ailleurs, la santé nous préoccupe. L’éducation est également un enjeu majeur parce qu’il y beaucoup de jeunes familles chez nous. Avec la construction de plusieurs unités résidentielles dans le comté, je m’engage à répondre aux besoins de notre population en initiant un nouveau projet d’école primaire dans l’arrondissement de Pierrefonds-Senneville. D’ailleurs, depuis mon arrivée en poste, je suis déjà intervenue dans le secteur de l’éducation. L’école Margaret-Masson à Pierrefonds aura dorénavant une nouvelle cour d’école.
Nous avons maintenant un CEGEP francophone dans le comté. Je m’engage, envers notre communauté, à ce que les jeunes de Nelligan aient tous les services éducationnels dont ils ont besoin pour grandir et se développer.
L’adéquation travail-famille est aussi un enjeu majeur, compte tenu du grand nombre de jeunes familles qui résident chez, nous.
Vu de l’extérieur, nous pouvons croire que nous ne sommes qu’une région résidentielle. Ne nous méprenons pas. Plusieurs entreprises se retrouvent sur notre territoire et créent de très bons emplois. Nous avons de l’espace, le personnel le plus bilingue au Canada et un milieu de vie de grande qualité. Avec de tels avantages, il est clair que nous avons ce qu’il faut pour conserver nos entreprises et mieux encore, en attirer de nouvelles.

Quelles sont les difficultés des femmes de votre circonscription et quelles solutions leur proposez-vous ?

Les femmes d’aujourd’hui font face au dilemme suivant que choisir entre le travail et la famille? 
C’est un enjeu important pour les femmes qui font partie de la circonscription et aussi pour notre gouvernement.
Ce n’est pas une tâche facile et c’est pour cette raison que le gouvernement libéral met en place des principes et politiques qui ont pour  but d’aider les gens à trouver cet équilibre.

Que pensez-vous de la situation dans les pays sous-développés ?

Parfois ces pays ont plus d’un problème dont ils doivent s’occuper. Certains d’entre eux doivent composer avec les guerres, maladies, etc., la pauvreté étant un problème majeur dans la plupart. Ces problèmes deviennent la responsabilité du monde entier, et les pays nantis doivent intervenir et apporter de l’aide. 
C’est une responsabilité humanitaire qui incombe à tous.

Quels sont vos loisirs ?

J’adore lire des romans biographiques qui m’apprennent comment les gens qui ont réussi, ont pu surmonter les obstacles quotidiens.
Quand j’ai le temps, je me réveille tôt le matin pour me rendre à mon gymnase préféré. Cela m’aide à me changer les idées et charger mes batteries pour être plus alerte pour mon travail.

Un dernier mot à l’endroit des femmes qui voudraient se destiner à la politique ?

Il est important de faire ce qui nous plaît dans la vie. C’est la passion qui nous stimule.
Il ne faut pas avoir peur de faire le saut en politique, et il faut le faire avec fermeté et conviction.
Par ailleurs, il est important de garder les yeux et les oreilles ouverts pour savoir ce qui se passe autour de soi et dans le monde.

                                                                                      Jacques Bilé (04/05