C’est la première fois depuis 1980 que le Goncourt est attribué à un livre publié chez Flammarion. Depuis son premier roman Extension du domaine de la lutte en 1994, l’auteur quinquagénaire, souvent qualifié de professeur de désespoir, décrit avec une froideur clinique la misère affective et sexuelle de l’homme moderne, sa solitude absolue. Dans La carte et le territoire, son cinquième roman, salué par une critique quasi unanime, Houellebecq éreinte l’art, l’amour, l’argent, les «people», ironise sur la campagne française et met en scène avec sadisme son assassinat. Il se caricature avec jubilation.
Il «pue un peu moins qu’un cadavre» et ressemble «à une vieille tortue malade», écrit-il de son double littéraire. Mais la tonalité du livre est moins désespérée et glauque que celle de ses précédents romans et sa facture plus classique. L’écrivain français vivant le plus connu à l’étranger avait été évincé du Goncourt en 1998, avec Les particules élémentaires, et sept ans plus tard, à une voix près, avec La possibilité d’une île.
(Source AFP)