Il l'a achetée la veille dans la supérette Proxi (groupe Carrefour) de la rue d'Alésia. Rien sur l’emballage siglé «Grand Jury», une marque de l’enseigne, ne le préparait à cette surprise. «Je voulais concocter un bon petit dîner, sain et équilibré, à ma compagne et ma fille de 2 ans, raconte le père de famille. Et voilà qu'au fond de ma casserole, dans laquelle je viens de verser les légumes, je remarque une étrange masse sombre. Lorsque j'ai compris ce que c'était, j'ai été submergé par un sentiment de dégoût, j'avais l'impression d'être souillé».
«J'aurais préféré du cheval : ça, au moins, c'est bon et ça se mange»
Ecoeuré et tremblant, le père de famille s'empresse alors de vider le repas avorté (et l'animal avec) dans un carton, qu'il emballe dans trois sacs en plastique et abandonne au fond de son balcon. Il passe aussi une bonne heure à récurer la cuisine à l'eau de javel. Le «repas» marinera six jours dehors avant qu'un employé du Proxi ne vienne le récupérer ce jeudi après-midi. «J'ai mis du temps à me décider à appeler le service consommateurs car j'étais tellement sous le choc que je ne voulais plus parler de cette histoire. Mais avec tout ce qui se passe en ce moment dans l'industrie agroalimentaire, je voulais qu'ils sachent qu'un de leurs fournisseurs a commis cette erreur, pour qu'ils fassent plus attention à l'avenir», explique-t-il en faisant référence au récent scandale de la viande de cheval. Des produits de la marque Grand Jury avaient d'ailleurs été retirés du marché dans le cadre de cette affaire. «Franchement, j'aurais encore préféré y trouver du cheval : ça, au moins, c'est bon et ça se mange», ironise Antoine, enfin remis de ses émotions.
Carrefour France a ouvert une enquête
De son côté, Carrefour France assure que son service qualité a ouvert une enquête dans la foulée pour comprendre «comment ce corps étranger a pu passer au travers de tous les contrôles d'hygiène malgré le processus hyper strict observé par le groupe». L'entrprise est en contact avec son fournisseur, «une PME française». D'après le numéro de l'emballage (EMB 24037W), il s'agit d'une entreprise basée à Bergerac (Dordogne). Probablement les Conserveries de Bergerac.
Pour se faire pardonner, la chaîne de magasins a fait parvenir à Antoine un panier rempli de produits frais, avec du jambon, du saumon, des concombres, du fromage et même une bouteille de champagne. «Heureusement qu'ils ne m'ont pas offert de boîtes de conserve», conclut-il, jurant que depuis cet incident, il ne peut plus se nourrir avec ce genre de produits. «Il me reste plusieurs boîtes dans mes placards et je ne compte vraiment pas y toucher».