PATRIMOINE MONDIAL 2011 : BARBADE ET JAMAÏQUE PARMI LES 37 SITES EN COMPETITION

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Le site péruvien de Machu Picchu menacé par... l'afflux de visiteurs !


 
Tandis que la Martinique s'apprête à emprunter ce long parcours du combattant qui devrait conduire à la candidature de la Montagne Pelée (... et des Pitons du Carbet ?) dans la sélection française, l'UNESCO vient de publier les sites retenus pour 2011.
Après le site des Pitons de la Soufrière dans l'île voisine de Sainte-Lucie (lauréate en ... 2004), c'est au tour des îles de Barbade et Jamaïque de figurer parmi les 37 sites en compétition pour l'inscription au patrimoine mondial 2011. PHOTO : Pérou - Le Machu Picchu est menacé de figurer sur la liste "patrimoine en péril".


Trente-sept sites, dont l'oeuvre de Le Corbusier, sont en lice pour l'inscription au patrimoine mondial de l'UNESCO lors de la session annuelle de son comité da semaine prochaine qui examinera aussi les dangers pesant sur des sites exceptionnel comme le Machu Picchu.

Le comité du patrimoine mondial de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture se réunit à Paris du 19 au 29 juin pour choisir parmi les sites candidats ceux qui méritent d’être distingués pour leur «valeur universelle exceptionnelle». Ils viendront s’ajouter aux 911 sites déjà inscrits, dont 704 sites culturels, 180 sites naturels et 27 sites mixtes, dans 151 pays, qui figurent à ce jour sur la liste initiée par la Convention de l’Unesco de 1972 sur la protection du patrimoine mondial. 

Six pays n’ayant pas encore été distingués présentent des sites: Barbade, Congo, Emirats Arabes Unis, Jamaïque, Micronésie et Palaos. Les sites proposés sont examinés par deux organes consultatifs, le Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS) pour les sites culturels et l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) pour les sites naturels, qui transmettent leurs recommandations, confidentielles, au comité, composé de représentants de 21 pays élus pour six ans. La France, associée à cinq pays (Suisse, Argentine, Allemagne, Belgique, Japon) a présenté l’oeuvre de Le Corbusier à travers 19 monuments symbolisant le renouveau urbanistique impulsé par l’architecte franco-suisse (1887-1965).

Fierté nationale

De son côté, le Vietnam veut voir classer la citadelle de la dynastie Hô, édifice de pierre datant du XIVe siècle et la Colombie le «paysage culturel du café». Le Kenya défend son «Réseau des lacs dans la vallée du Grand Rift» et Bahrein ses «activités perlières». Les décisions du Comité sont à fort enjeu économique car le classement d’un site facilite le déblocage d’aides pour la préservation et entraîne généralement une hausse de la fréquentation touristique. «En Australie, on estime que les 17 sites sur la liste du patrimoine sont à l’origine de 50.000 emplois», indique Kishore Rao, directeur du centre du patrimoine mondial. «Avoir des sites sur la liste est aussi une question de fierté nationale», ajoute-t-il, notamment pour les pays en développement qui ont mis davantage de temps à déposer des dossiers, faute d’avoir eu les capacités techniques et financières.

Mais aujourd’hui «le principal défi est la conservation des sites», souligne-t-il. Le Comité fait des recommandations qui, si elles ne sont pas suivies par les Etats, peuvent entraîner un retrait de la liste, sanction suprême qui n’a été appliquée qu’à deux reprises. Si aucun retrait n’est attendu cette année, le comité pourrait allonger sa liste «du patrimoine en péril», qui comprend 34 sites menacés, dont les îles Galapagos (Equateur), premier site classé «patrimoine mondial» en 1978. A l’Unesco, on s’attend à une «discussion difficile» sur le Machu Picchu, les experts étant préoccupés depuis longtemps par l’afflux incontrôlé de visiteurs sur le site péruvien.

Mais le Pérou s’est toujours opposé à l’inscription de la citadelle inca sur cette liste du patrimoine en péril, craignant une réduction de la manne touristique qui a un poids considérable dans l’économie du pays. «C’est une mauvais interprétation parce que l’inscription» fait «au contraire d’un site une priorité mondiale et facilite l’accès à des financements et des expertises», souligne-t-on à l’Unesco.

SOURCE : Libération