Sarkofrance 2.

Mauvais comptes pour 2008

sarkofrance2.jpgL'année s'achèvera-t-elle dans les larmes et le sang ? Jusqu'au bout en Sarkofrance, les polémiques sont de mises, tandis qu'ailleurs, des bombardements et tirs de roquettes ont repris.


L'hôpital plombé par ses comptes
La mort d'un homme de 56 ans, souffrant d'un malaise cardiaque, après 6 heures d'attente faute de matériel de réanimation disponible à l'Hôpital Lariboisière à Paris, a relancé une mauvaise polémique. L'équipe du Samu est rapidement intervenu pour prendre en charge cet homme après un premier malaise. Elle aurait cherché pour lui en vain, auprès de 27 hôpitaux d'Ile-de-France, une place dans un service de réanimation. La ministre Bachelot, tout occupée à défendre les infirmières la veille, après la mort accidentelle d'un enfant, a démenti tout manque de lits et préféré blamer un problème d'organisation: "En temps normal, nous sommes avec une trentaine de lits disponibles en Ile-de-France, là nous sommes dans une période de tension mais nous avions onze lits disponibles en région parisienne à moins de 20 minutes du malade". la ministre a beau jeu. Le patient ne cherchait pas un lit mais un appareil de coronarographie disponible.
Patrick Pelloux, président de l'association des Médecins Urgentistes de France a crié au scandale : "Il parait maintenant que les pouvoirs publics inventent des lits a posteriori! C'est merveilleux, d'où les sortent-ils? Pour eux, c'est le monde des Bisounours, ce sont des gens de bureaux, pas des gens de terrain, un jour il faudra arrêter les guéguerres, se mettre autour de la table et trouver des solutions pour les malades!" L'hôpital manque de moyens. Quiconque a fréquenté un jour les urgences ne saurait le contester.

Les comptes plombés avant la crise

L'INSEE a confirmé ce lundi deux nouvelles, une bonne et une mauvaise. Commençons par la bonne : la France a bien échappé à la récession au troisième trimestre. L'INSEE a confirmé que la croissance fut très légèrement positive, à +0,1%. Mais voici la mauvaise :  Sarkozy a bien dégradé nos comptes avant le déclenchement de la crise boursière. Au troisième trimestre 2008, la dette française a dépassé les 66% du PIB, soit +15,6 milliards d'euros du 1er juillet au 30 septembre. Les mesures de sauvetage bancaire n'y sont pour pas grand chose, car elles n'ont été votées qu'en octobre. Ces 16 milliards d'endettement supplémentaires proviennent de l'Etat, pour +11 milliards. Les collectivités locales n'expliquent que +1,8 milliards d'euros de ce dérapage, le solde revenant aux régimes sociaux.
En d'autres termes, la dette publique sera de 66,7 % du PIB en 2008 et devrait grimper à 69,1 % en 2009. Qui dit mieux ?

On compte les morts de sans-abris.
Nicolas Sarkozy n'aurait pas dû promettre la fin des sans-abris en 2008. Deux nouveaux SDF ont été retrouvés morts ce week-end. Le nombre de décès en 2008 frôle les 350. Le porte-parole "médiatique" de la cause des mal-logés, Augustin Legrand, a promis des milliers de tentes dans toute la France. Le plan "grand froid" a été déclenché dans 34 départements dimanche 28. On a toujours du mal à comprendre pourquoi la situation est aussi tendue alors que la ministre Boutin, en charge du Logement déclarait en novembre qu'il y a 99 600 places pour accueillir les soit-disants 100 000 sans-abris que compteraient la France d'après ses "spécialistes". Sur ce quota, le nombre de places "d'urgence" a été porté à 16 400, contre 13 100 l'an dernier. Il a fallu 365 jours aux services de la ministre pour trouver 3 300 places supplémentaires : environ 10 lits par jour...

On ne compte pas les vacances en Sarkofrance

Il y a malheureusement plus grave,  de l'autre côté de la Méditerranée.
On compte les morts à Gaza. La guerre a repris. Les deux camps s'échangent des communiqués sur leur nombre de morts respectifs.

Les vacances du Monarque ont été à peine troublées. Quand on connaît son besoin existentiel qu'a Nicolas Sarkozy d'exagérer les avancées lers plus minimes, on imagine que l'impuissance ou l'inaction est cette fois-ci bien réelle. Cette fois-ci, point de saut impromptu sur le front pour séparer et réconcilier les bélligérants, comme lors de la crise géorgienne en août dernier.

Samedi, Nicolas Sarkozy a quand même dû faire communiquer sa réprobation contre les attaques israéliennes et les tirs de roquette du Hamas, puis appeler le Président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas . Dimanche, repos. on compte les morts. Puis, lundi 29, alors qu'une flotille d'aéronefs le ramenait en métropole, il a pu converser quelques minutes au téléphone avec le président egyptien Moubarack.-  : l'échange devait être si bref et vide d'idées ("Bon, ben, on se tient au courant...") que le communiqué officiel qui suivit fut laconique à l'extrême: "Les deux dirigeants ont fait le point détaillé de la situation à Gaza. Ils ont évoqué les modalités envisageables d’une sortie de crise et sont convenus de rester en contact au cours des prochains jours."

Et François Fillon, pourtant en vacances dans l'Egypte voisine, est resté discret.