Grève générale en Gwada

Le collectif contre les profits a demandé à rencontrer le préfet de Guadeloupe à 18h00 et exige avant de lever la grève que les pouvoirs publics signent un "protocole de fin de conflit".

Le texte reprendrait les principaux points de l'accord salarial conclu la semaine dernière avec des organisations patronales minoritaires et que le Medef refuse de signer.

"Ce document est prêt", a dit le préfet de Guadeloupe, Nicolas Desforges, au micro de France Info, précisant qu'il était actuellement examiné par les conseils régional et général.

En Martinique voisine, la grève se poursuit également. Les négociations sur les hausses de salaires, interrompues pendant le week-end, devaient reprendre lundi après-midi.

Après cinq semaines de paralysie en Guadeloupe, l'UMP a demandé un effort au patronat local qui selon elle "n'est pas le plus progressiste de France".

Le président du Medef Guadeloupe, Willy Angèle, a répondu qu'il était ouvert à toute discussion à condition qu'elle se déroule dans un climat apaisé et il de nouveau dénoncé les "méthodes et les pratiques musclées" du LKP.

L'accord que le Medef et d'autres organisations patronales refusent de signer prévoit une hausse de 200 euros des bas salaires, financée à hauteur de 50 euros par les entreprises, 50 euros par les collectivités locales et 100 euros par l'Etat pendant deux ans.

"TOUT EST ACQUIS"

Après la signature de l'accord, des commerces ont rouvert et l'activité a progressivement repris, notamment dans la zone commerciale et industrielle de Jarry, la plus importante de l'île.

Lundi, des gendarmes étaient stationnés devant un centre commercial à Baie Mahaut pour prévenir une éventuelle action du LKP qui a dit vouloir convaincre les entreprises de signer l'accord les unes après les autres.

"La contrainte ne fait pas partie des modalités d'extension retenues", a souligné le préfet de Guadeloupe, précisant qu'aucun incident n'avait été signalé dans l'île lundi.

"Maintenant que tout est acquis, puisque pratiquement tout est acquis, les 200 euros et une bonne partie des revendications formulées par le LKP, il n'y a plus aucune raison de continuer ce conflit", a-t-il ajouté.

Le syndicat Force ouvrière a demandé au gouvernement de réunir la Commission nationale de la négociation collective pour qu'elle permette l'extension de l'accord à toutes les entreprises guadeloupéennes.

Willy Angèle répète pour sa part que les entreprises ne peuvent se substituer à l'Etat pour verser la participation de 100 euros au bout de deux ans.

Le responsable du Medef a dit craindre 10.000 à 14.000 suppressions d'emplois en Guadeloupe en raison de la grève, avec un taux de chômage passant de 23% à 30%.

"Il n'y a pas eu de grève générale. Il y a eu en fait une fermeture par la force des entreprises de la part du LKP", dit-il dans Le Parisien, "80% à 90% des salariés ne faisaient pas grève".

Le porte-parole du LKP, Elie Domota, a également lié la levée de la grève à l'aboutissement des discussions avec les distributeurs sur les baisses de prix des produits de consommation.