A ce jour, nous avons observé une silence relatif sur ce dossier du Chlordécone, compte tenu du fait que notre plainte déposée le 25 juin 2007 est en cours d'instruction à Paris.
Mais, quand l'esprit de responsabilité vient à manquer, quand les postures médiatiques camouflent mal les reniements politiques, quand les attitudes complaisantes vis-a-vis des coupables deviennent de plus en plus insupportables, les victimes ont besoin d'être informées et défendues pour que leurs droits élémentaires ne soient pas, une fois de plus, bafoués. C'est tout le sens de notre engagement. LB.
Septembre 2007, Interview du Pr Dominique Belpomme dans le quotidien, Le Parisien. Il a fallu d’un pavé dans la mare lancé par ce très médiatique cancérologue depuis les murs de l’Assemblée Nationale pour qu’enfin, le scandale du Chlordécone éclate.
Septembre 2009. Deux événements majeurs sans relation entre eux ... à priori ! :
1. Cour d'Appel de Paris, Jeudi 10 sept. La régularité de l'information judiciaire ouverte à Paris dans le dossier Chlordécone a été confirmée par la Chambre d'Instruction. La plainte déposée par les deux associations écologiques guadeloupéennes suivra son cour.
2. Martinique, Mardi 22 sept., C'est à l'issue d'une conférence de presse des services de l'Etat que la population est informée des résultats d'analyses menées aux abords des rivières et dans les estuaires :
"Sur 40 stations examinées, 96% des échantillons de poissons et crustacés sont contaminés, dont les deux tiers à plus de 50 microgrammes par kilo.
Certains crustacés ont montré des taux à plus 8000 microgrammes par kilo...
Des animaux contaminés ont été retrouvés à des endroits qui n'étaient pas soupçonnés, comme au Carbet ou à l'Anse Céron".
Une véritable catastrophe écologique et sanitaire qui conduit le préfet à prendre un arrêté pour "interdire la pêche sous toutes ses formes dans les rivières".
Cette nouvelle mise en scène médiatique va plonger la population, non préparée, dans le désarroi le plus complet.
Hébétés, les marins-pêcheurs redoutent pour l'avenir de leur profession. Les indemnisations prévues en pareilles circonstances ne sont pas annoncées et on assiste à cette image pathétique de représentants des marins-pêcheurs qui veulent coûte que coûte commercialiser des produits de la mer gorgés de poison.
Et, une fois de plus, l'Etat providence a opté pour le Principe de Ponce Pilate.