Tout vient toujours à qui sait attendre. Après cinq défaites en autant de confrontations face à Roger Federer, Gaël Monfils est enfin parvenu à s'offrir sa première victoire en carrière sur le Suisse. Et de quel plus bel écrin que le POPB pouvait rêver le Parisien pour cette première, obtenue au terme d'un match somptueux d'intensité (7/6 6/7 7/6)…
Monfils part fort
Ainsi, la première manche débutait idéalement pour le Français. Sortant d'emblée quelques impressionnants coups de fusil en coup droit, il mettait le Suisse en demeure d'écarter trois balles de break. Mais au final d'un jeu long de 9 minutes, le Bâlois se sortait du guet-apens tendu par un adversaire désireux de le mettre de suite sous pression. Malheureusement, ces belles intentions allaient quelque peu s'interrompre lorsque, à 3-2 pour Federer, Monfils devait se faire masser les cervicales, conséquence peut-être d'un faux mouvement. Toujours est-il que, si physiquement rien de grave n'était décelé, cette intervention cassait l'élan du Tricolore et l'ancien numéro 1 mondial vivait par la suite des jeux de service plus tranquilles. Mais comme le Parisien n'était pas en reste avec 82% de premières balles sur l'ensemble du premier set et 29 points gagnés sur 32 derrière celles-ci, la rencontre tournait à un duel de serveurs que seul un tie-break pouvait départager…
Les cadeaux de Federer
Un jeu décisif que Federer abordait le mieux (4 points à 2). Sauf que contrairement à son habitude, au moment de porter l'estocade, le Bâlois coinçait avec, notamment, une horrible amortie dans le bas du filet synonyme de balle de set pour le Français. Federer l'écartait d'un ace, avant d'en obtenir à son tour une que le Tricolore sauvait d'un service gagnant plein de détermination. Un autre suivait dans la foulée et sur sa deuxième opportunité de conclure la manche, Monfils héritait d'un nouveau cadeau de Noël avant l'heure du Suisse sous la forme d'un coup droit dans le filet (7/6, 9 points à 7). Un dénouement logiquement en faveur d'un Tricolore qui dominait d'une très courte tête les débats. Ce qui n'allait pas durer… En effet, sur son engagement, Federer haussait encore le ton dans un deuxième set où il n'abandonnait que 7 points sur son service, et aucune balle de break. A 2-1 en faveur de l'Helvète, Monfils, lui, devait en écarter une, conséquence inévitable d'une première balle soudain intermittente (de 82% de premières balles à 56% dans ce deuxième acte). Mais sans s'affoler, le Parisien s'accrochait aux basques de son prestigieux opposant. A tel point qu'il arrachait un nouveau jeu décisif.
Monfils revient de nulle part
Hélas, celui-ci ne tournait pas aussi favorablement que le précédent. Soudain beaucoup plus incisif du fond du court, toujours muni d'un service efficace, Federer le survolait sans laisser le temps à Monfils de comprendre ce qui lui arrivait (7/6, 7 points à 1). A tel point d'ailleurs que le Français loupait aussi le début du set suivant. En deux-trois coups de raquette, le Bâlois se retrouvait muni d'un break qu'il confirmait sur un jeu blanc (0-3). La tête tantôt dodelinante, tantôt basse du Parisien ne trompait pas alors sur son état physique et mental. Mais devant son public, il ne pouvait lâcher totalement prise. Ainsi, à 4-2 pour Federer, Monfils sortait quelques coups venus d'ailleurs pour débreaker et revenir à hauteur (4-4). Le premier jeu de service perdu cette semaine par l'Helvète. Et le pire était à venir pour lui, qui loupait d'abord cinq balles de match à 6-5 en sa faveur. Puis dans le jeu décisif, Federer commettait plusieurs grosses fautes, dont un coup droit boisé qui offrait une balle de match au Français. Un service gagnant concluait l'affaire sous un tonnerre d'applaudissements.
Résultats des demi-finales :
Söderling (Sue, 4) - Llodra (Fra) 6/7 7/5 7/6
Monfils (Fra, 12) - Federer (Sui, 1) 7/6 6/7 7/6
SOURCE : LeFigaro