Une française libérée
PHOTO : Françoise Larribe a été floutée par les ravisseurs sur la seule preuve de vie du groupe de sept otages.
L'Elysée a confirmé sa libération ainsi que celle du Togolais et du Malgache enlevés en même temps qu'elle et quatre autres Français en septembre, à Arlit. Ces derniers restent aux mains d'al-Qaida au Maghreb islamique
Une Française, un Togolais et un Malgache enlevés avec quatre autres Français en septembre 2010 dans le nord du Niger par al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) ont été libérés dans la nuit de jeudi à vendredi. L'information délivrée par une source sécuritaire nigérienne a été confirmée par l'Elysée. «Ils ont été acheminés sur Niamey par les autorités nigériennes», a précisé, sans donner de précision sur les conditions de leur libération ni sur le sort des autres otages, la source nigérienne. La présidence française ne s'est pas montrée plus diserte sur le sujet, se contentant de préciser dans un communiqué que les trois otages étaient «en bonne santé».
Une source proche de la médiation malienne et nigérienne a précisé qu'une rançon avait été payée, sans préciser son montant ni qui l'avait payée. «Nous sommes arrivés à convaincre les ravisseurs que» la libération des otages «n'est pas l'affaire de Ben Laden, mais leur affaire», a affirmé cette source pour expliquer le succès de la médiation. Dans un enregistrement audio rendu public début décembre, le chef de l'Aqmi les ravisseurs sommait en effet Paris de négocier directement avec le chef d'al-Qaida.
Les sept otages ont été enlevés le 16 septembre à Arlit dans le nord du Niger, un site d'extraction d'uranium. Le groupe est constitué d'un cadre d'Areva et son épouse, tous deux Français, ainsi que cinq employés (trois Français, un Togolais et un Malgache) de son sous-traitant Satom, filiale du groupe Vinci. Françoise Larribe, épouse de Daniel, est la seule femme. Originaire du Lot, l'épouse Larribe est, comme son mari, une grande passionnée de l'Afrique. Au Niger, elle participait activement à l'amélioration du sort des enfants au sein d'une ONG. Elle avait auparavant suivi son mari en Guinée alors que ce dernier y dirigeait une mine d'or.
Un cancer traité l'année précédente
Son état de santé était jugé inquiétant par les autorités. Sa famille précisait en effet au moment de l'enlèvement que cette dernière se remettait tout juste d'un cancer traité l'année précédente par une chimiothérapie. Son état nécessitait donc un suivi médical. En novembre, les autorités maliennes assuraient avoir réussi à lui transmettre des médicaments.
Jean-Claude Rakotarilala, l'otage malgache, est technicien pour la société Satom. Âgé d'une soixantaine d'année, il est le plus vieux des sept otages. Diabétique, il semblait avoir réussi à emporter avec lui ses médicaments au moment du rapt. Le troisième otage libéré est un zootechnicien togolais, Alex Kodjo Ahonado. Originaire d'un village proche de Lomé où résident ses deux épouses et sa famille, il ne travaillait dans le nord du Niger pour l'entreprise Satom que depuis l'été.
La seule preuve de vie dont on disposait jusqu'à présent était un enregistrement audio accompagné d'une photo. Depuis, aucune nouvelle ou presque. Le 23 janvier, on apprenait de source malienne que le groupe avait été dispersé ce qui rendait plus complexe leur localisation. Le pessimisme quant à leur sort avait déjà été ravivé par le sort de deux jeunes Français enlevés dans la capitale nigérienne le 7 janvier. Tous deux avaient été tués au Mali le lendemain au cours d'une opération visant à les libérer des mains de leurs ravisseurs de l'Aqmi.
SOURCE : AFP