FRANCE : "EUROPE ECOLOGIE" ET "LES VERTS" PRÊTS A FUSIONNER

La présidentielle de 2012 en ligne de mire !

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Alors que Cécile Duflot, secrétaire nationale des Verts, se dit satisfaite des conditions de la fusion entre Europe Ecologie et les Verts, Daniel Cohn-Bendit ne cache pas sa déception

 

Europe Écologie (EE) et Les Verts se fondent samedi en un seul mouvement lors d'assises à Lyon où les militants décideront peut-être de donner un nouveau nom à leur rassemblement créé avec succès pour les européennes. "On fait ce qu'on avait tous espéré de faire au mieux, tout le monde est très content", assure Cécile Duflot, secrétaire nationale des Verts, visiblement satisfaite de la large validation des nouveaux statuts (85,1 %) par les militants du parti créé en 1984. À l'été 2008, lors des journées d'été des Verts où Daniel Cohn-Bendit avait lancé l'idée du mouvement, "personne ne pensait qu'on finirait comme ça", poursuit-elle.

Mais "Dany", qualifié de "Schtroumpf grognon" par la patronne des Verts cet été, a du mal à cacher sa déception. "On a réussi plus ou moins - pas tout à fait - le rassemblement des écologistes", a déclaré le futur consultant football de Canal+, en remettant une couche sur le "sectarisme" des Verts dans un entretien au Parisien/Aujourd'hui en France de jeudi. "Il y a un truc un peu mystérieux" avec "Dany", "la seule explication, c'est qu'il n'aime pas être dans le mouv'", avance Cécile Duflot.

Le coprésident des Verts au Parlement européen, sans qui l'aventure n'aurait pas existé, prononcera un discours attendu à Lyon, souhaitant désormais "rassembler au-delà des écologistes" en vue de 2012 et après.

Nicolas Hulot, invité de marque

Autre moment fort, l'intervention de l'écologiste vedette Nicolas Hulot. Une "présence symbolique particulière" même s'il ne vient "pas dire 'j'adhère' ou 'je suis candidat'", assure le délégué national EE Pascal Durand, un de ses proches. Un "appui de poids", renchérit Cécile Duflot, qui ne veut pas qu'EE soit "rangé dans une boîte droite/gauche". Car pour celle qui doit conserver l'exécutif du futur mouvement, Lyon est "le point de départ" pour "devenir majoritaire un jour dans le pays". Les écologistes ne sont plus là "juste pour apporter le grain de sel au potage fait par les grands", même si, côté alliance, c'est vers le PS qu'ils se tournent, argue-t-elle.

Finalement, l'étape de samedi est "symbolique", il s'agit de "sceller le fait de se lancer ensemble", reconnaît le député François de Rugy. Seul vrai enjeu : le nom du rassemblement. Une liste de cinq appellations sera soumise au vote des militants réunis sur place ou par Internet. Les Écologistes ? Rassemblement écologiste ? Unis-Verts ? Le nom actuel, Europe Écologie-Les Verts, marque du succès des européennes (16,3 %) et des régionales (12,5 %), semble tenir la corde.

Questions épineuses

Les assises terminées, les affaires internes continueront, puisqu'en décembre doit être décidé le règlement intérieur, avec notamment l'épineuse question du non-cumul entre siège de parlementaire et poste de direction, un marqueur des Verts. Nombreux en effet sont les futurs dirigeants à avoir déjà un poste de député européen (Jean-Paul Besset, Yannick Jadot) ou à convoiter un siège de parlementaire en 2012 (Jean-Vincent Placé, Pascal Durand).

Il faudra aussi décider si les "coopérateurs", ces sympathisants non adhérents, auront le droit de voter pour désigner les candidats aux élections, ce que défend - contre une partie de la direction - Daniel Cohn-Bendit, militant d'une vraie "coopérative politique". Puis au printemps 2011, les 13.000 "écolos" reprendront les urnes pour élire leur direction lors d'un congrès, "première étape du projet" pour 2012, où Eva Joly devrait défendre les couleurs d'EE. À moins que le député Verts Yves Cochet, également candidat, ne sorte du chapeau des primaires écologistes.

SOURCE : AFP