Une guerre sera "l'arrêt de mort des otages français" menace AQMI
Le nouveau chef d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) pour le Sahel et le Sahara, Yahya Abou El Hamame, a affirmé à un média mauritanien qu'une intervention militaire dans le nord du Mali, dont le principe est acquis, signera "l'arrêt de mort des otages français". Six Français sont retenus en otages depuis plus de deux ans au Sahel et se trouvent aux mains d'AQMI. Quatre, travaillant pour Areva et son sous-traitant Satom, une filiale de Vinci, ont été enlevés le 16 septembre 2010 à Arlit (nord du Niger). Deux autres, des géologues travaillant pour une société malienne, ont été capturés au Mali le 24 novembre 2011.
Dans cet entretien diffusé samedi 20 octobre par l'Agence Nouakchott Information, Yahya Abou El Hamame fustige le soutien du président français François Hollande à une force africaine en préparation pour aider les militaires maliens à récupérer le nord du Mali, occupé par divers groupes islamistes armés dont AQMI. "Je veux dire aux familles des otages que l'option de guerre, apparemment décidée par M. Hollande, signifiera nécessairement qu'il aura signé l'arrêt de mort des otages français. (...) M. Hollande en supportera tout seul la responsabilité", a déclaré le nouveau chef d'AQMI, un Algérien qui a succédé à Nabil Makhloufi décédé en septembre dans le nord du Mali.
STRATÉGIE DES "GUERRES PAR PROCURATION"
Cette déclaration est publiée au lendemain d'une réunion à Bamako de hauts représentants de la communauté internationale, qui ont demandé au Mali de redoubler d'efforts pour faciliter l'envoi d'une force armée pour combattreles groupes islamistes armés dans ses régions du Nord. Il y a une semaine, un responsable jihadiste présent dans le nord du Mali avait aussi menacé de mort les otages français et le président Hollande, qui a réagi en affirmant sa "grande détermination" à tenir la "ligne" fixée par la France sur la lutte contre le terrorisme et appelé les ravisseurs à les libérer"avant qu'il ne soit trop tard".
Yahya Abou El Hamame a accusé François Hollande d'avoir choisi "l'escalade au lieu de la négociation". Selon lui, l'Occident a adopté une "nouvelle stratégie" pour mener "des guerres par procuration (...) après l'échec de ses interventions directes en Afghanistan et ailleurs" et il "agit aujourd'hui par l'intermédiaire de ses acolytes locaux", allusion aux Etats ouest-africains. Une force armée de quelque 3 000 hommes venant de pays de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao, qui compte 15 membres), est en préparation, avec l'aval de l'ONU, pour la reconquête du nord du Mali.
SOURCE : Le Monde