URUGUAY : À 74 ANS, TABARÉ VAZQUEZ FAIT SON RETOUR À LA TÊTE DU PAYS

Nette victoire de Tabaré Vazquez

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Tabaré Vazquez a été élu dimanche 30 novembre à la présidence de l'Uruguay avec plus de 53 % des suffrages, selon les sondages de sortie des bureaux de vote. L'homme de 74 ans fait ainsi son retour à la tête du pays, dont il a été le premier chef d'Etat de gauche entre 2005 et 2010. Son opposant de centre-droit, Luis Lacalle Pou, 41 ans, est crédité de 40,6 % à 42 % des voix, selon les mêmes instituts.

 

Le scrutin s'est déroulé de manière « normale » dans tous le pays, les fortes pluies qui ont touché une grande partie du pays ayant toutefois provoqué quelques lenteurs dans le déroulement de cette journée éléctorale. Dans ce pays de 3,3 millions d'habitants où le vote est obligatoire sous peine d'amende, 2,6 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes, cinq semaines après le premier tour qui était associé à un scrutin législatif.

OPPOSITION AU CANNABIS

Tabaré Vazquez était arrivé en tête de ce premier tour. Il prendra ses fonctions le 1er mars prochain et aura la lourde tâche de succéder, avec un style plus classique, au truculent José Mujica. Ce dernier a fait adopter des lois très progressistes pour l'Amérique latine comme la légalisation de l'avortement, du mariage homosexuel et du cannabis, sujets sur lesquels Tabaré Vazquez n'a pas toujours été d'accord, opposant notamment son véto à la loi sur l'avortement.

Cancérologue n'ayant jamais cessé d'exercer, même quand il était président, ce dernier s'était illustré pendant son mandat par de très sévères lois anti-tabac, qui avaient valu au pays un procès du fabricant de cigarettes Philipe Morris. Il déconseille fortement la consommation du cannabis, jugeant « incroyable » sa possible vente en pharmacie, prévue dans la loi en vigueur depuis décembre 2013, et assure qu'il mettrait en place, en cas de retour au pouvoir, « une évaluation stricte de l'impact de cette loi sur la société ».

Le candidat s'est engagé à porter « une attention particulière » à l'éducation, aux infrastructures et la sécurité, trois thèmes-clés de la campagne, dans ce pays parmi les plus riches et sûrs d'Amérique latine. Il a aussi promis d'organiser « une grande rencontre nationale sur les thèmes qui importent le plus aux Uruguayens comme l'économie, le social, la politique ». Même si le pays affiche une bonne santé économique, avec un chômage faible, le futur président devra toutefois appliquer la rigueur, alors que l'ensemble de la région ralentit et que le pays affiche un déficit budgétaire et une inflation élevés. 

Source : LeMonde