PALESTINE : OBAMA DEMANDE A ISRAËL DE RENDRE LES TERRITOIRES OCCUPES DEPUIS 1967

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Barack OBAMA affronte la communauté juive


Quand le président Obama est apparu dimanche devant les milliers de membres du lobby pro-israélien de l'Aipac, réunis pour leur réunion annuelle, ces derniers ont applaudi. Mais le cœur y était-il ? Manifestement pas. «S'il vous plaît, ne huez pas le président», leur avait demandé un organisateur avant la conférence.



Cet appel à la politesse en dit long sur la colère qui traverse une partie de la communauté juive américaine. Exaspérés par la teneur du discours d'Obama appelant les Israéliens à rendre l'essentiel des Territoires occupés depuis 1967, les membres de l'Aipac attendaient le président au tournant. Le chef de l'État le savait mais a joué dimanche une partition habile et franche, visant à rassurer l'Aipac et Israël, tout en montrant l'absolue nécessité de régler le conflit si Israël veut garder la maîtrise démographique, et par conséquent politique, de son avenir.

"Quarante quatre ans de changements" 

Les liens entre Israël et les États-Unis sont «indestructibles», a-t-il lancé, disant comprendre la «peur existentielle» d'Israël face à des dictateurs qui «veulent l'éliminer de la surface de la terre» en acquérant «l'arme nucléaire». Toute tentative des Palestiniens d'affaiblir la légitimité israélienne en recherchant une reconnaissance unilatérale à l'ONU sera combattue farouchement par l'Amérique, a-t-il répété.

Mais le président a aussi appelé son auditoire à «reconnaître» que «le statu quo n'est pas viable. L'une des raisons pour lesquelles les Palestiniens vont à l'ONU est que l'impatience grandit, a mis en garde Obama. La marche pour isoler Israël va gagner en force si aucune alternative crédible n'émerge.»

Expliquant qu'on avait mal interprété sa proposition, il a affirmé que prendre pour base de négociation «les lignes de 1967 avec des échanges de territoires négociés» signifiait que la frontière à venir entre les deux États serait «différente de 1967 et prendrait en compte 44 ans de changements», ainsi que les exigences de sécurité d'Israël. Obama a souligné que sa proposition n'avait «rien d'original» et reprenait les paramètres sur la table depuis Clinton.

«La chose facile pour un président qui va se représenter serait de ne rien faire, mais la situation ne permet pas l'hésitation», a-t-il dit, insistant sur le caractère réaliste de sa vision, «ni idéalisme ni naïveté».

Certaines figures de la communauté juive n'en ont pas moins déjà annoncé qu'elles retireraient «leur vote et leurs financements» à Obama. «Il a réduit la capacité de négociation d'Israël, je lui en veux», dit l'ex-maire de New York Ed Koch, qui l'avait soutenu en 2008. Il sera intéressant de voir comment Nétanyahou, aujourd'hui à l'Aipac et au Congrès où il prononce un discours, réagira aux précisions d'Obama. Les critiques virulentes formulées par le lobby de l'Aipac, aligné sur la droite israélienne, ne doivent pas cacher le fait qu'en 2008, 78 % des juifs américains avaient voté Obama.

SOURCE : LeFigaro