SEISME HAITI : IMPREVISIBLE MAIS ATTENDU

haitiseisme1.jpg

Les mêmes causes qu'en Martinique et en Guadeloupe.


Le séisme qui a frappé la capitale d'Haïti était attendu à défaut d'être prévisible en raison de la proximité d'une « faille décrochante »qui traverse les Caraïbes, selon un chercheur de l'Institut de physique du globe de Strasbourg.

Le 29 novembre 2007, un séisme de même magnitude (7,3) avait été enregistré à 30 km au Nord de la Martinique. Contrairement à Port-au-Prince, où l’épicentre se situait à 10 km, ce séisme de 2007 était à plus de 130 Km de profondeur ce qui explique, malgré notre peur mémorable, le peu de dégâts comparativement à Haïti.


 

Mais la période lacunaire étant tout aussi importante (le dernier séisme dévastateur remonte à 1839 en Martinique et 1843 en Guadeloupe),l’énergie libérée en cas de rupture des plaques tectoniques risque de provoquer des dégâts considérables. Et ce n’est pas notre habitat précaire, à flanc de falaise ou de morne qui nous épargnera. Depuis près de 20 ans, la population et les autorités publiques sont régulièrement interpellés sur l'occurrence d'un tel séisme majeur en Martinique. Notre situation en zone 3 àforte sismicité, en pleine zone de subduction entre les plaques caraïbe et Nord Amérique devrait nous inciter à prendre des mesures d'urgence qui s'imposent.Les mêmes causes provoquant les mêmes effets, il est à redouter que le bilan humain en pareille circonstance risque d'être aussi lourd qu'en Haïti.  L.B. 

Le tremblement de terre de magnitude 7 survenu mardi soir a provoqué l'effondrement de nombreux bâtiments à Port-au-Prince, mais on ignore pour l'heure le nombre de victimes.
« On sait que Port-au-Prince a été détruite en 1751 et en 1771 par des séismes. Si c'est la même faille qui a rompu, 250 ans après, on a accumulé suffisamment de contraintes pour produire un séisme de telle magnitude », a expliqué mercredi à Reuters Jérôme van der Woerd, qui est également chercheur au CNRS.
« Il s'agit d'une faille décrochante ou de coulissage horizontal qui traverse seulement la croûte et permet à la plaque Caraïbe de se déplacer vers l'est par rapport à la plaque Nord-Américaine », a-t-il précisé.
Au contraire des séismes résultant de la plongée verticale d'une plaque tectonique sous une autre, ceux résultant des mouvements latéraux des failles décrochantes restent superficiels. Celui d'Haïti a eu lieu à 10 ou 15 kilomètres de profondeur.
La faille qui a bougé est connue sous le nom de faille d'Enriquillo. Orientée est-ouest et longue de 300 kilomètres, elle traverse Haïti et la République Dominicaine, les deux États qui se partagent l'ancienne île d'Hispaniola et avance d'environ 8 mm par an.
Cette analyse ne rendait pas pour autant le séisme prévisible, selon Jérôme van der Woerd, des séismes de plus faible amplitude pouvant se produire dans des intervalles de temps plus rapprochés.
Doit-on s'attendre à de nouveaux séismes dans la zone, au-delà des répliques probables ?
« On est incapable de dire si ce sera dans quelques mois, quelques jours ou quelques années, mais le potentiel est là », estime le chercheur qui note que la faille n'a rompu « que » sur 50 kilomètres.
« Les contraintes aux extrémités de la rupture se sont accrues et il y encore de la place pour d'autres séismes de magnitude 7 », conclut-il

Source : Reuters