RANDONNEE - TOMBE DANS UNE CREVASSE, UN SAINTANNAIS EN PERDITION SUR LA MONTAGNE PELEE

Il aurait pu se tuer !

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Un saintannais de 35 ans vient de vivre une expérience malheureuse sur les flancs de la Montagne Pelée. Parti seul en randonnée, ce sportif aguerri s'est perdu dans la brume avant de s'égarer non loin du Piton Marcel. Cette mésaventure aurait pu lui coûter la vie puisqu'il s'est fracturé la jambe et ne pouvait plus se déplacer. L'homme n'a été secouru que Samedi dernier vers 22 h 30 alors qu'il avait donné l'alerte depuis le Vendredi à 16 h 30. Trente longues heures d'attente pour finalement se faire hélitreuiller dans des conditions périlleuses puis hospitaliser au CHU de la Meynard. 
Au final, une escapade en solitaire sur la Montagne Pelée qui a mis à contribution la vie même des sauveteurs. Faut-il rappeler que la Pelée demeure une montagne dangereuse qu'il convient d'éviter seul surtout en cette période cyclonique ?
Ci-dessous, le récit de cette imprudence dans l'article du quotidien France-Antilles.
PHOTO : LB/LaTribunedesAntilles. 


 

Un randonneur sauvé en pleine nuit

L. M-M. France-Antilles Martinique 09.08.2010

Dans son dernier coup de fil vendredi en fin de journée, un Saintannais annonçait qu'il s'était perdu dans la brume, à flanc de volcan. Il a été retrouvé blessé, samedi soir, dans une zone jusque-là inexplorée, non loin du piton Marcel.

 
 
TOMBÉ DANS UNE RAVINE DE LA PELÉE. 
Les heures semblent interminables, avec une fracture ouverte, au fond d'une ravine. C'est la douloureuse expérience qu'a vécue ce week-end un Saintannais de 35 ans, parti randonner seul sur la montagne Pelée. Sportif aguerri, il semble toutefois avoir sous-estimé les mauvaises conditions climatiques.
Vendredi soir, vers 16 h 30, il téléphone à un ami pour lui annoncer qu'il est perdu : la brume l'a empêché de bien suivre le sentier balisé. Il se trouve hors-piste. Et la seule indication qu'il donne, c'est qu'il entend une rivière toute proche, qu'il essaye de longer pour redescendre.
Puis c'est le silence.
Alertés le lendemain matin, les gendarmes du Nord-Caraïbe et du nord-Atlantique attaquent les flancs du volcan par le Sud et le Nord, après une reconnaissance aérienne vaine. Spécialisé dans la recherche de personnes et les missions de secours, le groupe de peloton mobile (GPM) leur prête main-forte. Débute alors une course contre la montre pour retrouver le randonneur dans la forêt touffue de la montagne Pelée.
L'hélicoptère en difficulté
Après plusieurs heures de recherches, deux militaires se retrouvent bloqués par une faille. Il est environ 16 heures, samedi. Alors qu'ils se demandent s'ils doivent rebrousser chemin, leurs voix parviennent jusqu'au randonneur, toujours conscient. « Il était dans un canyon qui n'a jamais été ouvert, raconte le commandant du GPM, au fond d'une faille de 10 à 12 mètres de profondeur. Il a vraiment eu de la chance... »
La nuit tombe vite. La pluie torrentielle rend le sauvetage encore plus difficile dans cette zone inexplorée. « Le seul moyen de le sortir de là, c'était par treuillage » . L'hélicoptère Puma survole le secteur et fait descendre un brancard, un médecin du Samu et trois militaires de plus. « Pour transporter le brancard jusqu'au blessé, ils ont dû faire plusieurs rappels. L'opération a duré environ deux heures » . Les difficultés continuent, poussant les hommes à démontrer leur courage et leur professionnalisme. « On a eu peur que l'hélicoptère se crashe, car il se trouvait juste en limite de nuage. Il était obligé de descendre très bas. En remontant, avec le vent et la pluie, les équipes ont percuté plusieurs fois la paroi. C'est l'un des sauvetages les plus difficiles qu'il nous a été donné de faire » , poursuit le commandant du GPM.
L'opération s'est achevée vers 22h30. Le randonneur, souffrant d'une fracture ouverte à la jambe, a aussitôt été conduit au CHU Pierre-Zobda-Quitman. Ses jours ne seraient plus en danger