Des scientifiques mettent en garde contre le risque d'un nouveau séisme d'importance en Haïti, conséquence du récent tremblement de terre qui a fait près de 200.000 morts et laissé la capitale Port-au-Prince en ruines.
Une équipe de géophysiciens, qui surveille les mouvements le long de la ligne de faille qui traverse Haïti et la République dominicaine voisine, est venue sur place la semaine passée afin de mesurer les changements intervenus dans l'écorce terrestre après le séisme de magnitude 7 du 12 janvier.
La pression croissante qui s'exerce sur cette ligne pourrait provoquer une nouvelle secousse tellurique, estiment les scientifiques qui avouent ne pouvoir établir précisément quand et où la terre tremblera à nouveau.
Les calculs préliminaires de l'équipe de sismologues dirigée par Eric Calais, professeur de géophysique à l'Université Purdue dans l'Indiana, montrent que le séisme du 12 janvier pourrait être le "petit coup de pouce" capable de déclencher un autre tremblement de terre.
La ligne de faille, longue de 300 km, court le long de deux plaques tectoniques qui glissent l'une contre l'autre depuis plusieurs millions d'années.
Une cinquantaine de répliques, dont une de magnitude 5,9, ont été ressenties à Port-au-Prince depuis le 12 janvier et l'institut américain d'études géologiques (USGS) estime que cette séquence de répliques pourrait se prolonger pendant des mois, voire des années.
"Des séismes dévastateurs restent possibles dans les mois à venir", ajoute l'USGS.
Eric Calais devait rencontrer lundi le président René Préval et le chef de la mission de l'Onu en Haïti pour leur présenter les résultats de ses observations.
Il devrait attirer l'attention de ses interlocuteurs sur l'urgente nécessité de reconstruire rapidement et avec des matériaux sûrs les infrastructures essentielles de la capitale.
Eric Calais a rappelé qu'Haïti n'avait pas connu de séisme de cette importance depuis plus de 200 ans. Les deux précédentes secousses comparables datent de 1751 et 1770.
Source : Reuters