Les autorités publiques savaient !
15 octobre 2013. Le juge d’instruction du Pôle Santé du Tribunal de Grande Instance de Paris vient de nous transmettre les conclusions du rapport d’expertise établi par les Professeurs Jean-François NARBONNE et Luc MULTIGNIER relatives au CHLORDÉCONE et à son exposition. Ces conclusions viennent confirmer les hypothèses avancées par Louis BOUTRIN et Raphaël CONFIANT dans « Chronique d’un empoisonnement annoncé – Le Scandale du Chlordécone aux Antilles françaises ».
Publié en février 2007, cet ouvrage de 240 pages avait suscité de vives controverses médiatiques orchestrées par le lobby de la banane et les services déconcentrés de l’Etat. 6 ans après, ce rapport d’expertise révèle que « 22% des hommes âgés entre 45 et 75 ans présente un risque augmenté de 77 % de survenue de cancer de la prostate » (page 6) et qu’une fraction de la population des Antilles présentait des situations dite à risque liées à l’utilisation massive du Chlordécone dans les bananeraies.
Mais, au-delà de ces confirmations scientifiques, les experts ont conclu que « les données scientifiques disponibles au niveau international entre 1981 et 1993 tout comme celles décrites avant 1981 pouvaient renseigner avec précision et détail sur le métabolisme, la demi-vie et la toxicocinétique du Chlordécone » ce qui accrédite l’hypothèse de BOUTRIN et de CONFIANT.