Les BRICS - Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud - semblent être à l’économie ce que les Non-alignés étaient à la politique dans les années 60. La requête d’un « nouvel ordre mondial » est devenue celle d’un nouvel ordre monétaire, en d’autres termes « la refonte du système monétaire international ». Les dirigeants des cinq plus grands pays émergents étaient réunis la semaine dernière sur l’île chinoise de Hainan pour signer un accord de coopération. Ils ont souligné dans leur communiqué final de leur rencontre « les déficiences du système monétaire international existant ». Ils souhaitent par conséquent le voir remanier. Premier pas : l’accord liant les Brics prévoit l’ouverture de lignes de crédit dans les monnaies nationales pour les transactions commerciales entre ces pays. Le poids des Brics dans la croissance mondiale était de 20 % en 2003 et devrait passer à 40 % en 2025. En outre, ces pays représentent 40 % de la population mondiale et 18 % du PIB mondial. A bas le dollar ! Objectif inavoué de ces puissances émergentes : mettre fin au règne du dollar dans les transactions internationales en ouvrant la voie à une monnaie alternative. Une priorité pour les Brics dont la croissance économique est basée sur les échanges commerciaux et non sur leurs marchés intérieurs. Ce processus permettrait également de baisser les risques d’inflation en diversifiant les devises en circulation sur le marché international. Dans ce nouveau concert de monnaies, le yuan devrait jouer une partition importante. La devise chinoise est la plus forte des Brics. Suite à l’accord de la semaine dernière, la banque de développement russe Vnesheconombank (VEB) pourra émettre l’équivalent de 500 millions de dollars d’obligations libellés en yuans pour une durée de 5 ans. Autre piste pour remplacer le dollar : les Brics ont proposé de réviser la composition des Droits de Tirages Spéciaux (DTS), une réserve monétaire du Fonds monétaire international (FMI), basée actuellement sur quatre devises, et de l’élargir à leurs monnaies nationales, le yuan notamment. Une réforme envisageable d’autant que le prochain directeur du FMI pourrait être indien ou chinois. SOURCE : Afrik.com