Mais cet essor, "nettement plus rapide que prévu", a "un coût pour la collectivité et pour le consommateur final d'électricité, car il repose sur un tarif de rachat de l'électricité très favorable aux producteurs", note Matignon. "Il convient donc de définir un nouvel équilibre pour mettre fin à la création d'une véritable bulle spéculative", ajoute le Premier ministre. Annonçant qu'une "concertation avec toutes les parties concernées" allait être engagée, le Premier ministre a fait valoir que le nouveau cadre devrait être "mis en oeuvre d'ici mars 2011". Dans l'intervalle, Matignon a décidé d'un moratoire sur les nouveaux projets, à l'exclusion principalement de ceux "à usage domestique".
Concurrence chinoise
Pour la ministre de l'Écologie Nathalie Kosciusko-Morizet, il s'agit, en outre, de réduire les importations de panneaux solaires chinois, qui ne répondent pas aux mêmes exigences environnementales. "Un panneau chinois, c'est 1,8 fois la consommation de CO2 d'un panneau français", a-t-elle déploré. La ministre a aussi estimé qu'il n'était pas normal que le consommateur français subisse le coût du développement de l'industrie photovoltaïque chinoise. "Avec le système actuel, on fait subventionner l'emploi industriel chinois par le consommateur d'électricité français", a-t-elle souligné.
Le développement des énergies renouvelables est financé par tous les consommateurs sur leur facture d'électricité, via la contribution au service public de l'électricité (CSPE).