CHILI - LES PREMIERS MINEURS SORTENT DE TERRE

"Viva Chile, Mierda !"

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Il a hurlé: «Viva Chile, mierda!» (Merde, vive le Chili!). Sepulveda, le deuxième des 33 mineurs bloqués depuis le 5 août au fond d'une mine du Chili, a été ramené sain et sauf à la surface mercredi à 01h10 (5h10 heure française), où il a crié sa joie en brandissant le poing, une heure après son premier compagnon secouru

Il  a immédiatement serré dans ses bras son épouse Katty Valdivia, puis a déclenché l'hilarité en sortant d'un sac des morceaux de roche du fond de la mine, qu'il a commencé à distribuer aux secouristes, au président Sebastian Pinera, au ministre des Mines. Survolté, sautant comme un cabri, il s'est dirigé vers les premiers secouristes et ingénieurs passant à sa portée, les enlaçant, serrant des mains.

L'électricien de 39 ans a été hissé lors d'une ascension sans problème, de 15 minutes environ, comme avant lui Florencio Avalos, 31 ans, et après lui Juan Illanes, à bord d'une étroité nacelle métallique de 53 cm de diamètre treuillée dans un puits de 622 mètres de profondeur.

La sortie de chacun des "33" sera annoncée par une sirène et un gyrophare, selon le ministre de la Santé, Jaime Manalich.

Dès 20h00, des dizaines de journalistes entouraient la tente de la famille Avalos. Alors que la mère, l'épouse et un des deux fils de Florencio Avalos étaient montés pour l'attendre à la sortie du puits de secours, son père, ses oncles et d'autres proches suivaient les opérations sur une télévision.

En tant que contremaître, Avalos est le second dans la hiérarchie technique du groupe de 33 hommes piégés au fond de la mine de cuivre et d'or de San Jose par un éboulement le 5 août.

"Nous sommes très contents", a déclaré son oncle Alberto Avalos, qui regrettait juste que le frère cadet de Florencio, Renan, 29 ans, ne sorte pas en même temps. "J'aimerais beaucoup qu'ils soient tous les deux ensemble, ça va être un bonheur extraordinaire", a-t-il ajouté.

Les quatre premiers mineurs sont considérés comme les "plus adroits". Ils seront suivis d'une dizaine de mineurs jugés plus faibles physiquement ou psychologiquement, et enfin des plus forts, capables de supporter une attente prolongée.

Sirène

Les mineurs remonteront à bord de la nacelle en moins de 15 minutes à travers un puits d'évacuation foré en 33 jours, mais avec la préparation de chaque voyage, il faudra une heure environ par mineur pour achever l'opération.

Cinq secouristes descendront pour préparer les "33", qui porteront des électrodes permettant d'enregistrer en permanence fréquence cardiaque, respiratoire, ventilation, consommation d'oxygène, température. En cas de problème, ils pourront détacher l'habitacle de la nacelle, et redescendre en douceur.

Les "33" subiront un examen médical dès leur sortie et rencontreront brièvement leur famille proche, avant d'être transférés en hélicoptère en moins d'un quart d'heure dans un hôpital de Copiapo, où ils séjourneront au moins deux jours pour des bilans plus approfondis.

Outre les 800 proches et parents de mineurs, plus de 2.000 journalistes ont accouru du monde entier pour le "happy end" de cette aventure inédite de survie sous terre. Le président bolivien Evo Morales devait aussi arriver mercredi matin pour saluer son compatriote Carlos Mamani.

Le président américain Barack Obama et son homologue vénézuélien Hugo Chavez ont également envoyé des messages de soutien aux mineurs mardi soir.

En l'espace de deux mois, les "33" sont devenus des vedettes planétaires, recevant des maillots dédicacés de stars du football, des chapelets bénis par le pape, des IPod offerts par le patron d'Apple Steve Jobs, pour les aider à tenir pendant leur calvaire, qui inspire déjà des réalisateurs de cinéma.

Sept jours après l'éboulement qui a pris au piège les "33", Lawrence Golborne jugeait pourtant "très faibles" les chances de les retrouver vivants.

Mais sous la pression des familles des mineurs, venues camper sur place dès le lendemain, les secouristes ont poursuivi leurs efforts jusqu'à ce qu'une sonde remonte le 22 août un message griffonné sur un bout de papier, désormais célèbre: "Nous allons bien, les 33, dans le refuge".

(Source AFP)