POLYNESIE : GUERRE CONTRE LE PAKALOLO

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Les filières du Pakalolo dans le collimateur

Le chantier est aussi vaste qu’il y a d’hectares de paka en Polynésie française. Mais la gendarmerie, depuis quelques semaines, semble décidée à prendre le problème à bras le corps. Si les militaires éradiquent en moyenne entre 40 000 et 60 000 pieds de cette plante chaque année, rares étaient les vrais coups durs portés aux filières, aux têtes de réseaux. Le colonel Ortega, commandant de la gendarmerie pour la Polynésie française, a décidé de monter d’un cran dans la répression. Un voeu pieux ? Les dernières opérations coups de poing menées par les gendarmes à Tahiti et dans les îles vont en tout cas dans le sens de cette volonté affichée.

“Ces quinze derniers jours, nous avons vu le fruit de longues investigations judiciaires”, rappelle le colonel, “nous allons continuer à arracher tous les plants de paka que nous trouverons, mais notre objectif est aujourd’hui de démanteler les filières”. Symbole de cette politique plus agressive contre les animateurs de l’économie parallèle de l’industrie paka, cette descente très remarquée, le 6 juin dernier, sur le parking de l’hypermarché Carrefour à Outumaoro : “Dix personnes ont été interpellées, cinq sont mises en examen et une a été écrouée. C’est une filière complète qui est tombée, qui sévissait au vu et au su de tout le monde depuis des années. C’est peut-être pour ça qu’il y a quelques tensions dans le quartier depuis. Certains vivaient très bien de ce trafic. En moyenne, à 5 000 Fcfp la boîte de paka, le dernier des revendeurs qui n’en retire habituellement que 1 000 Fcfp peut espérer gagner 150 000 Fcfp par mois. C’est une véritable économie parallèle. La gendarmerie s’est positionnée en première ligne pour diminuer l’offre et démanteler les filières d’approvisionnement”.

Si l’opération Outumaoro n’est pas passée inaperçue, elle n’est pas la seule à illustrer ce durcissement voulu par les forces de l’ordre. Ces deux dernières semaines, aux quatre coins du fenua, 24 000 pieds de paka ont été saisis, ainsi qu’une dizaine de kilos d’herbe et de la résine de cannabis. Mais surtout, 20 trafiquants importants ont été interpellés. A Rurutu, Rimatara, et plus récemment à Bora Bora : “Deux plaisanciers ont été interpellés, avec la collaboration de la douane, qui transportaient deux kilos de résine de cannabis à bord de leur bateau. Ils ont été mis en examen pour trafic.”

Et le colonel Ortega de rappeler les quatre cultivateurs interpellés pour 10 000 pieds de paka saisis en moins de trois jours sur les hauteurs de Papara.

En 3 points

  • Arracher les plants de paka c’est bien, éradiquer les filières qui alimentent cette économie parallèle, c’est mieux. Le patron de la gendarmerie en fait désormais une priorité.
  • En quinze jours, deux réseaux structurés ont été démantelés. 24 000 pieds de paka ont été saisis, ainsi qu’une dizaine de kilos d’herbe et de la résine de cannabis. Mais surtout, 20 trafiquants “sérieux” ont été interpellés.
  • “On leur déclare la guerre, c’est l’objectif de l’année”, lâche le colonel Ortega, qui s’inquiète par ailleurs d’un “climat social électrique” ressenti par ses troupes sur le terrain.

 Source : La dépêche de Tahiti.