A. A l’initiative de Patrick Karam, Délégué interministériel à l’égalité des chances pour les ressortissants de l’Outre-Mer, cette conférence du vendredi 10 juillet a drainé un nombreux public dans la grande salle Félix Eboué de la rue Oudinot et ce, malgré la proximité du long week-end et des festivités du 14 juillet. Les Antillais de la diaspora, confrontés très souvent au délit de faciès, ont manifesté leur intérêt pour cette question épineuse du préjugé de race aux Antilles.
La crise sociale de Janvier – Février 2009 a réactivé la question raciale aux Antilles et Louis Boutrin, comme bon nombre de ses concitoyens, estime qu’il est temps de désamorcer la bombe et de poser les vraies questions. A travers son roman,«La coulée de la Rivière Blanche », Boutrin met à plat le préjugé de race, un sujet sensible qui, selon l’auteur, se posait déjà, avec une certaine acuité, bien avant la dernière révolte sociale de Février 2009.
Louis Boutrin va à contre courant des idées reçues sur le préjugé de race et n'hésite pas à préconiser la Réconciliation avec les Békés, indispensable selon lui pour recréer une cohésion sociale et affronter ensemble les difficultés de la mondialisation.
Boutrin explique les raisons pour lesquelles la Martinique doit choisir la Réconciliation de préférence au châtiment. L'amnistie, plutôt que les poursuites judiciaires ; La Paix, en lieu et place du tumulte social. De sexplications nourries de propositions concrètes que Boutrin a formulé dans la seconde partie de son exposé.
Le débat qui a suivi fut riche en enseignement, chacun allant de son expérience personnelle mais aussi de son analyse et de sa préoccupation face à une question qui ronge la société antillaise. Louis-Félix Ozier-Lafontaine, ethnologue, et le Sénateur Serge Larcher, présents à la table de conférence, y ont apporté leur éclairage.
Parmi les interventions on notera celles de nombreuses personnalités d’origine antillaise ou réunionnaise,
mais aussi celles de militants UMP de la communauté antillaise, des sympathisants de l’antenne parisienne de l’association « Tous Créole », des universitaires, sociologues et juristes, qui ont contribué à enrichir un débat passionnant, parfois vif mais tout à fait correct.
"La coulée de la Rivière Blanche" est son cinquième ouvrage mais son premier roman, dédié aux 30 000 martyrs de l'éruption de la Montagne Pelée.
Une histoire contemporaine qui se déroule en pleine commémoration du Centenaire en mai 2002 et qui trouvera son épilogue sur le toit de la Pelée, théâtre d'une épopée amoureuse entre une descendante de Béké et un arrière petit fils d'esclavage
Photos : LTA + Timale de Volcreole