Guide scientifique des positions amoureuses pour lombalgiques
Pour la première fois, des experts médicaux se sont efforcés de déterminer précisément les positions amoureuses pénibles pour le dos des lombalgiques. Un Français sur six est concerné.
C'est une étude très sérieuse et dont les résultats seront sans doute utiles à des milliers de lombalgiques. Première surprise, pour faire l'amour sans avoir mal au dos, l'idéal n'est pas forcément de s'allonger sur le flanc l'un derrière l'autre. C'est même à éviter lorsque l'homme est plutôt intolérant à la flexion (mal au dos en se penchant en avant). Cette position, dite «des petites cuillères», est pourtant celle que les médecins conseillent le plus souvent aux amants lorsque l'un des deux souffre de lombalgie chronique, c'est-à-dire d'un mal de dos persistant, ce qui est le cas d'un Français sur six.
• Cinq positions étudiées
À la décharge des médecins, il n'existait pas jusqu'alors de guide scientifique des positions amoureuses pour lombalgique. De fait, personne n'avait étudié ce qui se passait réellement au niveau des vertèbres. Autant dire que la publication du Laboratoire de biomécanique de la colonne vertébrale de l'Université de Waterloo, dans la revue internationale Spine , est bienvenue. L'article est consacré à l'étude des mouvements infligés à la colonne dans différentes positions: petites cuillères, deux variantes du missionnaire (toutes les deux avec la femme dessous) et deux variantes de la levrette.
• Les femmes aussi
«C'est la première fois que les médecins vont disposer de conseils fondés sur la science», explique le Dr Natalie Sidorkewicz, principale investigatrice. Ce premier article ne porte que sur les hommes, mais le Dr Sidorkewicz et ses collègues ont aussi fait des mesures sur des femmes. Particularité à chaque fois, il s'agissait de volontaires ne souffrant pas de lombalgie, l'objectif étant d'étudier précisément, grâce à de multiples capteurs de mouvement, ce qui se passe naturellement. Les conseils en découlent mais chacun pourra bien sûr se faire son opinion.
• Deux types de lombalgiques
L'équipe canadienne distingue d'emblée deux types de lombalgiques: ceux qui sont plutôt intolérants à la flexion (douleur en se penchant en avant) et ceux qui craignent l'extension (pencher le buste en arrière). Pour les hommes intolérants à la flexion, on l'a dit, les «petites cuillères» sont à éviter. En revanche, la levrette est conseillée. C'est l'inverse pour les hommes intolérants à l'extension. Plus surprenant, en missionnaire, la position des jambes de la partenaire joue un rôle important. Si elles sont allongées, pas de problème, mais si elles sont fléchies, les contraintes augmentent sur la colonne vertébrale des hommes intolérants à la flexion.
• Éviter la bascule du bassin
Pour les femmes intolérantes à la flexion, la position du missionnaire est à éviter, que les jambes soient tendues ou non. Par contre les positions en «petites cuillères» ou en levrette ne posent pas de problème. Et inversement pour les femmes lombalgiques intolérantes à l'extension qui devraient privilégier les différentes variantes du missionnaire. Enfin, le Dr Sidorkewicz et ses collègues suggèrent aux hommes lombalgiques de faire des mouvements plus larges en évitant les bascules du bassin d'avant en arrière, qui sollicitent fortement la colonne lombaire. À noter que les mouvements du bassin peuvent être encore plus réduits si c'est la partenaire qui les fait. Enfin, l'équipe canadienne promet d'étudier d'avantage de positions pour établir des recommandations plus détaillées.
SOURCE : Figaro.Santé