Politique U.S.A.

obama mccain.jpgBarack Obama, la victoire de l’homme.

 


par Raymond Procès

Barack Obama est devenu un homme sans couleur le mardi 4 novembre 2008.

 

Est-ce pour autant un miracle ? 

 

Beaucoup voudraient déjà nous faire croire que ce résultat n’est que le fruit d’un hasard pour cause de crise financière démentielle. Dois-t-on adhérer à ce principe mathématique qui voudrait qu’en période de crise profonde la nation veuille porter aux nues un élément disparate qui crée une notion d’espoir à la valeur singulière ?
 
Oui ! Serions-nous tentés de répondre, car de tout temps l’homme sous le danger a toujours loué la venue d’un sauveur. On voit comme il est facile pour un individu de s’accaparer les vertus d’un messie dès lors que son charisme est dithyrambique.
 
C’est le propre de l’homme que de croire qu’il sera mené vers une apothéose par l’un d’entre eux.

M. Obama devient pour l’heure un événement planétaire ; une éventuelle réponse aux peurs, aux doutes, aux désordres qui règnent sur la terre. Il devient un réceptacle des doléances mondiales et on lui alloue des pouvoirs d’un dieu tout puissant.

Où est-t-elle cette couleur noire, si infamante par le passé ? Elle est bien présente !
 
Mais la démence des hommes réside dans leur propension à appliquer l’art du paradoxe. Après tant de siècles de discrimination envers une autre race, en une élection l’homme absout le préjugé de couleur et nous apprend que tous les hommes se valent quelque soit leurs origines ethniques. En voilà une belle surprise !

M. Obama, président, un noir à la tête du plus puissant pays du monde. Pourquoi serait-ce une surprise ?
 
Ce n’est qu’une reconnaissance de la valeur d’un homme qui a su faire valoir une certaine image de sa personne et penser au mieux les possibilités de modeler un avenir meilleur. Qu’à avoir la couleur de peau dans tout cela ? Rien, bien sûr ! Sauf pour ceux qui ont toujours le sentiment que le noir est un être inférieur au blanc.

 
Cependant, le plus étonnant ou le plus triste est que des milliers de noirs à travers le monde pensent avoir retrouvé une dignité suite à l’accession au pouvoir suprême de M. Obama. Ils s’identifient tous à ce nouveau grand homme et insinuent qu’à travers lui, c’est leur propre vie qui va changer. Cette réaction tend à faire penser que si M. Obama n’avait pas été élu, la déchéance psychologique, physique et sociale de tous ces hommes noirs, n’aurait fait que s’accentuer et l’installation d’une annihilation d’un espoir, bien définie.

 
Voilà bien une marque de faiblesse qui sans doute a conditionné et conditionne encore la suprématie blanche dans le monde. Il apparait clairement que beaucoup de minorités n’ont pas conscience de leur potentialité et se refusent à un combat qu’ils estiment perdu d’avance. Il existe une résignation insidieuse de ces masses, souvent laborieuses, des sociétés humaines qui malheureusement se laissent manipuler par des cerveaux plus efficients et moins scrupuleux.
 
Il est un auto-entretien de l’exclusion par ceux là même qui en pâtissent. En cela la société blanche a influé une idéologie bien maitrisée qui l’a porté à croire que toutes les victoires étaient possibles grâce à sa grande force de persuasion.
 

La preuve en est que bien que saluant la venue au pouvoir de M. Obama, il est déjà un bon nombre de commentateurs blancs de tout bord qui n’hésite pas à dire que ce nouveau président apportera autant de désillusions que l’espoir qu’il vient de susciter. Ce genre de propos a-t-il sa place à l’heure présente ?
 
Pourquoi affirmer une telle négation ?  Ne serait-on pas en but de croire qu’il subsiste un orgueil vindicatif chez ces personnes ? Ce qui prouve, sans équivoque, que pour beaucoup d’individus, cette victoire de M. Obama engendre de la jalousie, de la colère, un je ne sais quoi qui reste à travers la gorge.

 

 

Que veut donc dire la victoire de Barack Obama ?

Il n’est nul besoin d’attendre l’émergence d’un seul homme pour se donner une ligne de conduite dans la vie et s’épanouir. La force de notre  liberté, de notre émancipation sont en chacun de nous : noirs, blancs, jaunes, rouges.
 
A nous de relever le défi de porter nous même notre dignité au sommet auquel nous aspirons. L’adage qui dit : ‘’ Aide-toi, le ciel d’aidera  ‘’ Délivre toute sa résonance dans l’accomplissement d’une vie d’homme maître de son destin. N’attendons pas qu’un autre fasse le travail à notre place pour braver les interdits malvenus et porter la lumière de notre foi comme une grande flamme de résurgence et donner à l’avenir de l’humanité une universalité plus probante.

Le cœur d’un homme est le cœur des hommes.
 
Les sentiments qu’il renferme sont les mêmes car notre humanité est un attribut de notre espèce. N’ayons pas peur du mélange des différences, du partage des richesses, des cultures, des bonnes et mauvaises choses de la vie. La grandeur de l’homme trouve son fondement dans sa capacité à s’unir. La marche vers un avenir auréolé est un droit et un devoir qu’il nous faut convenir. L’émergence d’un espoir véritable ne sera qu’à ce prix !
 
Une alliance monolithique d’humains sans couleur.

 

Pour donner encore plus de poids à cette élection américaine, il aurait été préférable que les médias, les gens en général ne fassent pas cas de la couleur de peau de M.Obama. Une telle attitude  aurait marqué à tout jamais l’effacement de la  notion de couleur chez l’homme. Et pourtant, nombreux sont ceux et celles qui ne parlent, en bien ou en mal, que de l’arrivée d’un noir au poste le plus puissant de la planète. Une réaction qui atteste que la différence ethnique est une source de comparaison et d’opposition sur cette planète.

 

 
L’arrivée de Barack Obama n’est pas une révélation mystique, une sortie vers un bonheur idéalisé. Ce n’est que l’amorce d’un mouvement inéluctable. La pluralité des ethnies composantes des sociétés humaines est une réalité naturelle. N’était-ce pas écrit dès la genèse que les différences se rejoindraient pour ne former qu’une entité planétaire.

 

 

Mais quel est ce chemin unitaire qui s’ouvre aux hommes ?

C’est une route remplie de souffrance et pourtant il semble que devant l’inévitable perdition. L’instinct de conservation prime. Au-delà des considérations de race, l’espoir est au bord des cœurs et les yeux tournés vers un homme multicolore au sourire éclatant.

 

 
Raymond Procès.