Réunis à Bruxelles, les ministres européens de la Pêche ont étudié les propositions de la commissaire Maria Damanaki en vue d'une réforme du secteur. Si tous semblent prêts à s'engager pour une pêche plus respectueuse des ressources halieutiques, et donc plus durable, plusieurs grands pays ont émis des réserves quant au projet présenté par la Commission, rapporte 20minutes.fr.
Censées entrer en vigueur en 2013, les propositions de Bruxelles ont été favorablement accueillies par plusieurs pays comme le Royaume-Uni, le Danemark ou la Suède. Mais d'autres Etats, parmi lesquels l'Espagne et la France, les deux leaders du secteur, se sont fermement opposés à certaines mesures de grande importance, comme l'instauration d'un système de "concessions individuelles transférables". Un dispositif qui aboutirait à la création d'un marché des quotas de captures. Des quotas que les pêcheurs pourront échanger entre eux. Cette mesure, a estimé le ministre français de l'Agriculture Bruno Le Maire, craint que ce marché ne mène à une concentration du secteur "aux mains de quelques gros industriels". Et le ministre d'affirmer que "des décisions trop radicales entraîneront la fermeture de la pêche en Europe".
Interdire le gaspillage
Afin de préserver les réserves halieutiques aujourd'hui réellement menacées par la surpêche, Maria Damanaki entend également lutter contre le gaspillage, et éviter les rejets, à savoir les poissons non commercialisables rejetés en mer. Ces rejets, la Commission propose de les interdire à partir de 2016. Un objectif "pas réaliste" ont estimé Bruno Le Maire et son homologue espagnole Rosa Aguilar. Le Royaume-Uni, par la voix de Richard Benyon, encourage au contraire cette mesure face à la nécessité de mettre fin à un "gaspillage incroyable".
Aujourd'hui, a rappelé la Commissaire, 75% des stocks européens sont surexploités. Et le secteur court à sa perte si aucun "vrai changement radical" n'est opéré, a-t-elle insisté. Bruxelles entend viser l'objectif de ne pêcher que le strict nécessaire d'ici à 2015, et ainsi assurer la reconstitution des stocks halieutiques. Une date butoir que la France, comme l'Espagne, aimerait repousser de cinq ans. Mais Maria Damanaki assure avoir "beaucoup d'arguments pour (les) persuader que 2015 est faisable".
SOURCE : M axisciences