Les Orangs-Outans en danger d'extinction
Plusieurs centaines d’orangs-outans ont trouvé refuge dans les forêts de l’est du Kalimantan, suite aux incendies qui ont ravagé en 1998 la majeure partie de la province indonésienne de l’île de Bornéo.
Cette découverte de l’ONG américaine Nature Conservancy laisse espérer que la survie en milieu naturel de l’orang-outan, une espèce en danger d’extinction, est possible.
Il existe aujourd’hui deux espèces d’orangs-outans : le Pongo abelii, qui vit sur l’île de Sumatra, et le Pongo pygmaeus, installé dans les forêts de l’île de Bornéo. Leur population totale s’élève à environ 55 000 individus, dont 49 000 à Bornéo, selon les estimations de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), qui a placé le singe sur sa liste des espèces "en voie d'extinction". La forêt tropicale est l’habitat naturel de l’orang-outan, qui mange, se reproduit et dort dans les arbres. Mais depuis une quinzaine d’années, les forêts d’Indonésie et de Malaisie sont rasées au profit de la culture de l’huile de palme, utilisée pour l’alimentation, la fabrication de produits cosmétiques et surtout la production de biocarburants. De nombreux orangs-outans sont ainsi tués lors des incendies volontaires de forêt qui précèdent la plantation des palmiers à huile. La déforestation menace donc la survie de l’espèce. Surtout, le phénomène devrait se maintenir, voire s’accélérer, dans les prochaines années. Selon un rapport du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) publié en 2007, si le rythme du déboisement en Indonésie se maintient, 98% de la forêt de Sumatra et Bornéo aura disparu en 2022. Autres menaces qui pèsent sur l’"homme de la forêt" : le braconnage et la capture des bébés orangs-outans, vendus ensuite au marché noir comme animaux de compagnie. Les écologistes indonésiens travaillant pour l’ONG Nature Conservancy ont observé 219 nids d’orangs-outans sur une bande forestière de 10 km2, dans l’est de la province de Kalimantan, à Bornéo. Ces amas de branches et de feuilles sont l’un des seuls indicateurs fiables utilisés par les ONG pour mesurer avec précision l’évolution de la population du grand singe asiatique. Selon Erik Meijaard, spécialiste de l’espèce à Nature Conservancy, cette découverte est la preuve "qu’il y a au moins plusieurs centaines d’individus, voire plusieurs milliers" qui vivent aujourd’hui dans cette région de Bornéo. Cette zone montagneuse sert de refuge aux orangs-outangs, qui ont probablement fui les terribles incendies de 1997 et 1998 qui ont ravagé une grande partie de la province de Kalimantan. Il s’agit d’orangs-outans de l’espèce Tongo pygmaeus morio, au pelage plus foncé que leurs cousins de Sumatra. La découverte de leurs nids démontre que l’espèce peut survivre dans des forêts montagneuses, plus hostiles que les plaines marécageuses où elle a l’habitude de s’épanouir. Nature Conservancy a pris contact avec les autorités du Kalimantan et les groupes indigènes pour tenter de faire protéger cette zone forestière de l’est de la province.
Le contexte
L’enjeu
La découverte