"Mes chers compatriotes de la France d’Outre mer, je suis particulièrement heureux de revenir sur cette terre de Guadeloupe que je connais bien". Ainsi a-t-il commencé, avant d'évoquer le "drame qui vient de toucher la France", cet assassinat des deux ressortissants français au Niger. "C'est la nation toute entière qui condamne un acte barbare perpétré par des barbares. Un acte d’une lâcheté inouïe. Un crime odieux qui ne fait que renforcer la détermination de la France à lutter contre terrorisme. Nous n'accepterons jamais le diktat des terroristes", a t-il commenté.
Nicolas Sarkozy a par ailleurs exprimé sa solidarité envers les familles des cinq victimes des inondations en Guadeloupe, en début de semaine.
Flatteur, le président s'est ensuite adressé à la Guadeloupe en la décrivant comme un "territoire de combat et de fierté qui a eu peur de voir son destin basculer dans une situation qu'elle ne souhaitait pas". Il a rappelé la crise sociale qu'a connu le territoire en 2009 avec le blocage de son économie. "J'ai compris votre inquiétude et votre souhait de restaurer l'autorité de l'État", a t-il déclaré.
Et d'ajouter : "Les Guadeloupéens veulent se retrouver et restaurer l’image de la Guadeloupe qu'une petite minorité a malheureusement abîmé. Nous n’accepterons pas qu’une minorité oblige le peuple a choisir un destin qu’il ne veut pas." Le président aurait été surpris, et probablement suffoqué par la métaphore délirante qui a fait comparé par un moine ivre
le LKP au « bon Samaritain de l'Evnagile.
Refuser l'isolement paranoïaque.
Nicolas Sarkozy a résumé une "année 2010 difficile et dense pour les Outre-mer". Le président de la République a, entre autres, évoqué les renégociations des accords de Matignon à la Réunion et le lancement de la TNT sur les territoires ultramarins.
"Le visage de notre territoire est en train de changer. Nous sortons progressivement d’une relation avec Paris trop souvent fondée à la fois sur une certaine forme de paternalisme et sur un sentiment de culpabilité issu d’une histoire mal assumée", déclare-t-il. "Vous ne devez pas vous isoler du monde", a-t-il martelé. Le président a exprimé son refus de voir l'avenir de l'Outre-mer se résumer à "l'assistance" avec le RMI puis le RSA.
Le chef de l'État a évoqué "le nouveau lien entre la métropole et l'Outre-mer". Un lien fondé sur "une confiance réciproque et une responsabilité partagée".
"Si on vous donne des responsabilités, il convient que vous les assumiez"
Nicolas Sarkozy a rappelé la situation budgétaire de la France. Il a par ailleurs expliqué qu'il ne pouvait pas faire des efforts pour le déficit d'un côté et dire que l'Outre-mer sera épargné de l'autre. Il a en ce sens évoqué les coups de rabot sur les défiscalisations. "La défiscalisation demeure l'outil primordial au développement économique de l'Outre-mer. Je la protégerai parce que j'y crois", argumente-t-il en rappelant l'importance de la défiscalisation pour la réalisation de logements sociaux.
Selon le président, "certains auraient stigmatisé l’outre mer en affirmant qu'il s'agissait d'un fardeau", si ces dispositions n'avaient pas été prises. Le chef de l'État a indiqué considérer l'Outre-mer comme "un élément de la république et non un élément à part".
"L'unité n'est pas l'uniformité"
Dans la deuxième partie de son discours, le président a fait le point sur les différentes dispositions prises dans chaque territoire d'Outre-mer, en avançant très peu d'éléments sur l'île de la Réunion. "J'ai beaucoup d'ambition pour la Réunion, a-t-il confié, elle résonne dans un bassin francophone avec de nombreuses opportunités".
Pour Mayotte, Nicolas Sarkozy a annoncé la départementalisation du territoire en mars prochain. Mayotte sera donc officiellement le 101e département français.
Pour la Martinique et la Guyane, le chef du gouvernement a développé sur la fusion des collectivités des deux départements. Le projet de loi sera présenté lors du dernier conseil des ministres du mois de janvier
"Martinique et Guyane auront une collectivité unique",a-t-il annoncé.
Nicolas Sarkozy a rappelé vouloir "prendre du temps pour analyser la proposition présentée par les élus" de Guadeloupe. Proposition dans laquelle ils demandent des adaptations aux spécificités du territoire pour la réforme des collectivités territoriales. Il commente : "Ma conviction la plus intime c’est que les différences institutionnelles entre chaque territoire ne me pose aucun problème". "L'unité n'est pas l'uniformité", ajoute-t-il. Le texte reçu le 28 décembre, sera examiné. Une rencontre est par ailleurs prévue le 14 février prochain à l'Élysée.
Le chef du gouvernement a annoncé en Polynésie française un "nouveau système électoral pour permettre au territoire d'être correctement gouverné". Nicolas Sarkozy a cependant émis des réserves : "Quand il y aura la pagaille dans un territoire, l’état n’aura aucun scrupule à reprendre la situation en main".
Le chef de l'État a avancé, pour la Nouvelle Calédonie, la nomination d'un sous-préfet issu de la communauté kanak. Il se justifie : "Je souhaite que le visage de l’Etat ressemble à la diversité des populations que nous avons à nos cotés".
"Il n’y aura aucune séparation entre la métropole et l’Outre-mer"
Le président a par la suite répondu à la polémique quant à l'autonomie des territoires ultramarins. «Certains disent que j’organise le « largage » de l’Outre-mer. Il n’y aura aucune séparation entre la métropole et l’Outre-mer. Je n’ai pas été élu pour cela", se défend-il. Sans préciser ce qui pourrait se passer après lui. Il est vrai, que ces aux natifs de l'outre-mer, d'agir, en responsables, pour que soient évité à l'avenir, des coups de Jarnac des malveillants qui voudraient la rupture avec la mère patrie, tant en France métropolitaine ( les cartièristes ) qu'en Guadeloupe et en Martinique.
"Je crois beaucoup au développement endogène de votre territoire. Je veux réduire la part de produits qui viennent de métropole et d’Europe." Il qualifie par ailleurs le développement du tourisme de clé de voute.
"Cette année sera l’année des Outre-mer, conclut Nicolas Sarkozy. Je souhaite que chaque Français s‘approprie l'Outre-mer. Ma façon de vous montrer que je vous aime, c'est de vous respectez en vous disant ma part de vérité", s'est-il félicité.
Après son discours, le chef de l'État s'est directement rendu à Washington. Il y rencontrera Barack Obama, demain lundi, dans le cadre d'une réunion de travail sur la présidence française du G8-G20.
SOURCE : Le Scrutateur