CHORÉGRAPHIE : FABIENNE MARAJO FAIT VIBRER LE GRAND CARBET

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« Debout » Un statut de la liberté


Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret

 

Le 28 Février dernier Fabienne Marajo a fait vibrer Le Grand Carbet
Au rythme du corps  qui s’approprie l’espace,  Fabienne Marajo cultive la fusion entre  danse et  psychologie. La chorégraphie puise dans la  syntaxe des émotions humaines, le sens de la nuance et du contraste.

Avec cette  nouvelle création  Fabienne s’attaque aux  calamités dans  l’air du temps, ces ennemis de la liberté des jeunes pris en étau entre  les forces qui œuvrent pour qu’ils soient « à genoux dans les prisons virtuelles de la drogue de l’alcool et de la violence, couchés dans le renoncement,  la mise aux enchères d’eux même et la volonté de ne jamais se soumettre.  Ils dansent leur espoir dans la solidarité et la fraternité, la résistance. » Leur danse est une prise de position pour  vivre mieux. Libres ils sont debout. 

Regardant loin devant eux, vers un objectif ambitieux à atteindre. Ils disent non, en groupe, poings serrés, visages tendus. Le regard fier, plein d’une détermination farouche, aux aguets. Prêts à en découdre, épiant le danger et parés à se défendre pied à pied contre lui. Ils sont jeunes, ils sont beaux et leur talent se joue des lois de l’apesanteur quand ils dansent leur révolte et leur émancipation, en lutte contre le désespoir. Animés qu’ils sont, contre un naufrage annoncé.

Une énergie animale

Les danseurs faisant fi de la peur, renversent la vapeur, armés de leur jeunesse qui nous bouscule dans nos certitudes. Au rythme du compositeur Koffi qui nous révèlera une de ses compositions. C’est un drame mariant critique sociale et détermination  qui se dessine dans cette chorégraphie, qui chante en une parole stylisée  un idéal à atteindre par une société. Des tenues rouges comme un cri, couleur de la force, de l’énergie, du combat, habillent huit corps vigoureux dans la revendication. La coiffe rouge  sur leur tête persiste encore, alors que des tenues blanches et mauves figurent une page à écrire, un espoir à concrétiser, un bouillonnement à  mettre en forme. Des poses guerrières décidées, en mouvement, représentent l’allant qu’ils  mettent dans la force de leur ballant. Fabienne Marajo tire le fil narratif et gestuel d’une danse d’action, où les images de la masse des corps en panique, éveillent une énergie animale et instinctive sur les rivages de la  catastrophe et du chaos organisés. Mais son écriture  de la danse  n’est aussi que prétexte   pour agir et styliser les corps. En danseuse avertie, c’est bien longtemps  avant qu’elle ressent  le potentiel chorégraphique du sujet.

Notre avis
Au long  des séquences  où le fil de la chorégraphie se déroule sans faille, la plénitude de la danse éclate  et l’unité  d’une troupe  révèle ici d’une manière irréfutable  sa valeur  et son cœur.

Pratique : Un spectacle de l’Ecole de danse de Fabienne Marajo, Compagnie ENTRENOU
Le 28 février 2014 à 19 heures
Au Grand Carbet du parc Aimé Césaire

Contact Fabienne Marajo : 06. 96. 40. 09. 59. Christian Antourel & Ysa de Saint-Aure