Existe-t-il encore des raisons de se dévouer ?
Il y aura bientôt des élections municipales puis les Régionales et les cantonales etc.A quoi bon, pourquoi s’impliquer encore? Pour sortir les sortants, et après ?Il y a quelques années encore, à La Réunion, on s’engageait pour ou contre l’indépendance, deux projets de société se confrontaient et cela vous prenait votre âme ! Chaque voix comptait et perdre ou gagner, c’était dessiner pour nos enfants, un avenir différent.
Aujourd’hui, les enjeux sont affadis et le monde de la politique est
désenchanté. Il n’y a plus de vrais enjeux, plus de vrais choix, on baigne dans
la gestion et la communication.
Existe-t-il encore des raisons de se dévouer ?
Francis Fukuyama avait prédit qu’avec l’avènement de la démocratie au
niveau mondial viendrait la fin de l’Histoire, il se trompait. C’était oublier
que les démocrates, comme les militaires sont toujours en retard d’une
démocratie.
La notre est malade, elle se délite lentement.
A & JM BENARD le Vendredi 12 Octobre 2012 à
11:12 - www.autonomie88.eu | Commentaires (2)
dernières législatives soit deux fois plus qu’en 1981). Les élus ne
représentent plus qu’une fraction restreinte de la population.
Inexorablement, la fracture entre représentants et représentés
s’aggrave. Quel est le seuil de tolérance ?
Comment transformer la société quand après chaque élection grandit, chez
l’électeur, le sentiment de trahison et que l’élu prend la figure de
l’usurpateur ?
Comment produire un dialogue social vertueux quand moins de 10% des
salariés sont syndiqués ?
Nous vivons dans une époque de transition, les anciens outils sont
inefficaces, obsolètes et les nouveaux sont encore en gestation et n’ont pas
fait leurs preuves. On peut citer les conseils de quartiers, les jurys
citoyens, les budgets participatifs...et à l’évidence l’usage d’internet comme
instrument de participation est sous évalué.
Le déclin des Etats-Nation au profit d’entités supranationales, la
transformation des conditions de travail, l’apparition de réseaux
sociaux, l’érosion des structures traditionnelles sociales, politiques ou
syndicales sont autant d’éléments constituants de la transformation actuelle de
la société, ils pointent les insuffisances du suffrage universel et de la
représentation.
A & JM BENARD le Vendredi 12 Octobre 2012 à
11:11 - www.autonomie88.eu | Commentaires (0)
Si l’on s’obstine à regarder le monde d’aujourd’hui avec les yeux du
passé, tout est inquiétant, chaotique et incohérent. Les évènements et les
faits semblent n’entretenir aucun rapport entre eux et on s’épuise à vouloir
les comprendre, les ordonner et les interpréter. En matière politique, sociale
ou sociétale, la reproduction mécanique des outils, des moyens qui ont fait
leur preuve dans le passé nous mène à l’incompréhension et à l’échec.
Les références et les certitudes d’avant, nous paralysent, nous font
apparaître la modernité comme un déclin, une défaite illisible et monstrueuse.
Mais si l’on se débarrasse de la nostalgie et que l’on accepte de regarder le
monde, les yeux ouverts, alors chacun peut être saisi par la certitude de son
utilité et rempli d’une joie irrépressible, car plus que jamais, l’avenir nous
appartient.
Il nous faut apprendre à voir les gens tels qu’ils sont, à lire
correctement la société telle qu’elle est devenue. Ainsi nous pourrons produire
la grammaire, les outils utiles à sa transformation. Et pour cela il faut
d’abord revenir à la base, au niveau des gens, de ce qu’ils vivent et de qu’ils
sont devenus. Les élites politico-médiatiques nationales détournent notre
attention de la vraie vie, celle d’ici et de maintenant.
A & JM BENARD le Vendredi 12 Octobre 2012 à
11:10 - www.autonomie88.eu | Commentaires (0)
La
démocratie rénovée au sein de territoires autonomes
Il faut « décoloniser les provinces » de France disait Michel Rocard
au colloque de St Brieux en 1966, on pourrait ajouter que désormais, il
faut aussi imaginer d’autres formes de pouvoir pour le mettre à la portée des
citoyens.
Si l’autonomie des collectivités est un principe acté par l’Europe
depuis 1988 et par la France en 2003 peu de choses ont vraiment changé et
l’Etat étouffe toujours les énergies locales. Un jour viendra où libéré du joug
du centralisme et dans le cadre d’une démocratie réinventée, les collectivités,
les provinces de France gèreront effectivement les affaires locales.
Utopie, et alors ? Vouloir renverser les rois et les empereurs, vouloir
la
France libre pendant la guerre, vouloir que le vote des femmes, c’était
penser l’impensable, et pourtant des gens y ont cru et ont changé les
choses.
Pourquoi notre génération serait-elle incapable de dessiner un autre
avenir pour ses enfants ?
Pourquoi serions nous condamnés à regarder passer le train de l’Histoire
?
Pourquoi baisser les bras quand nos anciens se sont retroussé les
manches, souvent au péril de leur vie ?
Oui, il existe au delà de la gestion des affaires courantes, une cause
plus grande que nous, qui mérite le dévouement : celle de la démocratie au sein
de territoires autonomes, libérés de la tutelle devenue malsaine des élites
étatiques.
Oui, il nous revient de construire un monde où les gens, les citoyens,
nos enfants seront plus respectés, reconnus et considérés.
Certes, le temps de la simplicité est révolu et nous devons apprendre à
gérer un monde devenu complexe, mais il est aussi devenu plein de richesse.
Une fois encore, le visage de l’autonomie apparaît dans le destin de
notre île. Non plus l’autonomie comme sas vers l’indépendance, mais une
autonomie intégrée à la France et à l’Europe.
Il ne s’agit pas non plus d’une demande d’un statut particulier à
l’outremer, mais bien d’un cadre qui « décolonise » toutes les provinces de
France.
L’autonomie enfin pour dissoudre les pouvoirs et les rendre aux
citoyens.
« Il y a des moments dans la vie où la question de savoir si on peut
penser
autrement qu’on ne pense et percevoir autrement qu’on ne voit est
indispensable pour continuer à regarder et à réfléchir.»
Michel FOUCAULT 1984.
A & JM BENARD le Vendredi 12 Octobre 2012 à
11:06 - www.autonomie88.eu | Commentaires (1)
Le XXème siècle n’a pas été marqué par Le Grand Soir libérateur. Les
horizons se sont restreints et nos attentes dissoutes dans la faillite des
grandes idéologies. Notre énergie a été mise sous la tutelle de la pensée
unique, elle a été confisquée, congelée. On veut nous faire croire que
l’ivresse de la consommation constitue un refuge, mais l’Homme ne vit pas que
de pain.
Pourtant la réforme de la société reste imaginable, possible parce que
ce sont toujours les Hommes qui font l’Histoire. Il est vrai que nous ne
maîtrisons pas encore les outils nécessaires à sa transformation d’autant que
la tâ che est rude parce que nous sommes noyés dans cette société de
communication qui nous impose ses schémas ses modes de pensée. Ceux que nous
utilisons encore ont été créés et mis au point par les générations précédentes,
dans d’autres contextes, pour d’autres époques et ils ne fonctionnent plus.
Par où commencer ? Que reste t’il comme grande cause qui justifierait le
dévouement d’une vie, qui permettrait de mobiliser les âmes et les énergies ?
Qu’est ce qui vaut encore la peine d’être vécu ? Y a t’il quelque part un enjeu
plus grand que nous qui justifierai qu’on lui sacrifie du temps et des efforts
?
A & JM BENARD le Vendredi 12
Octobre 2012 à 11:05 - www.autonomie88.eu | Commentaires (0)
LINVITE ALAIN BENARD.mp3 (102.59 Mo)
50 minutes passionantes sur notre futur de citoyen, avec Serge Lacour et Alain Bénard !
à écouter ici : www.autonomie88.eu